HUMEUR : PYJAMA PARTY

En marge des manteaux et autres achats hivernaux arrive l’indispensable de la saison : le pyjama. Entre l’horrible, le pas terrible et le désirable, mon cœur balance. Récit.

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Leggings usés et vieux hoodies d’université, onesies rigolos (et tellement pratiques pour la pause pipi de 4h du matin. #Ironie) et pyjamas choisis par maman qui s’inquiète encore de ma température nocturne à l’approche de mes 40 printemps, sont mes seules options. C’est en déballant ma valise d’hiver que ça m’a frappé. Pas cet hiver. Je refuse. Je m’insurge. Je veux un pyjama avec lequel je peux ouvrir la porte de chez moi quand ça sonne sans avoir à me trimballer ma couette sur le dos.

J’ai longtemps cru être la seule que sa mère gratifiait de ces cadeaux saisonniers, que je n’ai jamais pu refuser tant ils sont chauds et fonctionnels (beaucoup aussi par pure politesse), malgré leur mocheté il faut bien l’avouer. Les derniers en date ? Deux ensembles, l’un rose fuchsia, l’autre d’un vert qui frôle la schizophrénie chromatique, dans un pilou aussi épais que la couche de pollution au-dessus de Casa. La matière et la couleur suffisent à elles seules à faire passer Heidi Klum pour Bridget Jones. Puis, coup de grâce, le motif : sur le top, un gros mouton en fausse laine, censé être mignon, portant un gros cœur rouge.

À se demander si le seul but de ce présent est de s’assurer que je reste célibataire toute ma vie. Il est vrai qu’au moins, il me tiendra chaud, peut-être plus qu’un homme. Quand j’y pense, c’est pourtant exactement ce que j’offrirais à quelqu’un(e) que je voudrais voir raser les murs sous son propre toit de peur d’être la risée de toute la famille. Est-ce que c’est mon cas ? Absolument, dans mes pyjamas hideux, je fais presque peur aux enfants. Pourquoi m’infliger cela, me demanderez-vous ? Pour la simple et bonne raison que j’ai toujours détesté m’acheter des pyjamas, que j’ai toujours considéré cette dépense comme inutile. Comme dirait (presque) la PETA : « plutôt à poil, qu’en fourrure pilou ».

Mais, cet hiver, c’est le déclic. Plus jamais ça. C’est vrai quoi, c’est un outfit important le pyjama. Comme je suis plutôt tempérée comme nana, j’ai décidé de troquer la polaire contre la soie, le pilou contre le satin, et la laine qui gratte contre un coton égyptien. Me voilà alors partie en quête de mon nouveau compagnon de nuit, classe, chic et doux, comme je les aime (on parle toujours pyjama). Pas encore tout à fait déterminée à y laisser le PIB de l’Allemagne, je me tourne vers une marque de mass market, qui propose tout de même des produits qualitatifs : Oysho. C’est là que je le vois, dans un très beau vieux rose, au passepoil bordeaux et 100% soie de mûrier. Bingo, c’est le coup de cœur. J’avoue, ayant l’habitude des prix d’Oysho, je ne prête pas vraiment attention à l’étiquette et me dirige vers la caisse, contente de mon butin. La caissière me sourit, me demande comment je règle et annonce : « 2198 dhs s’il vous plaît ». Dans ma tête, c’est le #WTF absolu, puis une voix intérieure me chuchote : « deux choses ma jolie, c’est ou la pneumonie, ou les pyj de maman, mais fais comme tu le sens ». J’ai craqué en m’auto-convaincant que mon sommeil ressemblerait plus à celui d’Audrey Hepburn et que surtout, je pourrais enfin sortir le dimanche matin chercher mes croissants, sans avoir peur de croiser Mr Target du moment.

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Farah Nadifi

C’est d’abord à une carrière d’avocate que Farah aspire, après avoir eu son bac à Marrakech. Rapidement, néanmoins, sa passion pour la mode la rattrape. Née à Paris où elle vit jusqu’à ses 14 ans, elle baigne dans ce milieu : sa mère fait carrière dans le retail de luxe. Après être passée chez YSL, Salvatore Ferragamo, Giorgio Armani ou encore Miu Miu, elle est approchée pour diriger le premier flagship de luxe à Casablanca : la boutique Fendi. Elle la dirige quatre ans avant de devenir acheteuse pour Gap et Banana Republic. Mais au bout de 10 ans de carrière dans le retail, elle se lance dans une nouvelle aventure en s’essayant à l’écriture. C’est avec Sofia Benbrahim qu’elle collabore d’abord, pour L’Officiel Maroc, puis Shoelifer, en tant que journaliste mode et lifestyle.

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