ENTRETIEN AVEC INES TAZI, LA NOUVELLE COQUELUCHE DES RÉSEAUX

Ines tazi

De l’isolement (volontaire) au confinement, Ines Tazi a vécu une drôle d’année. La jeune influenceuse franco-marocaine s’est fait connaître du grand public grâce à l’édition française de l’émission “The circle game” diffusée sur Netflix. Une compétition de télé-réalité qui place les participants en isolement… Interview à distance.


 

Ines Tazi est confinée avec des amis, dans une maison à quelques heures de Londres. L’Angleterre, son pays d’adoption depuis 6 ans, a légèrement assoupli ses mesures de confinement, mais Ines continue pour l’instant de vivre à l’heure de la quarantaine. Un quotidien que la jeune influenceuse et entrepreneure (elle s’apprête à lancer une marque de produits de soins) partage régulièrement avec ses plus de 140.000 abonnés sur Instagram.

Sa notoriété, la jeune fille (23 ans) la doit largement à sa participation à l’émission de télé-réalité “The Circle game” de Netflix. Enfermés dans un même immeuble, les participants sont isolés, chacun dans son appartement. Ils ne communiquent entre eux que par le réseau social du jeu, le fameux “Circle”, et se donnent des notes. Commence alors un concours de popularité entre les joueurs.

Avec ses participants confinés, isolés, qui passent leur temps sur un réseau social, l’émission semble aujourd’hui prémonitoire, non? Interview.


Peux-tu te présenter en quelques mots?

Je m’appelle Ines Tazi, je suis franco-marocaine, née d’une mère française et d’un père marocain. J’ai vécu à Casablanca jusqu’à mes 18 ans mais j’habite de-puis 6 ans à Londres où j’ai étudié les sciences politiques et économiques dans les pays en développement. J’y ai aussi lancé ma boîte. J’ai, pendant un moment, considéré faire de la politique en étant plus jeune, mais au final ma passion reste l’entrepreneuriat.


Ton père, Karim Tazi, est le fondateur de la marque Marwa, une chaîne de fast-fashion 100% marocaine. Tu as donc grandi dans le milieu de l’entrepreneuriat…

J’ai une famille d’entrepreneurs. Depuis trois générations du côté de ma mère et deux du côté de mon père. Mon père a lancé Marwa. C’est est un projet magnifique et une belle vision du prêt-à-porter et des Marocaines. Ça m’a beaucoup inspiré. En même temps, je voulais me réaliser avec mon propre projet et tirer mes propres conclusions.

Surtout, je suis plus inspirée par l’industrie de la beauté que par celle de la mode qui change constamment et me rend un peu anxieuse. Je suis une nostalgique, j’aime bien m’ancrer dans des choses plus routinières, simples et accessibles. Enfin, ma confiance en moi est très liée à la beauté. Pendant mon adolescence j’utilisais le maquillage comme une manière de m’exprimer dans un environnement, le lycée, où il n’y a pas beaucoup d’échappatoires. J’ai commencé par le maquillage, puis je suis passée aux soins.


Et justement, tu lances prochainement ta marque de soins ?

Oui, ce sera assez particulier. Skult ne sera pas une marque de beauté dans le sens des “soins de beauté”. L’idée est plutôt de créer des produits d’hygiène. De s’intéresser aux basiques de la salle de bain.

Ce sera des produits unisexes et répondant aux normes de la clean beauty, avec une totale transparence quant aux ingrédients utilisés. Des ingrédients sûrs et sécurisés, non-toxiques pour les gens ET pour l’environnement, avec une vraie traçabilité au niveau de la chaine de production. Tout cela pour des produits qui resteront accessibles. Le lancement du premier devrait se faire vers juillet ou août. Il sera radicalement innovant, tout en s’inspirant des rituels de beauté du Maroc et surtout, il sera très surprenant. Les gens imaginent une crème hydratante, par exemple, mais ce ne sera pas du tout le cas.

https://www.instagram.com/p/B_HnmjjhixM/


Dans “The Circle game » tu as été confinée dans un appartement pendant plusieurs jours. Est-ce que cela t’a préparé au confinement?

Malheureusement, rien ne peut nous préparer à la quarantaine et au coronavirus. C’est une crise sanitaire et économique mondiale qui nous touche tous.


Comment se passe ton confinement ? Décris-nous ta journée type.

Je suis dans une maison à deux heures de Londres, chez des amis. Il y a un grand jardin, nous y mangeons les légumes du potager. Nous réalisons des recettes différentes tous les jours. Je suis très chanceuse d’avoir ces conditions de vie, en pleine nature.

En ce moment je bosse énormément sur ma boîte. Je me réveille vers 8h et travaille jusqu’à environ 17h. Après j’essaie de lire. Je réfléchis sur mon entreprise et la direction que je vais prendre. Je consacre ensuite une heure au sport.

Le soir, nous avons mis en place un programme super sympa. Nous mettons les noms de trois films cultes dans un bol et piochons trois fois par semaine un titre, que nous regardons ensemble.

Ce sont souvent des films des années 60 à 80. Nous essayons aussi de faire des choses dont nous n’avons pas l’habitude, comme jouer à des jeux de société, pour s’ouvrir, discuter et avoir des conversations différentes.


C’est très champêtre comme ambiance…

Vraiment, oui! Et nous essayons soutenir les entreprises locales, bouchers, fromagers, qui ont du mal à distribuer leurs marchandises. Nous essayons d’être plus conscients sur la façon dont nous dépensons notre argent.


Quelle est la première chose que tu comptes faire à la fin du confinement?

Aller voir mes grands-parents au Maroc et France. Retrouver les personnes les plus vulnérables pendant cette période. Je veux rester en famille, c’est une évidence.

Photo: ©Ghalia Alami

Shoelifer Team

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