5 BONNES RAISONS D’ALLER VOIR BURNOUT, LE NOUVEAU FILM DE LAKHMARI

Après Casanegra et Zéro, Nour-Eddine Lakhmari plante une nouvelle fois le décor de son film à Casablanca, source d’inspiration inépuisable pour le réalisateur. Dans Burnout, il raconte les errances de personnes issues de classes sociales très différentes, mais dont les peurs, au fond, se ressemblent. Celle d’Ayoub, un jeune cireur de chaussures qui rêve d’acheter une prothèse à sa mère. Celle de Jad, un chef d’entreprise à qui tout réussit mais dont la femme est obsédée par un peintre dont elle veut à tout prix exposer les toiles. Et enfin il y a Aïda, une jeune étudiante en médecine qui mène une double vie. Shoelifer a eu la chance de le voir avant tout le monde : on a beaucoup aimé. Voilà pourquoi.

1. Une belle brochette d’acteurs

Le réalisateur a réuni, à son habitude, un casting mêlant nouveaux visages et acteurs dont la réputation n’est plus à faire. Un patchwork de talents qui reflète bien la diversité des genres dans le cinéma actuel. Du coté des acteurs à la carrière déjà longue, le réalisateur a choisi Mohamed Khiari, Saadia Ladib « une grande actrice marocaine qui reste méconnue » estime-t-il, et Driss Roukhe qui est bluffant dans la peau d’un politicien conservateur. 
Quant aux jeunes acteurs et aux nouvelles têtes, il y a Morjana Alaoui [déjà vue dans Marock, ndlr] « qui apporte une certaine complexité à son rôle de dépressive, tandis qu’Anas El Baz [qui incarnait Karim dans Casanegra, ndlr] incarne la solitude intérieure.
La jeune actrice Fatima Ezzahra El Jaouhari fait sa première apparition « en mère maquerelle », très femme fatale. Surtout, il y a Sarah Perles, dont c’est le premier rôle dans un long-métrage.

2. La révélation de ce film: Sarah Perles

Premier rôle féminin du film, Sarah Perles crève l’écran. L’ancienne élève du cours Florent, qui a fait ses débuts sur les planches à Londres, incarne une jeune interne, un personnage introverti et seul. Elle arrive à traduire une large palette d’émotions, tout en justesse, sans jamais en faire trop. On lui prédit un bel avenir au cinéma.

3. Casa filmée par Lakhmari

Moins sombre que Casanegra et Zéro, dans Burnout, le réalisateur nous embarque dans une nouvelle balade « réaliste » et filme Casablanca sans fard. On sent qu’il l’aime même quand il montre ses côtés les moins reluisants. Il promène sa caméra du bidonville d’El Hank, au Maârif, en passant par Aïn Diab by night et l’ancien centre-ville Art déco, déjà à l’honneur dans ses précédents films.

4. Un cinéma sans langue de bois

Le cinéaste n’a pas peur des tabous et aborde des sujets comme le viol, la pédophilie, la prostitution, l’avortement et la violence sous toutes ses formes, physique ou sociale. Parfois les scènes sont crues. En somme, un film brut.

5. Un hommage au peintre Abbès Saladi

On y découvre l’une des toiles du peintre, mort en 1992. Véritable fil conducteur du film, c’est un tableau qui symbolise une forme de « rédemption » dans Burnout, explique Nour-Eddine Lakhmari. Saladi, qui n’a eu de cesse d’affronter ses propres démons lors de sa –trop– courte vie, a laissé une œuvre colorée et tourmentée, réalisée entre deux séjours en psychiatrie.

Pourquoi on aime : malgré certaines longueurs dans le scénario, on a aimé les histoires croisées de ces personnages, qui reflètent avec beaucoup de vérité les maux de notre société.

 

 

Fatima Haim

Après des études d’histoire et de journalisme, elle est tombée dans la marmite de la pub et de l’édition, un peu par hasard, en collaborant avec différentes agences. Une fois dissipé l’effet « potion magique », le journalisme la rattrape. Elle papillonne alors dans différents supports : FDM, Afrique Magazine, L’Officiel… Car en 2014, cette parisienne (d’adoption) s’était rendue à Casablanca pour y passer quelques jours. Elle y est encore! Toujours en quête d’air pur (et iodé), pour buller en terrasse ou se déconnecter à coups de longues marches.

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