RENCONTRE : CHARAF TAJER NOUS PRÉSENTE SA NOUVELLE MARQUE, CASABLANCA

OVNI parisien d’origine marocaine, Charaf Tajer est un designer aux multiples passions et talents, dont celui de voir le potentiel de certains lieux. Comme lorsqu’en 2008, avec ses copains de lycée, ils mettent en lumière leur quartier, Pigalle, en créant un concept store et une marque éponyme. Leur ligne de vêtements streetwear et mode, est portée par A$AP Rocky ou Rihanna, pour ne citer qu’eux. Ensuite, il réitère l’expérience mais dans le monde de la nuit cette fois, en ouvrant le Pompon, club parisien “ultra branché” qui fait encore plus parler du quartier. Aujourd’hui, il revient avec une marque, Casablanca, résolument dans l’air du temps. Shoelifer l’a rencontré, à Casablanca justement, et vous présente ce créateur à suivre de près, aussi inspiré qu’inspirant.

21h30, un mardi, aux Habous, les rues fourmillent d’enfants qui jouent à chat et les cafés se remplissent tout doucement. Une nuit ramadanesque classique, dans le cœur d’un quartier que Charaf affectionne particulièrement. Nous nous installons comme beaucoup d’autres Casablancais, en terrasse, pour commander un thé à la menthe et un jus d’orange, accompagné de pâtisseries de chez Bennis. Très vite, Charaf Tajer explique son amour pour le Maroc, Casa en particulier et son envie de participer à l’effervescence ambiante. Une effervescence qui, de son point de vue, peut traverser les frontières et faire de cette ville un réel carrefour de la création. Et ce dans tous les domaines : architecture d’abord (il en est passionné), mode, musique, arts et culture de façon générale.

C’est tout cet esprit qu’il insuffle dans sa marque – Casablanca-, qu’il mûrit depuis maintenant trois ans, et qui lui ressemble beaucoup. Derrière les survêts en éponge de serviette et les costumes en lin colorés façon Deux flics à Miami, il y a, paradoxalement, l’envie de transmettre un message “sans ironie”, nous dit-il. Ça lui tient à cœur. “Beaucoup de designers aujourd’hui font dans l’ironie, voire le 3e degré, dans les collections qu’ils présentent, comme une façon de pouvoir se justifier si ça ne plaît pas au plus grand nombre et pouvoir dire : ‘mais c’était pour rire’. C’est se moquer des gens”. Le personnage est à l’aise dans ses Air Max 97 et veut être honnête dans ce qu’il propose. Il appelle d’ailleurs cette démarche “une conversation”, entre lui et sa clientèle potentielle. Il renchérit : “lorsque l’on entame une conversation sur le ton de l’ironie, elle est biaisée, on ne peut pas être écouté, ni recevoir de réponse satisfaisante”.

Casablanca, la ville –où toutes les lignes seront fabriquées–, n’inspire pas directement sa première collection, dans laquelle on retrouve plutôt un mix d’influences, rapportées de ces voyages, en particulier Los Angeles et Rio (qu’il adore). Des villes qui ont, pour lui, “le même genre d’énergie” que le ville blanche. Finalement, la collection –pour l’instant exclusivement masculine– est à son image, easy going, très visuelle avec ses éclats de couleurs, confortable et, surtout, pointue.

Farah Nadifi

C’est d’abord à une carrière d’avocate que Farah aspire, après avoir eu son bac à Marrakech. Rapidement, néanmoins, sa passion pour la mode la rattrape. Née à Paris où elle vit jusqu’à ses 14 ans, elle baigne dans ce milieu : sa mère fait carrière dans le retail de luxe. Après être passée chez YSL, Salvatore Ferragamo, Giorgio Armani ou encore Miu Miu, elle est approchée pour diriger le premier flagship de luxe à Casablanca : la boutique Fendi. Elle la dirige quatre ans avant de devenir acheteuse pour Gap et Banana Republic. Mais au bout de 10 ans de carrière dans le retail, elle se lance dans une nouvelle aventure en s’essayant à l’écriture. C’est avec Sofia Benbrahim qu’elle collabore d’abord, pour L’Officiel Maroc, puis Shoelifer, en tant que journaliste mode et lifestyle.

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