T COMME TONG

N.f., désignant une sandale plate qui tient le pied par une lanière entre les deux orteils en forme de “Y”, par ailleurs appelée flip-flops chez les Anglo-Saxons, histoire d’éviter la confusion avec le dessous féminin pour le moins minimaliste. Dans l’Égypte Ancienne, la sandale est faite de paille tressée, de papyrus, d’une lanière de palmier ou de roseau, et c’est surtout une chaussure qui symbolise la noblesse. Naturellement, les Pharaons ont droit à une version plus élaborée, en papyrus tressé et lanière de cuir, et ils s’en servent comme chaussure d’apparat. Quand les Perses et les Indiens l’adoptent, la tong arbore la semelle de bois. Puis, elle arrive jusqu’au Japon, où on s’en sert pour circuler dans les rizières : la version planche en bois avec lanière d’entre-orteils est baptisée Zori et la version urbaine plus sophistiquée répond au doux nom de Gueta (sans la musique). Après l’Asie du Sud-est, la version en pneu recyclé ou en plastique conquiert l’Afrique, où elle est très populaire, avant d’envahir l’Europe à l’arrivée des premiers émigrants indochinois au moment de la Guerre du Vietnam. Ce n’est pas un hasard si en anglais le mot thong désigne une lanière : c’est d’ailleurs ainsi que les G.I. appelaient les chaussures des soldats Viet-Congs, des spartiates fabriquées à partir de pneus de camion. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et désormais, à Rio, Havaianas en fabrique cinq paires à la seconde.

De gauche à droite: Tong Tibétaine, Geta Japonaise, Havaianas « Où est Charlie? » (2014), René Caovilla SS 2015, Jimmy choo SS 2016, Chanel Cruise 2016.

Soraya Tadlaoui

Amoureuse de mode et d’(entre)chats, Soraya Tadlaoui a étudié à Paris la conception rédaction et la danse. Après une première expérience auprès du service de presse de Burberry, elle fait ses armes à la rédaction d’ABCLuxe, au Glamour, en tant que styliste photo auprès du Bureau de Victor agence de photographe, puis à L’Express.fr/Styles. En 2009, elle s’envole pour New York à la poursuite de ses deux passions, avant de tenter l’aventure casablancaise en 2011. Elle intègre alors la rédaction de L’Officiel Maroc. Depuis, professeur de danse, styliste, rédactrice freelance pour différents supports de presse, éditrice de contenus en communication éditoriale et rédactrice web pour le webzine nssnss.ma, elle surfe sur la tendance et sur les petites vagues de Dar Bouazza.

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