D COMME DOUDOUNE

N.f., Se dit d’un vêtement proche du sac de couchage furieusement tendance l’hiver venu. Derrière ce nom à la consonance enfantine, il y a une pièce vestimentaire chargée d’histoire. L’arbre généalogique de la doudoune ? Paternité attribuée à un certain Klaus Obermeyer, un Allemand immigré en 1947 à Aspen, dans le Colorado –la désormais très hype station de ski était alors une sombre ex-ville minière– qui a l’idée de convertir une parure de lit douillette héritée de sa mère (une couette, quoi) en une veste matelassée pour pallier au froid glacial des pistes vierges qu’il explore à ski. Avec la doudoune, il séduit les membres de la bourgeoisie américaine qui – ne se gelant plus le derrière – se ruent vers ce hot spot très cold et se mettent à glisser tous azimuts. Klaus commande 75 pièces à une usine de duvets et la doudoune devient l’indispensable des skieurs.
Côté français, on en attribue la maternité à la marque Moncler. Créée en 1952, elle tire son nom du village de Monestier-de-Clermont, dans les Alpes, où René Ramillon et André Vincent mettent au point des tentes et sacs de couchage, puis des vêtements techniques pour prendre de la hauteur. En 1954, Lionel Terray, collaborateur de la marque –et accessoirement himalayiste– développe la veste perchée : la doudoune, rapidement adoptée par les alpinistes. L’équipe de France de ski alpin en fait son uniforme en 1968, démocratisant l’usage de la doudoune pour les sportifs de l’extrême. A la fin des 70’s, la doudoune fait le trottoir avec succès. Revue par Thierry Mugler ou Castelbaljac, portée par la tribu milanaise des « Paninari » jeunes gens aisés chantres d’une vie consumériste, frivole mais conformiste, c’est une des pièces emblématiques des années 80. Depuis, c’est un marronnier de la saison du froid : des podiums à Courchevel en passant par les cités du monde entier, la doudoune ne fait pas de bide (ou tout de même un peu si on abuse de la fondue).

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Soraya Tadlaoui

Amoureuse de mode et d’(entre)chats, Soraya Tadlaoui a étudié à Paris la conception rédaction et la danse. Après une première expérience auprès du service de presse de Burberry, elle fait ses armes à la rédaction d’ABCLuxe, au Glamour, en tant que styliste photo auprès du Bureau de Victor agence de photographe, puis à L’Express.fr/Styles. En 2009, elle s’envole pour New York à la poursuite de ses deux passions, avant de tenter l’aventure casablancaise en 2011. Elle intègre alors la rédaction de L’Officiel Maroc. Depuis, professeur de danse, styliste, rédactrice freelance pour différents supports de presse, éditrice de contenus en communication éditoriale et rédactrice web pour le webzine nssnss.ma, elle surfe sur la tendance et sur les petites vagues de Dar Bouazza.

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