Oui, il fait froid à Paris en janvier. Mais la Ville lumière a tant d’atouts qu’elle vaut toujours le détour, pour un week-end ou quelques jours. Alors boutique, restaurant, expo, bar et balade, on vous emmène redécouvrir un Paris qui n’a de cesse de se réinventer.
On mange où ?
À la Brasserie Rosie, qui n’a même pas encore un mois, est pile dans la tendance –lourde– du retour de la table parisienne traditionnelle. Un pur produit parigot, donc, avec la pointe de modernité qu’il faut, et saupoudré d’un peu de hype, le condiment ultime. Ce sont deux anciens du groupe Big Mamma (Popolare, Felicita ou bien encore Mamma Primi) qui sont à l’origine de ce projet, qu’ils ont voulu résolument français. À la carte, des plats “de brasserie” typiques (dont les prix oscillent entre 4 et 12 euros), à l’instar de l’indémodable œuf-mayo, du poireau-vinaigrette ou encore du pâté en croûte, fabriqué dans les cuisines de la brasserie et non acheté à un traiteur, aussi bon soit-il.
Côté ambiance ? Imaginez que vous êtes montés dans la DeLorean de Retour vers le futur pour atterrir direct dans les années 60. Des banquettes roses, des carreaux blancs et noirs qui se reflètent dans les miroirs du plafond, un comptoir en bois et acier qui semble avoir vu défiler des générations et des générations de Parisiens. Outre la salle principale, on trouve aussi un salon avec une seule table, ronde, de 10 places. La déco, toujours rétro, évoque l’intérieur d’une mamie chérie, avec un papier peint suranné et un buffet imposant. Le lieu idéal pour un dîner en bande.
Brasserie Rosie
53, rue du Faubourg Saint-Antoine, Paris 11e
Tél. : +33 7 49 19 19 62
On visite quoi ?
Ou plutôt, on visite qui ? Virgil Abloh, of course. Oui, toujours lui. Entre sa marque Off-White, les collections homme de Louis Vuitton, et ses collaborations (parfois improbables), le designer est absolument partout. Cette fois, c’est dans une galerie parisienne qu’on le retrouve : il y expose ses œuvres artistiques. Efflorescence, c’est le nom de l’exposition, met en avant des pièces que l’artiste voit comme des ponts entre l’art et l’objet utile du quotidien. Des bancs et des chaises en béton graffé, comme arraché d’un mur dans une rue paumée, des miroirs auxquels il manque des parties : Virgil Abloh reste fidèle à lui-même. Inaugurée début janvier, l’exposition est ouverte jusqu’au mois d’avril. D’ici là, il aura probablement réalisé un film, écrit un livre et –qui sait ?– peut-être aussi sorti un album.
Virgil Abloh, Efflorescence – Galerie Kréo (fermée le lundi)
3, rue Dauphine, Paris 6e
Tél. : +33 1 53 10 23 00
Où écouter du bon son ?
Au 360, Music Factory. Un bâtiment de 5 niveaux, entièrement dédié à la musique. Le lieu, qui vient d’ouvrir ses portes dans le 18e arrondissement parisien, comporte une salle de spectacle, avec une programmation à l’année, mais aussi des espaces pour jouer même lorsque l’on est amateur, histoire d’improviser des bœufs. On trouve également un studio d’enregistrement et des résidences d’artistes. Enfin, le 360 offre un hub pour les start-up de cette industrie en pleine mutation. Bref, le 18e arrondissement, qui a longtemps eu mauvaise réputation, montre aujourd’hui que de sa diversité peut naître de la créativité, grâce à l’échange. En parlant d’échange, quand vous aurez fini d’écouter votre concert ou de vous prendre pour Eric Clapton, vous pourrez dîner au restaurant, ouvert tous les jours de 18h30 à minuit.
360 Music Factory
32, rue Myrha, Paris 18e
Tél. : +33 1 47 53 68 67
Où boire un verre ?
Au bar de l’hôtel Sinner (en français “celui qui pèche”, mais pas le poisson). Ouvert très récemment, l’hôtel à la déco sulfureuse s’est installé dans le Marais, devenu l’un des rendez-vous incontestables de la fête parisienne. Dans le bar éponyme, l’ambiance est plus soft que dans le reste de l’établissement : exit, le velours rouge qui tapisse les murs de l’hôtel, les assises sont en velours rose, les cloisons recouvertes de miroirs, la lumière, tamisée. Et de grands plafonniers évoquent les immenses lustres des boudoirs de l’époque romantique… À la carte, les grands classiques mais aussi une large sélection de cocktails aussi chic qu’originaux, créés en exclusivité pour l’hôtel.
En plus du bar et du restaurant où vous pourrez aller diner après votre apéro, le Sinner possède aussi un cabinet de curiosités, la Crypte, (où l’on peut shopper toutes sortes d’objets curieux, donc). Une boutique hommage aux Templiers : éclairée uniquement aux bougies, on s’assoit sur des bancs d’église et les murs semblent recouverts de plaques qui ornent habituellement les caveaux, gravées de messages.
Sinner
116, rue du Temple, Paris 3e
Tél. : +33 1 42 72 20 00
On shoppe quoi ?
On avoue, c’est la seule adresse qui n’est pas une nouveauté (la boutique a ouvert courant 2019). Ce qui est nouveau en revanche, c’est cette propension des designers du luxe à nous encourager à consommer vintage, recyclé, ou upcyclé. Ainsi, après son dernier défilé Couture (5 ans après le dernier de prêt-à-porter), Jean-Paul Gaultier a écrit une très jolie lettre (que vous pouvez lire ici) afin de dire adieu à l’industrie tout en déclarant par la même occasion son amour à l’upcycling (le surcyclage, procédé inverse du recyclage) : “Je pense que la mode doit changer. Il y a trop de vêtements, et trop de vêtements qui ne servent à rien. Ne les jetez pas, recyclez-les !”
Et parce qu’on pense qu’il a raison, nous avons voulu vous présenter l’une des nombreuses boutiques parisiennes d’upcycling: Les Récupérables. Comme le nom l’indique, ici, on ne jette plus, on transforme, on revalorise. On garde le buste d’un top et on change ses manches, une robe abimée sur la chute devient un combi-short, une chemise, un bustier, etc. Écoresponsable, cette jeune marque n’en n’est pas moins dans la tendance et propose un vestiaire composé de basiques. On peut dire qu’ici, le mot intemporel prend tout son sens.
Les Récupérables
11, rue des Gardes, Paris 18e
Tél. : +33 6 68 27 68 00