ENTREPRENEURES : LES CONSEILS DU NOUVEAU BUREAU DE L’AFEM

“Raviver la flamme” de l’entrepreneuriat féminin, c’est le mot d’ordre de la nouvelle équipe aux manettes de l’Afem. Nous avons interviewé Leila Doukali, sa présidente, et les 4 femmes qui composent le bureau 2019-2022. Rencontre avec 5 chefs d’entreprises aux visions bien affirmées.

L’Afem, si vous ne connaissez pas, c’est l’Association des femmes chefs d’entreprises du Maroc. Vous vous dites: “Ah, une association de patrons, comme la CGEM?” Non, pas tout à fait, puisque l’Afem a pour but de soutenir les entrepreneurES et celles qui pensent à se lancer dans l’aventure. Le bureau de l’association a depuis fin 2019 une nouvelle présidente, Leila Doukali, qui s’est entourée de 4 femmes pour son mandat. Cinq chefs d’entreprise, donc, qui ont très à cœur de motiver, aider et conseiller celles qui font le choix de créer ou développer leur business, voire même d’en changer. Elles partagent leurs expériences et leurs conseils.

 

La présidente, Leila Doukali

Leila Doukali a plusieurs cordes à son arc, dont celles des franchises françaises de Gérard Darel et Pablo. Mais c’est surtout une femme engagée, active au Maroc (elle a notamment été vice-présidente de l’Afem) et en France (avec le parti les Républicains).

Quelle est le rôle d’une association d’entrepreneures? Pourquoi y adhérer et surtout pourquoi vouloir faire partie du bureau?

L’acte d’entreprendre est une décision difficile à prendre. Encore plus lorsque l’on est une femme, qui se demande si elle sera à la hauteur, si elle arrivera à concilier vie familiale et vie professionnelle…
Nous sommes donc là pour lui dire que “OUI”. Et que nous l’accompagnerons dans tout le process de création et d’émancipation de son entreprise. Voilà pour moi l’importance d’une Association de femmes chefs d’entreprises.
Les personnes qui ont accepté d’agir à mes côtés veulent se sentir utile à notre société. Elles ont une volonté de partage et d’engagement.

Quelle est pour vous la définition d’une bonne entrepreneure?

Une bonne chef d’entreprise doit avant tout être dotée de flair. Elle doit être courageuse, ambitieuse, patiente et structurée. 

Quels conseils donneriez-vous à une jeune femme qui souhaiterait se lancer dans l’entrepreneuriat?

L’entreprenariat n’est pas une chose aisée, c’est vrai : il faut accepter de prendre des risques sans aucune garantie de succès. Mais il faut accepter de tomber pour mieux se relever. Enfin, pour devenir chef d’entreprise, il faut surtout s’écouter.

Quelles sont vos ambitions pour ce mandat?

Le bureau a pour mission essentielle de relancer le taux de créations d’entreprises par les femmes. Il est non seulement bas, mais en recul. Nous souhaitons élargir notre base de membres grâce à une présence dynamique à travers les régions du royaume et surtout être une véritable plateforme de soutien.

 

Souad Maadir Tarmidi, 1ère vice-présidente

Souad Maadir Tarmidi a d’abord été dans la communication (politique) avant de s’intéresser aux nouvelles technologies et de créer, en 1999, sa propre entreprise, Match Eurosoft Maghreb. En 2011, elle s’associe avec le leader français des systèmes d’intégration et lance SRA Informatique au Maroc, puis SRA Afrique, en 2016.

Quelle est le rôle d’une association d’entrepreneures? Pourquoi y adhérer et vouloir faire partie du bureau?

Je suis membre de l’Afem depuis 20 ans. Pour moi, c’est une bouffée d’oxygène car quand on est cheffe d’entreprise, on ne voit souvent que le bout de son nez, son entreprise et ses problématiques. Avec l’Afem j’ai une perspective plus large : je vois comment on s’inscrit dans un tissu économique composé d’une multitude d’acteurs. Surtout, en tant que membre d’un réseau féminin, je peux apporter une pierre à l’édifice.

Pourquoi faire partie du bureau? Parce que j’ai envie de contribuer au changement, de mettre mes talents au service de quelque chose de plus grand que moi.


Quelle est pour vous la définition d’une bonne entrepreneure?

Il n’y a pas de portrait type. Nous ne sommes pas toutes des “Cher Wang” car c’est la pratique qui fait le bon entrepreneur, homme ou femme. On retrouve néanmoins des qualités communes chez les femmes qui ont réussi : la passion, d’abord. Il faut aussi savoir se fixer des objectifs et les atteindre, ne pas avoir avoir peur des risques.Certaines de ses qualités peuvent se travailler ou se développer au fil du temps, avec l’expérience.


Que diriez-vous à une jeune femme qui souhaiterait se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Entreprendre, c’est prendre un ticket à l’année pour les montagnes russes avec une succession de hauts et de bas, vertigineux.

Les femmes se posent sans cesse des questions sur leurs compétences, leur légitimité : je pense qu’il faut avoir confiance en soi, ne pas se freiner, ne pas douter, oser s’affirmer. Pour moi, tout est possible ! Carrière, amour, enfants, c’est à notre portée. Avec efforts, courage et ingéniosité, je pense qu’on y arrive.

Assia El Asri Charai, vice-présidente 

Elle est à la tête de l’agence Massmedia (agence spécialisée dans l’achat d’espace média, entre autres activités de la communication) depuis 2005 et est une pionnière de l’introduction des nouveaux métiers du digital au Maroc. Assia El Asri Charai est également très engagée dans la vie associative. Avec l’Afem, mais aussi au sein de l’association de Lalla Hasna ou bien IWF (Internation Women Forum) où elle est trésorière.

Quel est le rôle d’une association d’entrepreneures? Pourquoi y adhérer et surtout pourquoi vouloir faire partie du bureau?

Il s’agit de responsabiliser les femmes dans la vie économique et surtout de renforcer leur présence dans les instances décisionnelles politiques et économiques. L’association a aussi pour but de valoriser la contribution des femmes chefs d’entreprise en tant qu’actrices du développement économique du pays et inspirer les générations futures.

J’ai été séduite par la belle énergie qui existe au sein du bureau, une équipe de femmes battantes, dynamiques et surtout très engagées. Faire partie du bureau est un combat personnel, que je veux mener pour ma fille de 16 ans, pour mon pays et pour toutes ses belles générations futures.

Quelle est pour vous la définition d’une bonne entrepreneuse ?

Il y a deux atouts majeurs à avoir : d’abord, avoir une vision stratégique claire et savoir la partager. Il faut exprimer ses attentes clairement, définir une stratégie à long terme (au moins 5 ans) et surtout s’y tenir. Être très stable dans ses idées car cela rassure les collaborateurs, les challenge et leur permet d’avancer sereinement. Il faut savoir regarder dans la même direction et se tenir prêt pour le projet virage.

Ensuite, il faut valoriser ses collaborateurs, établir une vraie relation de confiance avec eux en fournissant une quantité raisonnable de soutien et d’orientation. Des marques d’attention qui montrent que vous les reconnaissez en tant que personne et que vous vous souciez de leur vie et de leurs réalisations. Valoriser ses collaborateurs c’est aussi croire en l’intelligence collective : un élément crucial à mon sens pour le succès d’une entreprise.

Quels conseils donneriez-vous à une jeune femme qui souhaiterait se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Je conseille à toute femme désireuse de se lancer d’oser demander de l’aide, de solliciter des mentors par exemple. Et puis il faut avoir un business model clair, au moins dans sa tête, pour oser prendre des risques. Aussi, il ne faut pas hésiter à construire un bon réseau et créer des connexions ! Et qui dit connexions, dit opportunités…

Enfin, il est primordial de se faire confiance et de ne pas hésiter à faire ce pas, prendre ce risque.

Badia Bitar, vice-présidente

C’est d’abord en famille que Badia Bitar s’initie à l’entrepreneuriat. Aux côtés de son frère à la tête d’IRCOS, entreprise dermo-pharmaceutique. En 2005, sans s’éloigner du domaine familial, elle crée sa propre boîte, Bitar Packaging, dédiée au conditionnement des produits cosmétiques.

Quel est le rôle d’une association d’entrepreneures? Pourquoi y adhérer et surtout pourquoi vouloir faire partie du bureau?

Un proverbe dit: “Pour aller vite, il faut aller seul. Pour aller loin, on doit aller ensemble”. C’est ce que l’AFEM incarne, un formidable creuset de compétences féminines. L’adhésion des membres leur permet de s’intégrer dans des échanges de partenariats, de réflexions et de participations à la vie économique et sociale.
Et en tant que vice-présidente chargée des régions, je salue une première: lors de notre AG, un comité régional a été approuvé. Son but est de travailler à l’avancement de la régionalisation avancée, notamment en créant des antennes dans tout le pays.

Quelle est pour vous la définition d’une bonne entrepreneure?

Une entrepreneuse doit avoir une vision qui rallie les efforts de son équipe vers un objectif commun en créant une atmosphère saine, avec des prises de décisions fédératrices, qui privilégient autant l’intérêt commun que l’intérêt individuel.

Quels conseils donneriez-vous à une jeune femme qui souhaiterait se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Suivre son instinct, oser, ne pas baisser les bras et aller au bout de ses rêves sans envisager l’échec. Entreprendre, c’est prendre des risques en pensant positif, croire en son potentiel de femme ainsi qu’accepter la part de sacrifices qui va avec la réussite. Être patiente, rester tenace et savoir rebondir sans se laisser abattre. Une chef d’entreprise doit être déterminée, et garder confiance en elle.

Amal Alami, secrétaire générale

C’est un genre de voyage particulier qui passionne Amal Alami: “un voyage au cœur du genre humain”. Créative qui a fait de la communication son métier depuis 25 ans, pour elle, tout est une histoire de rencontres. Elle a créé KuB en 2010, une entreprise qui accompagne les entreprises, orateurs et oratrices dans la structuration de leur prise de parole.

Quel est le rôle d’une association d’entrepreneures? Pourquoi y adhérer et surtout pourquoi vouloir faire partie du bureau?

Le collectif m’a toujours interpellée. J’y vois le moyen d’atteindre des objectifs communs en étant riches de nos diversités. Un chef d’entreprise, et à fortiori une femme, est souvent solitaire, engagé.e dans son propre périple et en quête de nouveaux souffles, quelle que soit l’évolution de son entreprise. Lorsque nous sommes rattaché.e.s à une association qui œuvre pour l’intérêt commun, nous avons cette fenêtre d’apprentissage, de partage de nos vécus, d’échange d’expertise : ce qui nous permet de nous soutenir mutuellement et de nous dépasser, ensemble. 

Faire partie du bureau m’engage encore plus dans cette vision, me donne des ailes pour fédérer les femmes et les initiatives en faveur du succès au féminin.

Quelle est pour vous la définition d’une bonne entrepreneure?

C’est à mon sens une chef d’orchestre, qui gère en priorité son bien-être, indispensable à la vitalité de son entreprise et à l’équilibre de sa vie de famille. Elle donne le rythme et le tempo afin d’assurer la réussite à tous les échelons.

Quels conseils donneriez-vous à une jeune femme qui souhaiterait se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Y croire d’abord, y aller avec détermination et conviction et s’entourer des bonnes personnes. Rien ne vaut le partage sincère d’expérience, le flair d’experts ou tout simplement le conseil d’un.e ami.e qui vous veut du bien. 

Farah Nadifi

C’est d’abord à une carrière d’avocate que Farah aspire, après avoir eu son bac à Marrakech. Rapidement, néanmoins, sa passion pour la mode la rattrape. Née à Paris où elle vit jusqu’à ses 14 ans, elle baigne dans ce milieu : sa mère fait carrière dans le retail de luxe. Après être passée chez YSL, Salvatore Ferragamo, Giorgio Armani ou encore Miu Miu, elle est approchée pour diriger le premier flagship de luxe à Casablanca : la boutique Fendi. Elle la dirige quatre ans avant de devenir acheteuse pour Gap et Banana Republic. Mais au bout de 10 ans de carrière dans le retail, elle se lance dans une nouvelle aventure en s’essayant à l’écriture. C’est avec Sofia Benbrahim qu’elle collabore d’abord, pour L’Officiel Maroc, puis Shoelifer, en tant que journaliste mode et lifestyle.

Pas Encore De Commentaires

Laisser une Réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

@shoelifer

Instagram