Zaha Hadid, l’hommage d’Omar Alaoui

Goodbye Milady. La disparition de la grande Zaha Hadid le 31 mars a vraiment sonné comme un poisson d’avril avant l’heure. Figure incontournable de l’architecture contemporaine mondiale, elle a fait du déconstructivisme de l’espace et de l’entrelacement des lignes et des courbes sa signature. Première femme à avoir obtenu le prestigieux prix Pritzker en 2004, Zaha laisse derrière elle un héritage inestimable.

De sa première réalisation, la Vitra Fire Station en 1993 en passant par le Heydar Aliyev Center, centre culturel de Bakou en Azerbaïdjan inauguré en 2012, jusqu’à la construction du futur grand théâtre de Rabat, l’architecte irako-britannique aura ainsi essaimé le monde de son imaginaire aussi futuriste que prolifique. Au point, du reste, de développer collaboration sur collaboration dans des domaines aussi variés que la mode, le bijou, la déco ou les arts de la table : des ballerines aux allures de spartiates créées pour la marque brésilienne de souliers parfumés Melissa, un mobile art commandé par Karl Lagerfeld pour Chanel, des bagues en or réalisées pour le joaillier suisse Caspita, des bougies parfumées, des tables et encore des souliers, cette fois-ci en 3D pour la marque United Nude…
On la disait caractérielle et très exigeante à l’ouvrage, elle est pourtant partie sans crier gare, laissant son monde pantois. Omar Alaoui, architecte associé au projet du grand théâtre de Rabat, témoigne ici de leur rencontre et de leur collaboration en cours : « Zaha Hadid était une femme très occupée, rarement visible. J’ai cependant eu la chance de la rencontrer à plusieurs reprises. La première fois, c’était en 2009, à l’occasion du concours organisé pour la réalisation du grand théâtre de Casablanca. Son équipe m’avait contacté pour me proposer une collaboration mais c’est finalement le projet du grand théâtre de Rabat que nous avons remporté ensemble. C’était une personnalité charismatique, de très grande culture, extrêmement intelligente et contrairement à ce que beaucoup de gens pensaient, cette femme avait beaucoup d’humour. Sa capacité de travail m’a toujours impressionné. Elle ne s’arrêtait jamais. Je collabore avec les architectes de son agence mais elle supervisait tout. Elle connaissait bien ses projets et des projets en cours, elle en avait beaucoup. Je suis très touché par son décès. Elle est et restera sans conteste la plus grande dame de la profession ».
Le décès très soudain de Zaha Hadid peut laisser quelques interrogations en suspens. Mais son cabinet, qui compte plusieurs associés et des centaines d’employés, devrait poursuivre son travail, sans aucun risque quant à la pérennité du chantier du Grand Théâtre de Rabat, un projet majeur pour notre paysage culturel. Zaha s’en est allée, mais ses œuvres continueront de parler pour elle. 

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