F COMME FOULARD

N.m. qui, contrairement à ce que de nombreuses personnes pensent actuellement,   n’est pas une abréviation de « fous-la sur ta tête ». Le mot « foulard » viendrait d’Inde ou peut-être du provençal « foulat » pour « tissu léger ». L’origine du mot prête déjà à controverse, il est donc aisé d’imaginer la polémique qui anime son usage. Reprenons. Un foulard est une pièce d’étoffe légère, comme la soie, portée autour du cou ou éventuellement sur la tête comme un fichu.

Historiquement, de l’Afrique à l’Europe, le foulard est mixte, les hommes l’ayant volontiers porté. Véritable accessoire, au même titre que le chapeau, on le mettait sur les épaules ou sur la tête. En Egypte, à l’ère de Néfertiti, il servait de coiffe, et dans la Rome Antique, les hommes portaient le « suaire » au cou et à la ceinture afin d’essuyer leur transpiration. En Grèce, il était un indicateur de vertu, puisque seules les prostituées pouvaient se dévoiler. Et en Afrique il revêtait des significations spirituelles ou plus terre-à-terre, en indiquant par exemple que le mari de celle qui le portait était aisé.

Plus récemment, on retrouve le foulard chez Hermès avec l’iconique carré 90×90 (lancé en 1937 tout de même), ou chez Emilio Pucci (dans les années 60). Sur les défilés, le foulard a été exploité à souhait, en raison notamment de ses connotations ethniques : en 1976, Yves Saint Laurent l’utilise pour rendre hommage à la Russie. Mais il n’est pas le seul ; moult marques ont détourné à l’envi le chèche, le très politique keffieh et autres foulards traditionnels. Depuis plusieurs saisons, on constate le retour des foulards aux influences orientales, portés par le climat politique ambiant de diabolisation de l’islam dont la mode s’empare à des fins mercantiles ou pour faire un pied de nez à la paranoïa générale. Mais qu’on se rassure, le carré Hermès noué autour du cou, façon Neuilly-sur-Seine, file toujours un très beau coton (de soie).

Soraya Tadlaoui

Amoureuse de mode et d’(entre)chats, Soraya Tadlaoui a étudié à Paris la conception rédaction et la danse. Après une première expérience auprès du service de presse de Burberry, elle fait ses armes à la rédaction d’ABCLuxe, au Glamour, en tant que styliste photo auprès du Bureau de Victor agence de photographe, puis à L’Express.fr/Styles. En 2009, elle s’envole pour New York à la poursuite de ses deux passions, avant de tenter l’aventure casablancaise en 2011. Elle intègre alors la rédaction de L’Officiel Maroc. Depuis, professeur de danse, styliste, rédactrice freelance pour différents supports de presse, éditrice de contenus en communication éditoriale et rédactrice web pour le webzine nssnss.ma, elle surfe sur la tendance et sur les petites vagues de Dar Bouazza.

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