LA NUTRITION HORMONALE, LE NOUVEAU RÉGIME SANTÉ AUQUEL ON N’AVAIT PAS PENSÉ

Déséquilibre hormonal et régime alimentaire, ça ne relève pas toujours de l’évidence. Et pourtant, le lien existe. Ne vous étonnez pas si les régimes kéto ou encore le jeûne intermittent ne fonctionnent pas, car une fois l’équilibre de nos hormones remis en cause, le corps change en profondeur. C’est là que la nutrition hormonale entre en jeu. Késako ? On vous explique tout avec l’aide de Abla Amor, la première coach en rééquilibrage hormonal du Maroc. Interview instructive.


 

Les hormones seraient-elles la cause de tous nos problèmes ? Variations de poids, troubles digestifs, vieillissement cutané, irritabilité… Ces dernières années, leur rôle est de plus en plus pointé du doigt par les professionnels de la santé car un déséquilibre impacterait directement notre bien-être. Et ce, à plusieurs niveaux. Conséquence, la nutrition hormonale s’impose petit à petit comme la tendance à adopter pour réapprendre à mieux manger et affiner son corps. Mais concrètement, qu’est-ce-que c’est ? Les hormones font office de “messagers” entre les différents systèmes de l’organisme et s’inscrivent in fine, comme les gardiens de l’équilibre global du corps. Leurs déséquilibres auraient donc de nombreuses répercussions, plus ou moins sérieuses et voyantes.

D’ailleurs, vous en avez peut-être entendu parler, “l’hormonothérapie”  est une approche médicale parfois recommandée dans le traitement de certains cancers, à l’instar du cancer du sein. Mais pas seulement. Cette science complexe de l’hormone, encore peu connue, s’approche aussi et surtout à travers le volet alimentaire. Pour se remettre en forme, perdre du poids ou même améliorer son teint, par exemple. En prônant des résultats bluffants dans des laps de temps très courts, et – oh joie ! – pour le long terme selon les différents métabolismes. Car oui, on ne mincit pas tous de la même façon. Du coup, après avoir tenté tous les régimes en vogue, on a voulu en savoir plus. Après tout, on a testé les recettes healthy de l’été et limité nos apports en viande, on s’est dit qu’à l’heure de la Covid-19, il était temps – aussi – d’apprendre à corriger certaines de nos (mauvaises) habitudes alimentaires à la rentrée. Pour nous orienter comme il faut, on est allé dénicher une experte en la matière : Abla Amor, coach en nutrition qui a fait de l’alimentation hormonale sa spécialité. Interview.

“Nous connaissons tous des personnes âgées qui paraissent bien plus jeunes qu’elles ne le sont en réalité”

La nutrition hormonale, qu’est-ce-que c’est?

Abla Amor : Il s’agit d’un rééquilibrage alimentaire ciblé qui met en exergue le rôle des hormones sur notre santé. En bref, la nutrition hormonale consiste à adapter son alimentation afin de maintenir un équilibre au sein de son organisme. Il faut savoir que notre façon de manger impacte considérablement nos hormones et menace souvent cet équilibre. Il n’y a pas que notre santé qui est touchée, elles sont aussi indispensables à notre bien-être et à notre beauté. Nous connaissons tous des personnes âgées qui paraissent bien plus jeunes qu’elles ne le sont en réalité. Elles ont probablement eu, sans le savoir, une hygiène de vie en accord avec la préservation de leur équilibre global. Lorsqu’il y a déséquilibre, ça crée des problèmes de santé, mais cela a aussi un impact sur le vieillissement et cela peut engendrer des prises de poids inexpliquées. C’est ce qu’il se passe lors de la ménopause, lorsque les femmes perdent des œstrogènes, par exemple. Tout ça n’est souvent qu’une question d’hormones, et il y a donc une alimentation qu’il faut adapter en conséquence.


Mais les hormones, késako ?

Les hormones sont des “messagers biologiques” qui transmettent des informations entre les différentes cellules et systèmes de notre organisme. Elles régulent les processus biochimiques du corps ainsi que les fonctions vitales. Vous avez déjà certainement entendu parler de l’insuline, de la mélatonine, des œstrogènes, de la testostérone… Ce sont toutes des hormones. Le problème, c’est que si “l’information” transmise n’est pas bonne, ça dérègle tout.

“Lorsque l’équilibre hormonal est chamboulé, il y a une multitude de conséquences comme la prise ou la perte de poids, le vieillissement prématuré, les troubles digestifs”

Qu’elles sont les conséquences de ce dérèglement hormonal ?

Lorsque l’équilibre hormonal est chamboulé, il y a une multitude de conséquences comme la prise ou la perte de poids, le vieillissement prématuré, les troubles digestifs, les troubles de l’humeur, la fatigue et bien d’autres. C’est ce qui m’a passionné. Je me suis rendue compte que même si on n’en parle pas souvent, les hormones sont à la base de tout. Les gens n’en sont pas toujours conscients, mais derrière tel ou tel symptôme, il y a souvent une hormone déséquilibrée à tenir pour responsable. Au final, mon travail consiste à trouver laquelle et restaurer cet équilibre à travers l’alimentation et certaines habitudes au quotidien.

“C’est un vrai travail d’enquête, il y a vraiment beaucoup de facteurs à prendre en considération”

Cela passe donc par un régime ?

La clé majeure pour le bon fonctionnement de l’organisme c’est l’alimentation, oui. Je ne parle pas de régime, mais plutôt de rééquilibrage alimentaire ciblé. Je travaille de façon multifactorielle à travers une approche holistique. En bref, ce sont des programmes alimentaires personnalisés en fonction de l’objectif de la personne, de son groupe sanguin, de ces antécédents, de ses heures de sommeil…

C’est un vrai travail d’enquête, il y a vraiment beaucoup de facteurs à prendre en considération. Je prends toutes ses données, je les compare et j’adapte chaque programme au cas par cas. Je prends le temps de voir comment le corps réagit et si besoin, je peux rediriger la personne vers un médecin pour des analyses. Mais en général, je n’en ai pas besoin car l’alimentation fait tout le travail.

C’est aussi un suivi sur mesure : j’accorde une grande importante au ressenti de la personne ainsi qu’à son mode de vie. Finalement, tout dépend d’elle et de son objectif. Mais aussi de ses goûts, c’est toute la complexité de la chose. Il est important d’établir un programme adéquat, sans pour autant créer de frustration. Proposer des menus qui ne seront pas suivis, cela n’a pas de sens.


Un exemple de menu type ?

C’est encore une fois au cas par cas, je ne propose pas de formule “toute prête”. Petit-déjeuner, déjeuner, dîner, parfois goûter, ce sont des recettes ultra précises avec des doses exactes à respecter. C’est ce qui va me permettre d’aider la personne à arriver là où elle veut. L’alimentation, ce n’est pas quelque chose à prendre à la légère, dans le sens où ce n’est pas aléatoire du tout. Il faut savoir quelle combinaison, quel dosage, à quel moment de la journée, etc. Cela demande beaucoup de travail en amont.

Protéines (viandes rouges, viandes blanches, poissons, œufs…), glucides (légumes, fruits, féculents), lipides (huile d’olive, de lin…): ce sont des menus complets et équilibrés que j’adapte en fonction des résultats obtenus et de la vitesse à laquelle le corps réagit. Ce sont les dosages des aliments et la combinaison entre eux qui vont faire tout le travail. Evidemment, si on vient pour maigrir, il ne faut pas s’attendre à manger des burgers et des frites tous les jours. Il ne faut pas se mentir à soi-même. Mais je pense que dans la vie, pour arriver à son objectif, il faut se donner les moyens. Et les résultats sont là, c’est le côté positif de la chose.


Quels sont les résultats observés ?

Cela dépend du métabolisme de chaque personne. Certains fonctionnent très rapidement, d’autres moins, c’est comme ça. Ce qui est sûr, c’est que cela marche dans tous les cas. J’ai eu par exemple des changements physiques impressionnants, que ce soit au niveau du poids (-22 kg en 6 mois, -15 kg en 3 mois, -10kg en 44 jours, -7,6 kg en 30 jours, -8,7 kg en 41 jours…). Après il y a aussi des pertes de poids moins “spectaculaires” et plus ciblées qui marchent aussi très bien. Et ce n’est pas parce que l’on veut perdre moins que la tâche est forcément plus aisée ! Je constate aussi très souvent une amélioration globale chez la personne. Comme la qualité de la peau (car le visage devient vraiment plus lumineux), ou les cheveux qui deviennent aussi plus soyeux et plus épais.

On note aussi la disparition des troubles digestifs comme la constipation, la diarrhée, les gaz et autres ballonnements. Sans oublier une meilleure gestion du stress, une qualité de sommeil améliorée, mais aussi un regain d’énergie au quotidien. C’est ainsi que l’on se rend compte à quel point les hormones impactent notre bien-être en général.


Y-a-t-il des risques pour les personnes sous traitement hormonal ? Ménopause, pilule ou autre ?

Il n’y a aucun risque, bien au contraire. Je prends en compte tous ses paramètres lors de la création du programme alimentaire. Adapter son alimentation en fonction de son métabolisme ne peut être que bénéfique pour le corps et se fait de manière très naturelle. Du coup, si on suit un traitement hormonal, l’impact de mon travail se ressentira certes, mais sans “bousculer” outre mesure son fonctionnement.


On entend également beaucoup parler de la “micronutrition” qui se base aussi sur l’équilibre hormonal. Y a t-il un rapport entre les deux?

Bien que très similaire, la micronutrition va avoir une approche différente de la nutrition hormonale. Elle cible surtout les intolérances alimentaires, moi je vais m’axer sur le déséquilibre des hormones, ce n’est pas pareil. Ce sont des techniques différentes, même si on s’intéresse et on traite, au fond, la même chose. Les micronutriments sont considérés comme les molécules de la vie. Pour bien fonctionner, nos cellules ont besoin de matières premières : l’alimentation et donc, des nutriments.

Prenons l’exemple de la thyroïde. L’équilibre thyroïdien est fragile et il peut être perturbé par de très nombreux facteurs : carences en vitamines et en minéraux, (qui sont des micronutriments), mais aussi stress, inflammation. Si l’on veut prendre soin de la thyroïde, il faut donc veiller à apporter certaines vitamines et minéraux au corps. Ce sont eux qui vont ensuite améliorer la synthèse naturelle d’hormones (c’est à ce moment là qu’elles rentrent en jeu) et ainsi booster leur capacité à agir sur les cellules. On voit bien que tout est lié.


Comment se déroule le suivi ?

J’envoie dans un premier temps des questionnaires. Groupe sanguin, antécédents familiaux, maladie, prise de médicament, temps de sommeil… Je dois être très précise dans mes questions pour que les programmes soient vraiment ciblés. Ensuite, on se voit et on parle. La première séance peut durer quelques heures parfois. Pour m’adapter à la situation actuelle, je fais beaucoup de rendez-vous à distance. Mais je peux également voir les personnes en physique.

Ensuite, en général, je rencontre la personne toutes les semaines ou toutes les deux semaines. Poids, masse graisseuse, masse hydrique, masse musculaire ou masse osseuse… Rien n’est laissé au hasard. C’est un suivi sur le long terme, jusqu’au moment où les objectifs sont atteints. Je ne suis pas là pour donner un menu type, je les adapte en fonction, tous les 15 jours à trois semaines.

Puis on s’aligne en fonction de chaque évolution. On peut dire que les premiers résultats sont visibles au bout d’un mois, un mois et demi, mais cela dépend évidemment de chaque profil. Si je vois que ça “résiste”, je vais devoir pousser plus. Un objectif de -5 kg ne va pas durer autant de temps que celui de -30 kg.


Et le sport dans tout ça ?

Le sport et l’alimentation vont de pair pour une santé optimum. En revanche, il m’est souvent arrivé de ne pas inclure le sport au début du suivi. Il faut en effet attendre d’avoir atteint un certain “seuil”. Mais c’est sûr que, à un moment donné, il doit faire son entrée. Pour ça, je travaille en collaboration avec des coachs sportifs. Mais c’est moi qui décide à quel moment.


D’autres méthodes “alternatives” pour accompagner ce rééquilibrage ?

Les massages peuvent être intéressants dans le cas de cellulite sévère ou de rétention d’eau. Mais il s’agit seulement d’un “coup de pouce”, car l’alimentation reste la clé. En revanche, j’utilise aussi des solutions naturelles ou des compléments alimentaires à base de plantes pour entreprendre des détox en profondeur. Herbes spécifiques, phytothérapie… L’objectif et de détoxifier le foie ou réguler l’intestin, par exemple.


À qui recommander la nutrition hormonale ?

Ce type de programme est recommandé à toute personne majeure qui voudrait perdre du poids, en prendre, rééquilibrer son alimentation, prendre de la masse musculaire (dans le cadre d’un programme sportif par exemple), mais également les personnes qui souffrent de troubles digestifs ou encore les femmes ménopausées. Si les hommes peuvent aussi être concernés, il est vrai que ce sont les femmes qui sont le plus souvent impactées par les déséquilibres hormonaux, surtout passé 40 ans et plus.


Combien ça coûte ?

Je ne travaille pas à la séance mais sous forme de “programmes”. Le but c’est le suivi sur le long terme. Chaque programme correspond à un “palier” qui change à chaque fois. Chaque programme coûte 2000 DH et inclut 4 séances. On peut dire qu’arriver au premier palier prend un mois, un mois et demi. Ensuite, c’est en fonction de l’objectif.


Qui est Abla Amor ?

Abla Amor, c’est tout d’abord une passionnée de danse classique qui, petite déjà, rêvait d’en faire son métier. “J’en fais depuis que j’ai 5 ans. La danse t’oblige à avoir une certaine rigueur, à écouter ton corps et à l’aimer aussi. Au final, j’ai toujours eu cette fascination pour le corps humain. Combiné à mon côté perfectionniste, cela a finalement donné mon chemin professionnel actuel”, glisse-t-elle dans un sourire.

Pourtant, c’est un cursus en psychologie qu’elle choisit de faire à Toulouse. Comme une évidence, elle finit ensuite par retourner au Maroc et retrouve ses chaussons de danse classique, qu’elle enseigne pendant près de 8 ans. Une période révélatrice pour la jeune femme, qui se tourne petit à petit vers la nutrition et la diététique, sa deuxième passion. “Au début je me suis intéressée à la nutrition pour moi. Je faisais du sport à un niveau très élevé et il a bien fallu commencer à adapter mon alimentation. J’ai beaucoup lu, beaucoup cherché par curiosité et je me suis rendue compte que j’adorais ça”, explique-t-elle. Résultat ? Elle s’envole pour Paris et intègre une école de diététique. “C’est pendant cette année que j’ai réellement compris à quel point les hormones étaient intéressantes pour le corps. Du coup, j’ai commencé à chercher des écoles spécialisées dans le rééquilibrage hormonal en France mais je n’ai pas trouvé”. C’est finalement en Suisse, à Genève, qu’elle finit par dénicher la formation adéquate. Après deux années d’études et plusieurs diplômes en poche, retour à la case départ, à Casablanca cette fois, en tant que coach en rééquilibrage hormonal. Elle passe notamment par les équipes de la Villa BFIT pendant quelques temps, avant de se mettre à son compte l’année dernière. Et tout s’accélère. La jeune femme commence à faire parler d’elle grâce aux changements assez spectaculaires chez ses patients boostés à la “science aux hormones”. Le bouche à oreille fait le reste. Et pour avoir vu les résultats chez certaines personnes de notre entourage, on peut vous le dire : oui ça marche. Et de façon plutôt impressionnante même.

 

Pour prendre rendez-vous :
Via sa page Instagram ou directement par email sur [email protected]

 

Photo (c) Abla Amor

Charlotte Cortes

Une fois son master de l’ESJ Paris en poche, c’est entre la capitale française et sa ville de cœur, Casablanca, que Charlotte fait ses premières armes. Quotidiens d’informations, radio, post-production télévisuelle… touche-à-tout, cette journaliste mue par le désir d’en apprendre toujours davantage rejoint diverses rédactions (Metro, Atlantic Radio…) avec le désir de se frotter à différents médias. C’est à son retour au Maroc en 2015, que le lifestyle s’impose à elle, tout naturellement. Une évidence qui la pousse à intégrer le lifeguide Madame Maroc, dont elle deviendra rédactrice en chef trois ans plus tard. Depuis, elle écume les belles adresses du royaume à la recherche constante de nouveaux labels et autres hot spots. Aujourd’hui, c’est à Shoelifer qu’elle prête sa plume et son enthousiasme pour gérer la programmation du webzine. Ne vous y trompez pas, sous ses airs affairés cette pétillante brunette ne rêve que de danses endiablées, de plages désertes et… de bons plans mode, évidemment.

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