HASNAÂ ET LA CHOCOLATERIE

Des « grands crus » de cacao subtilement mariés au sésame noir, pistache et abricot ou encore à la cardamone et au miel, ce sont les délicates créations de Hasnaâ Ferreira, jeune prodige marocaine de la chocolaterie, que nous avons rencontrée au Salon du chocolat à Paris. Interview très gourmande.

Chocolatière de l’année (en France) en 2016, elle a été distinguée une seconde fois cette année par le jury d’experts du Club des Croqueurs de Chocolat, et a également empoché deux prix internationaux pour ses créations. Quel joli succès pour Hasnaâ Ferreira, 33 ans, qui, après avoir quitté le Maroc en 2009, avait du mal à trouver sa voie. Elle a fait un premier pas dans la bonne direction en participant à l’émission culinaire Masterchef sur TF1 en 2012. Un CAP chocolaterie et deux ans plus tard, elle ouvrait avec son mari une première boutique « Hasnaâ Chocolats Grands crus » à Bordeaux, évidemment. Son idée : travailler avec des fèves de cacao d’appellation « pure origine » afin de mettre en valeur leurs différentes saveurs et notes gustatives, en les travaillant sans aucun conservateur ni arôme artificiel. Nous avons eu l’occasion de goûter ses chocolats lors du Salon du chocolat à Paris, qui se termine ce 1er novembre 2017 et nous les avons adoré.

Vous présentez vos créations au Salon du chocolat à Paris, racontez-nous ce que ça représente pour vous.

Un agenda chargé. Nous avons réalisé la robe en chocolat portée par l’actrice Tonya Kinzinger lors du show inaugural du 27 octobre à Paris. Une robe 100 % cacao qui incarne la féminité. Et nous venons tout juste de recevoir (lundi 30 octobre, ndlr) deux awards à l’occasion de l’International Chocolate Award, une compétition arbitrée par un jury d’experts composé de pâtissiers, chefs cuisiniers, spécialistes et journalistes. L’argent pour le chocolat praliné coriandre et le bronze pour la ganache de Madagascar.


Des arômes très exotiques… D’où vient cette passion pour le chocolat ?

Je crois qu’elle a toujours existé, c’est juste que je n’aurais jamais pensé devenir chocolatière un jour. J’ai un joli souvenir d’enfance : ma mère m’avait offert une bottine en chocolat, et je me souviens à quel point j’avais trouvé bizarre qu’une matière qui se mange puisse se transformer en chaussure !

Vous avez exercé plusieurs jobs : dans la pub, le mannequinat ou la bijouterie. Quand avez-vous eu le déclic et décidé de faire un métier qui reste quand même très masculin?

Je l’ai eu au moment où j’ai eu ma fille, il y a quatre ans. Je me suis dit que je devais arrêter de faire un travail qui ne me plaisait pas et qui ne m’apportait aucun épanouissement. J’ai donc cherché une formation pour être chocolatière à Rouen et je me suis inscrite à un CAP chocolaterie-confiserie.

Une formation que vous avez suivie juste après votre participation à l’émission Masterchef en 2012, n’est ce pas ?

Oui, tout à fait. Mais ma décision de faire ce CAP était prise avant même de participer à cette émission. Participer à Masterchef m’a même fait louper une année car j’ai du attendre la session de formation 2013 !

Ensuite, tout s’est enchaîné très vite.

Oui, j’ai eu mon diplôme en juin 2013, créé ma société en juin 2014, ouvert ma première boutique « Hasnaâ Chocolats Grands Crus » en novembre de la même année à Bordeaux. Et nous avons ouvert une 2e boutique, dans la même ville, en août 2016.

Vous êtes marocaine. Quelles sont les épices « orientales » qui vous inspirent ?

Elles m’inspirent toutes ! Coriandre, cannelle, cardamone. J’aime les associations complexes en goût. Par exemple, cardamone et miel, pistache et abricot, sésame noir (des créations Hasnaâ chocolats grands crus, ndlr). En ce moment, je travaille sur une ganache à l’ail noir que je présenterais prochainement.

Quels sont vos chocolats préférés ?

Je ne suis pas difficile, car j’aime tout. Je suis assez bon public mais avec une préférence pour la ganache chocolat praliné.

Et vos adresses « chocolat » fétiches ?

Il y en a beaucoup ! J’aime Jean-Paul Hévin, Patrick Roger, Fabrice Gillotte, Jacques Genin… Des artisans que j’admire ; leur sensibilité et leur personnalité transparaissent dans leur travail.

Fatima Haim

Après des études d’histoire et de journalisme, elle est tombée dans la marmite de la pub et de l’édition, un peu par hasard, en collaborant avec différentes agences. Une fois dissipé l’effet « potion magique », le journalisme la rattrape. Elle papillonne alors dans différents supports : FDM, Afrique Magazine, L’Officiel… Car en 2014, cette parisienne (d’adoption) s’était rendue à Casablanca pour y passer quelques jours. Elle y est encore! Toujours en quête d’air pur (et iodé), pour buller en terrasse ou se déconnecter à coups de longues marches.

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