MARRAKECH : BACHA COFFEE, UN CAFÉ À REMONTER LE TEMPS

Bacha Coffee vient d’ouvrir ses portes au cœur de la médina de Marrakech. Mais ne vous y trompez pas, ce café est une vieille adresse. Alors ce que vous allez y déguster, son histoire, sa déco, son ambiance, on vous raconte tout. Découverte.

Entre ces murs, Winston Churchill, Franklin D. Roosevelt, Colette et d’autres figures historiques vous ont précédés. Invités par le pacha Thami El Glaoui, ils ont dégusté un café chaud dans un des magnifiques salons de Dar El Bacha, au cœur de la médina de Marrakech. Désormais, vous pouvez marcher –ou plutôt, vous asseoir– sur leurs traces en dégustant un café d’exception : après deux ans de travaux d’aménagement et de restauration, Bacha Coffee a ouvert ses portes au sein du Musée des Confluences, lui-même logé dans une partie du palais.

Le café, une histoire marocaine ?

Mais, vous demandez-vous, pourquoi un café, et pas un salon de thé ? “C’est une conversation avec Taha Bouqdib (magnat de l’industrie du thé, ndlr) qui nous a fait prendre conscience de l’importance du café au Maroc. L’idée était d’abord de faire un salon de thé de cet espace du musée, puis en effectuant des recherches approfondies, Taha découvre que c’est un Marocain qui a fait – le premier – commerce du café, entre l’Ethiopie et le Yémen. Ce café dans l’enceinte du Musée des Confluences a donc été voulu, d’abord à l’image de Dar El Bacha mais aussi à celle de cette histoire, qui est la nôtre” nous explique Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées.

DAR EL BACHA COFFEE

Un décor unique

 Le Bacha Coffee, c’est une histoire qui débute en 1910, avec la construction du palais du Glaoui. À l’époque, le “café d’Arabie”, devenu par la suite “arabica” n’était pas contenu dans une vulgaire cafetière, mais dans de magnifiques verseuses en cristal. Il était ensuite versé dans des tasses de porcelaine fine et servi aux invités du pacha : intellectuels, artistes et politiques.

Aujourd’hui, on peut déguster son café dans la même atmosphère, dans un décor qui a gardé tout son charme, luxueux mais sans ostentation. Le moucharabieh peint en bleu Majorelle fait ressortir le sol en marbre à damier noir et blanc, les zelliges élaborés et raffinés, et les colonnes sur lesquelles trônent de magnifiques plantes vertes. On retrouve le même esprit rétro dans les assises en velours et les lustres anciens. Enfin, le mur du fond est recouvert d’étagères où s’accumulent les boîtes de café au look vintage.

DAR EL BACHA COFFEE

Le monde du café, les cafés du monde

Et justement, ce sont plus de 200 cafés, importés des 4 coins du monde, torréfiés à la main à Singapour que l’on trouve à la carte. Des blends d’origines variées (Brésil, Éthiopie, Colombie…, entre autres), comme des “grands crus”. Le tout, agrémenté, si vous le souhaitez, de chantilly maison ou de crème frappée, et à déguster chaud ou froid : le Bacha Coffee propose une multitude de saveurs qui réveillent le palais –et pas que.

Une petite faim ? Une fringale ? La carte comprend aussi des mets salés, des desserts signatures ou des viennoiseries gourmandes, concoctées par le chef consultant Richard Bourlon, ancien chef pâtissier exécutif de La Mamounia.

Cerise sur la cafetière, le Bacha Coffee, c’est aussi une boutique : on peut ainsi repartir chez soi avec du café de premier choix, pour un prix minimum de 50 DH les 100g, histoire de goûter les différents crus et mélanges (il y en a 205 exactement), puis s’approvisionner en plus grande quantité quand on a trouvé son préféré.

Attention, pensez à réserver : “Le pari est, en un mois, déjà réussi, le café ne désemplit pas, et surtout, les visites du Musée ont doublé” se félicite Mehdi Qotbi, qui n’est pas surpris. “Le café a contribué à la création de beaucoup d’œuvres. Combien d’écrivains ne pouvaient et ne peuvent écrire sans un bon café ? Le café était là lors d’échanges stratégiques entre les hommes les plus puissants de ce monde, et entre ces murs-mêmes. Alors pour moi la conclusion est simple, le café est accompagnateur de la pensée et aujourd’hui, de la culture.” Un petit café ?

Musée des Confluences, route Sidi Abdelaziz, Dar el Bacha
Tel : +212 5 24 38 12 93

Farah Nadifi

C’est d’abord à une carrière d’avocate que Farah aspire, après avoir eu son bac à Marrakech. Rapidement, néanmoins, sa passion pour la mode la rattrape. Née à Paris où elle vit jusqu’à ses 14 ans, elle baigne dans ce milieu : sa mère fait carrière dans le retail de luxe. Après être passée chez YSL, Salvatore Ferragamo, Giorgio Armani ou encore Miu Miu, elle est approchée pour diriger le premier flagship de luxe à Casablanca : la boutique Fendi. Elle la dirige quatre ans avant de devenir acheteuse pour Gap et Banana Republic. Mais au bout de 10 ans de carrière dans le retail, elle se lance dans une nouvelle aventure en s’essayant à l’écriture. C’est avec Sofia Benbrahim qu’elle collabore d’abord, pour L’Officiel Maroc, puis Shoelifer, en tant que journaliste mode et lifestyle.

Pas Encore De Commentaires

Laisser une Réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

@shoelifer

Instagram