INTERVIEW DE MATIN MAULAWIZADA, DIRECTEUR ARTISTIQUE CLINIQUE

Shoelifer a rencontré Matin Maulawizada, le nouveau make-up artist Clinique que le Tout-Hollywood s’arrache. Ses passions, ses inspirations, ses techniques de maquillage… on vous dit tout.

C’était l’événement –glam– de la rentrée. Clinique New York a choisi Marrakech pour deux jours haut en couleurs, début septembre. Au menu, les dernières innovations en matière de maquillage de la marque, les tendances Automne/Hiver 2016-2017 et la présentation du nouveau make-up artist, Matin Maulawizada. L’Afghan qui a su conquérir Hollywood a parlé pigments devant 70 blogueuses et Youtubeuses triées sur le volet, dans une ambiance digne des mille et une nuits. Titulaire d’un master en biologie moléculaire, Matin est connu pour son maquillage graphique, mais aussi pour son approche « less is more ». Une approche qui plaît. Claires Danes, Jessica Chastain ou Angelina Jolie, pour ne nommer qu’elles, sont des clientes fidèles.

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© Assia Oualiken.

Le maquilleur monde de Clinique nous a présenté les nouveaux rouges à lèvres de la gamme Matte Lip Colour + Primer, aux couleurs vibrantes. A la Clinique Pop Family, au succès indéniable, s’ajoutent désormais les « classique matte » et les « liquid matte ». Entre deux rencontres et essais make-up, nous en avons profité pour parler blush et rouge à lèvres –mais pas que– avec un artiste de la couleur et des lignes, qui vous marque par sa douceur et sa modestie.

Aux Etats-Unis, on retrouve la tendance mauresque un peu partout, dans les vêtements mais aussi la nourriture et la décoration. Cette culture influence-t-elle votre travail ?

Oui, absolument, la culture mauresque est pour moi une inspiration sans fin. Le Moyen-Orient est très différent mais l’Afrique du Nord et l’Afghanistan sont un peu similaires. Notamment dans les couleurs, le graphisme ou encore les motifs géométriques. Par exemple, les tapis afghans et marocains sont très différents des tapis très élaborés et aux lignes ondulées d’Ispahan. Les nôtres sont plus simples et utilisent toujours des couleurs comme le blanc, marron, rouge, jaune … J’adore ces mélanges de couleurs vives.

Avez-vous visité la médina de Marrakech? Ses couleurs et senteurs vous inspirent-elles?

Oui bien sûr. Je suis déjà venu au Maroc et mon endroit préféré de la médina, c’est le marché aux épices, où l’on trouve du henné et de l’argile rouge. J’ai toujours aimé ce lieu parce qu’il me rappelle la vallée de la ville de Bâmiyân, dans le centre de l’Afghanistan, qui abrite les vestiges de deux bouddhas. On y retrouve cette fameuse terre rouge qui me fait penser à de la terracotta. On ne trouve ces couleurs nulle part ailleurs, c’est très rare. Le Maroc me rappelle cette vallée. Ce que j’adore également ici c’est la lumière. Tout ce que l’on photographie ici est très beau. Je ne sais pas comment l’expliquer ! Il n’y a que très peu d’endroits sur terre qui ont cette particularité et c’est ce qui fait du Maroc un pays si spécial. Il parait que c’est pareil en Tunisie : je n’y suis jamais allé mais les photographes vont beaucoup shooter là-bas. Il y a quelque chose dans l’atmosphère qui capture la lumière. Et je pense que c’est de là que vient l’inspiration…

Vous êtes vous-même un passionné d’art et d’architecture islamique et pratiquez la calligraphie…

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Esquisse réalisée par Matin Maulawizada pour la Shoelifer Family.

Oui, et on retrouve l’influence de l’architecture, de la calligraphie et de l’art islamique dans mes looks. J’apprécie particulièrement la calligraphie Koufi (plus ancienne forme calligraphique de l’arabe développé à Koufa en Irak, ndlr) et je m’inspire de son style très géométrique, très pointu. Quand je fais un maquillage, j’aime que ce soit graphique, même si souvent, pour des raisons commerciales, on doit privilégier quelque chose de plus soft. Quand j’ai carte blanche, je préfère mettre l’accent sur une seule partie du visage, comme les sourcils ou les lèvres. J’ai fait un shoot il n’y a pas très longtemps où j’ai littéralement noirci les yeux, et rien d’autre. Je n’ai pas touché au reste du visage. Je maquille l’ensemble seulement quand je veux mettre une tendance en avant où si c’est un travail inspiré des années 80. Mais s’il m’arrive de le faire, j’aime que ce soit léger.

Clinique est une marque qui est connue pour faire dans la simplicité et la praticité. Pouvez-vous nous donner quelques conseils pour un teint glowy, très à la mode en ce moment?

Je suis un peu obsédé par l’illuminateur « Chubby stick » de Clinique. Il donne immédiatement cette touche de glow et est très simple à utiliser. De manière générale, j’aime les produits crémeux. Je ne suis pas contre les produits en poudre mais je préfère ne pas les utiliser parce que cela prend du temps à estomper et mélanger et cela crée une surface trop plate à mon goût. Je préfère donner plus de dimension à mes make-up. J’utilise toujours des couleurs lumineuses et joue sur les transparences à la manière d’une aquarelle. Le maquillage se doit d’être imparfait, c’est là qu’il est le plus intéressant.
J’adore aussi les blushs crémeux. Pour les choisir, il faut faire attention à sa carnation et choisir le plus clair. Pour les teints mats de type méditerranéen, en particulier, il n’est pas toujours facile de choisir et apposer son blush. Mon conseil ? Pincer le bout de son doigt et comparer la rougeur obtenue avec les teintes de blush. Et encore une fois, on choisit la teinte coordonnée la plus claire.

Et pour un maquillage de jour facile ?

Pour tous les jours, je préconise justement un peu de rouge aux joues et voilà ! Si vous aimez le rouge à lèvres, ne mettez que ça. J’adore les sourcils aussi. J’aime qu’ils soient bien dessinés mais pas chargés. Quand c’est parfaitement fait, cela recadre le visage. Je trouve aussi que ça rajeunit. En vieillissant on perd des sourcils, et quand on les dessine cela nous donne un côté plus jeune. En revanche, je ne conseille pas d’utiliser du fond de teint dans une daily routine. Je ne l’applique moi-même qu’à des endroits clés pour embellir et améliorer et non pour recouvrir et cacher.

Sofia Habib

Benjamine du groupe et passionnée de mode, Sofia rentre au Maroc en 2014 avec en poche un diplôme en communication et relations publiques à l’ESG Paris. Elle se lance alors dans l’entrepreneuriat avec la marque d’accessoires Sista-Sata tout en suivant une formation de styliste modéliste au Collège LaSalle de Casablanca. C’est ensuite que la jeune touche-à-tout rejoint l’aventure Shoelifer en tant que Project Manager. Depuis, elle travaille quotidiennement aux côtés de Sofia Benbrahim et trouve quand même le temps de rédiger quelques news Shopping. En parallèle de ses activités au sein du webzine, Sofia revient à ses premières amours et s’occupe également de la branche événementielle de Shoelifer en participant au processus de création et d’organisation de soirées d’exceptions, de lancements et d’ouverture de nouvelles marques et boutiques.

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