BLÉPHAROPLASTIE : CE QU’IL FAUT SAVOIR AVANT DE SE LANCER

Pour réveiller un regard fatigué et offrir un coup de frais au visage, la blépharoplastie est tout indiquée. D’autant que l’évolution des techniques permet aujourd’hui de venir à bout d’une paupière tombante, de poches ou de cernes creux, de façon très naturelle. On fait le point avec le docteur Alexandre Marchac, chirurgien plasticien à Paris, spécialisé dans le vieillissement du visage.

L’engouement pour la chirurgie esthétique n’est pas près de s’arrêter. Preuve en est avec le rapport élaboré par l’International Society of Aesthetic Plastic Surgery (ISAPS) dévoilé en septembre 2023. Cette enquête mondiale a montré que le nombre total d’interventions chirurgicales et non chirurgicales a augmenté de 11,2% en un an. Parmi les plus plébiscitées, la liposuccion reste en tête, suivie de l’augmentation mammaire, de la chirurgie des paupières, de l’abdominoplastie et du redrapage mammaire (lifting des seins) qui remplace la rhinoplastie au sein du top 5. 

Une tendance qui s’explique par la mise au point de techniques novatrices, permettant d’offrir des résultats toujours plus naturels. Au niveau du visage par exemple, fini le temps des résultats tirés et figés. Aujourd’hui, on arrive à gommer les défauts et rajeunir sans changer ses expressions faciales. Ni son regard. 

Ce n’est donc pas un hasard si la blépharoplastie fait partie des opérations les plus pratiquées dans le monde. Une opération qui permet d’offrir un coup de frais à son regard et de rajeunir instantanément son visage. Mais attention, ces opérations sont complexes. D’ailleurs, certains chirurgiens font le choix de se spécialiser dans la blépharoplastie ou le rajeunissement du visage en général. C’est le cas du docteur Marchac, chirurgien plasticien depuis 12 ans à Paris, qui travaille exclusivement le visage depuis 5 ans. Interview.


Pourquoi avez-vous décidé de vous spécialiser dans le vieillissement du visage ?

C’est ce qui me passionne le plus. C’est un sujet complexe, qui est souvent mal géré car il y a plusieurs éléments dynamiques à prendre en compte. Notamment des variations anatomiques et architecturales. Il faut avoir une vision très globale de ce qui se passe dans un visage pour obtenir des résultats naturels. Ça ne cesse de me choquer quand je vois des gens qui sont mal pris en charge, qui ne ressemblent plus à… eux-mêmes. J’ai donc choisi de me spécialiser dans ce domaine pour aider les gens à bien vieillir, sans que cela ne se voie. 


Pouvons-nous dire que la recherche de résultats naturels est aujourd’hui primordiale ?

Je pense qu’on a toujours voulu que cela ne se voie pas. Patients comme médecins. Mais ce n’était pas toujours possible avec les anciennes techniques. Heureusement, notre métier a beaucoup progressé ces dernières années et on arrive enfin à faire ce qu’on a toujours promis.


Comment expliquer que les chirurgies du visage fassent partie des plus demandées ?

Ce ne sont pas les plus fréquentes à proprement parler puisqu’on retrouve en pôle position les lipoaspirations et l’augmentation mammaire. Mais il est vrai que la blépharoplastie est très demandée. Notamment parce qu’elle permet d’avoir l’air moins fatigué. Pour ma part, dans le vieillissement du visage, je m’intéresse plus aux émotions qu’aux rides. Donc je regarde si la personne a l’air fatiguée, triste, sévère ou relâchée. Je donne presque toujours la priorité au côté fatigué parce que c’est plus important d’avoir bonne mine que de supprimer la petite ride qui gêne à tel ou tel endroit. La priorité est donc généralement donnée au regard. 

Après, on se rend compte aussi qu’il y a un vrai retour des liftings. Si depuis 10-15 ans ils étaient plutôt remplacés par les fils tenseurs et les injections, ils sont à nouveau tendance. Encore une fois parce que les techniques de lift ont progressé. Il y a les méthodes qu’on appelle les deep plane, qui permettent de mieux repositionner l’ovale du visage sans toucher aux muscles, et donc de ne plus avoir cet effet tiré. 


Et en termes de blépharoplastie ? Quelles sont les dernières avancées ?

Dans le temps, la blépharoplastie consistait à enlever des tissus : de la peau, du muscle, de la graisse et on tirait sur la peau. On parle ici de blépharoplasties de réduction. Il y avait des cas où ça fonctionnait bien. Généralement, cela donnait assez souvent des yeux creux et ronds. Au fil des années, on a compris que cette graisse et ces muscles étaient très importants au niveau des paupières et maintenant, on fait plutôt des blépharoplasties d’augmentation ou de préservation. C’est-à-dire qu’on garde la peau et la graisse des paupières mais on va les déplacer. Par exemple, on va utiliser la graisse des poches et la transposer pour combler le cerne. 

Dans le cas où un patient n’a pas de poches mais qu’il souhaite traiter un cerne creux, on peut également lui injecter sa propre graisse en la prélevant au niveau des cuisses. Ça permet alors de rajouter du volume pour remplir les zones creuses. On a maintenant une très bonne maîtrise de ces techniques qui offrent des résultats beaucoup plus naturels. 


Comment se passe l’opération ?

Elle dure entre 1 et 2 heures. Elle se fait généralement sous anesthésie, en ambulatoire. Donc les personnes ressortent dans la journée. Au niveau post-opératoire aussi, les évolutions sont notables. Les patients sont rarement violets comme on pouvait le voir auparavant. Il y a tout de même un petit œdème et on reste gonflé pendant 1 à 2 semaines. Mais au bout d’un à deux mois on commence à être vraiment bien. Le bénéfice de l’opération sera réellement visible entre 4 et 6 mois après. Enfin, les incisions sont cachées dans les plis des paupières, donc il n’y a aucun souci de cicatrices. 


À qui se destine le rajeunissement du regard ?

Il y a bien sûr des personnes qui n’ont pas d’indications pour la bléphoraplastie. Mais c’est généralement autour de la quarantaine que les gens commencent à s’intéresser au vieillissement de leur visage. Hommes et femmes. Les paupières ont en effet tendance à vieillir avec le temps, mais pas forcément de la même façon. Il y a schématiquement deux grandes évolutions au niveau de la paupière supérieure : soit il y a trop de peau qui la recouvre, soit au contraire l’œil se creuse de plus en plus. Dans le cas d’une paupière qui tombe, on va bien sûr réduire un peu la peau et la graisse. Pour une paupière qui se creuse, on va rajouter du volume et de la graisse. 

Au niveau de la paupière inférieure, il y a souvent des cernes et des poches qui apparaissent mais pas au même degré. La peau et le muscle peuvent également être abîmés chez certaines personnes, surtout celles qui ne se sont pas protégées du soleil et qui fument. Donc c’est vraiment un monde la blépharoplastie et l’architecture des yeux. Tous les patients sont différents. 

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À quoi faut-il faire attention avant de procéder à une blépharoplastie ?

Avant d’opter pour une opération de la paupière, il faut s’assurer qu’on n’a pas de problèmes au niveau des yeux. C’est donc bien de faire une consultation avec un ophtalmo pour vérifier que son œil est sain et qu’il n’y a pas de contre-indications. Ensuite, quand un patient va voir un chirurgien, il est important que celui-ci le regarde dans son ensemble, qu’il prenne le temps de discuter avec lui pour savoir ce qui le dérange. Il est en effet très difficile de s’auto-analyser et de se rendre compte exactement de toutes les choses qui se passent au niveau de notre visage. Mais un chirurgien doit savoir normalement vous aider à y voir plus clair en vous montrant votre visage dans sa globalité. 

Il est très intéressant aussi de venir avec d’anciennes photos pour mesurer précisément ce qui s’est passé avec le temps. Je conseille également de voir au moins deux chirurgiens pour avoir différents avis et ainsi peser le pour et le contre. Tous ne vont pas avoir les mêmes idées. Il faut donc s’intéresser à la technique mais aussi au rapport humain. C’est important d’avoir une vraie relation de confiance avec le médecin qui va vous opérer. 

Enfin, il est nécessaire d’avoir un poids stable avant de procéder à une blépharoplastie. En effet, lorsqu’on injecte de la graisse pour combler un creux par exemple, il faut savoir que ces cellules graisseuses vont plus ou moins gonfler selon votre courbe de poids. Si vous prenez 2-3 kilos ce n’est pas grave, mais si vous en prenez 15, c’est plus embêtant. C’est d’ailleurs pour cela que je n’aime pas faire cette chirurgie chez des filles très jeunes. Parfois j’ai des patientes de 20-25 ans qui me demandent de faire une blépharoplastie à la place d’injections hyaluronique, mais c’est rarement une bonne idée. Statistiquement, il y a beaucoup de femmes qui gagnent du poids entre la vingtaine et 40 ans. 


Quels sont les risques de ce type de chirurgie ?

Il peut y avoir des problèmes de fonctionnalité de larmoiement, d’irritabilité de la paupière si la chirurgie est mal faite. Certaines personnes peuvent être gênées parce qu’elles ont du mal à fermer l’œil la nuit. Là encore, il est important de se diriger vers un spécialiste pour éviter tout risque.


Y a-t-il d’autres alternatives à la chirurgie des paupières ? 

Je pense qu’il y a un continuum de l’esthétique et des solutions différentes en fonction de l’âge des patients. Cela commence par le maquillage. Il ne faut pas oublier que savoir bien se maquiller est très important pour rajeunir son regard. Notamment lorsqu’on souffre de cerne pigmentaire, qui est une coloration de la peau des paupières. Malheureusement, il n’existe pas de traitement définitif pour en venir à bout. Le maquillage reste donc la meilleure solution puisqu’il permet de camoufler. Ensuite, il y a les cosmétiques. Les crèmes sont très intéressantes au niveau du rajeunissement du regard parce que la peau de la paupière est le cuir le plus fin du corps. C’est donc elle qui va subir le plus vite les agressions extérieures, les dégâts liés au soleil et au tabac, souffrir de déshydratation… Souvent, les gens appliquent de la crème solaire mais oublient d’en mettre sur les paupières. Il faut donc protéger cette peau fine avec des soins adaptés. 

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Qu’en est-il des injections ? Offrent-elles des résultats similaires ?

Tout d’abord, il faut garder en tête que la chirurgie prend plus de temps mais qu’elle est plus efficace et plus durable. Les injections sont quant à elles plus rapides, offrent moins d’invalidité mais des résultats moins durables. Pour traiter les rides dynamiques, celles qui apparaissent en souriant trop fort au coin des yeux, on fait de la prévention avec du botox à partir de la trentaine. Quand les rides commencent à s’installer, on peut utiliser des méthodes légères comme la mésothérapie. Ce sont des petites aiguilles qui vont injecter un cocktail hydratant au niveau du derme. On peut également faire de la radiofréquence micro-aiguille, comme le Morpheus 8, autour de la région orbitaire. Ça va stimuler la production de collagène. Lorsque les rides sont un peu plus importantes, on peut passer aux lasers qui vont brûler un petit peu la peau. En recicatrisant, il y aura moins de rides. 

Quand on commence à avoir un petit cerne creux au niveau de la paupière inférieure mais sans poche, on peut le traiter avec des injections d’acide hyaluronique. Mais attention, en petite quantité parce que ça reste longtemps. Lorsque vous avez trop de peau au niveau de la paupière supérieure, deux possibilités s’offrent à vous : la première, c’est éventuellement d’utiliser le Plexr, un appareil qui va brûler légèrement la peau pour entraîner une petite contraction. La deuxième, c’est de faire une blépharoplastie de préservation en enlevant notamment un peu de peau. 

Du côté de la paupière inférieure, quand vous avez des petites poches qui apparaissent, en plus d’un cerne, à ce moment-là on utilise la poche pour traiter le cerne. Mais attention, si vous avez injecté au préalable de l’acide hyaluronique dans le cerne, il faut d’abord le faire fondre avec de la hyaluronidase. Comme je vous le disais, c’est tout un monde ! 

Photo (c): lucy’s magazine

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