HUMEUR : ELON MUSK, LA PUCE IA, LA MATRICE ET MOI

puce ia

Dans la vie, il y a pas mal de choses qui me font peur. Ma mère, la ménopause, les cafards, la maladie ou encore le retour de la tendance ballerines. Mais le XXIème siècle a cru bon de m’apporter une nouvelle angoisse : l’intelligence artificielle. Et pour cause, après l’invention du blender jusqu’à l’application ChatGPT , la science, la tech et Elon Musk ont décidé d’aller toujours plus loin en souhaitant implanter une puce IA dans un cerveau humain. Qui, tenez-vous bien, nous donnerait la capacité de gérer par la pensée nos appareils connectés. L’ère de l’homo smartusphonus est-elle arrivée ? Mais surtout où est la limite à l’innovation pour l’humanité ? J’ai essayé d’imaginer ma vie avec des superpouvoirs. L’humeur (robotisée ) du mois, c’est par ici


C’est vrai que l’arrivée de ChatGPT (un outil conversationnel utilisant l’intelligence artificielle développé par la société OpenAI) m’avait déjà laissée un peu perplexe. Je ne veux pas dire mais si une puce IA pouvait tenir une discussion (presque) aussi réelle qu’un humain et écrire une thèse (presque) aussi pertinente qu’un agrégé de philo, ça faisait déjà froid dans le dos. À cette vision anxiogène s’est ajoutée ensuite celle de perdre mon travail. Que les médias ont bien sûr amplifiée en expliquant par A plus B les métiers qui allaient finir par disparaître de la surface du globe. 

Sans oublier le fait que cette révolution était quelque part orchestrée par les grands de ce monde, dont le fantasque et pas très stable émotionnellement Elon Musk. Vous savez, ce multimilliardaire qui vire ses employés plus vite que son ombre et qui s’amuse entre deux tweets à faire joujou avec l’intelligence artificielle. Bref, comme vous pouvez l’imaginer, mon anxiété n’a fait que grandir ces derniers mois. Et si tout le monde a tenté de me rassurer en disant “que de nouveaux métiers allaient voir le jour” et que ces machines étaient “quoi qu’il arrive alimentées en data grâce à des cerveaux humains”… eh bien, je dois dire que comme d’habitude, il aurait mieux valu m’écouter. Là, on n’était encore qu’au chapitre un.

 

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Double jeu

Car je ne suis pas la seule à voir d’un mauvais œil ces innovations technologiques boostées à l’IA. Face à l’énormité de la chose, même les plus grands responsables et PDG du secteur de la tech (le cofondateur d’Apple, Elon Musk…) ont tiré en mars dernier la sonnette d’alarme. Allant même jusqu’à partager une pétition afin de freiner le développement de cette technologie pendant 6 mois” en déclarant qu’il pourrait bientôt exister “des outils de puce IA potentiellement effrayants”. Rien que ça. Aussi perturbant que cela soit, j’avoue avoir cru un instant que nous avions une chance. Que nenni. Ma foi en l’humanité s’est vite évaporée quand ce cher Bill Gates a fini par déclarer que “demander une pause ne résoudra pas le problème” et qu’”il y a d’énormes bénéfices à ces choses. Ce qu’il faut faire, c’est identifier les zones de risque”. Vous la sentez, l’arnaque ? L’espèce humaine ne prend jamais aucun risque, c’est bien connu. Fichtre. Moi je vous le dis, c’est signé, le chapitre deux est bien en train d’arriver. Et ma dépression avec.


Terminator : le soulèvement des machines

Pour le coup on en a même sauté un, de chapitre. Elon Musk via sa société Neuralink est arrivé à obtenir il y a quelques semaines le droit d’implanter la puce IA dans des êtres vivants, du type humanoïde. Oui, oui après les chimpanzés, tous les feux sont au vert pour faire de vous et moi un nouvel hybride à la sauce Robocop. Schizophrénie, es-tu là ? Celui qui avait signé le fameux moratoire contre les avancées de la puce IA met désormais les bouchées doubles. L’excuse du grand manitou de SpaceX n’est pas non plus des plus rassurantes puisqu’il a expliqué ce revirement par la crainte que ces systèmes d’intelligence artificielle ne “dépassent les humains”. Si l’on comprend bien, mieux vaut pactiser avec le diable plutôt que se faire rayer de la carte comme les dinosaures. On peut sortir du film de science-fiction maintenant s’il vous plaît ? Parce que là, c’est un peu marche ou crève. Du coup, je me dis que je dois m’adapter. Oui, tel un cafard face à la bombe nucléaire, c’est peut-être à moi de devenir cette surfemme aux capacités ultra-connectées. 

 

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You’ve Got Mail

C’est vrai que la question se pose. Si un bout de métal dans le cerveau permet à des tétraplégiques ou des aveugles de retrouver toutes leurs capacités, ne serait-ce pas en effet une évolution bénéfique pour la société ? C’est en tout cas ce que promet (dans un premier temps) cette puce IA implantée. Mais bien évidemment, cela ne s’arrête pas là. Cette intelligence artificielle a ensuite pour vocation de devenir un outil de “confort”. Comprenez une puce qui nous permettrait de contrôler par la pensée un terminal électronique, à l’image d’un smartphone ou d’un jeu vidéo par exemple. Envoyer des emails via mon cerveau, seriously ? Déjà que j’ai du mal à garder ma bouche fermée après deux verres de vin, comment voulez-vous que j’arrive à réguler mes pensées en société, s’il n’y a plus aucun filtre ? 

Comme toutes ces fois où j’ai insulté mon mec derrière son dos parce qu’il avait eu le malheur de ne pas m’appeler. Désormais cette puce IA permettra de lui envoyer une notification directement dans sa boîte email avec un joyeux ping ! : “Espèce de petit merdeux égoïste”.  Ou mon boss tiens, ping ! : “Si tu pouvais éloigner cette haleine fétide de mon bureau ce serait pas mal”. Pas sûr que ça arrange les choses pour l’espèce humaine. La preuve, ces écosystèmes d’appareils connectés (cloud, montre, téléphone, ordi pro, perso…) qui ont réussi en quelques années à devenir le meilleur moyen de découvrir une tromperie de la part de sa chère moitié. Vous pouvez dire que j’exagère, mais la puce IA pourrait bien avoir un rôle à jouer dans les taux de divorce du futur. C’est peut-être ça leur plan machiavélique pour exterminer l’humanité.

 

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Matrix Revolutions

La vraie question est : où va-t-on dans cette surenchère à l’innovation ? Des rêves, des discussions ou même des orgasmes analysés et programmés par une puce IA ? Et que faire de toute cette data récoltée à même nos cerveaux ? Sera-t-elle partagée avec quelqu’un qui pourra encore plus nous contrôler ? Bienvenue dans la matrice, à vous de choisir la pilule bleue ou la rouge… C’est aussi la vie des générations futures qui se pose, car donner naissance à des êtres capables d’être omniscients et ultra-connectés, quel est le plaisir dans tout ça ? Finalement, cela ne me dit rien qui vaille. Parce que, excusez-moi, mais être une surfemme, je sais déjà faire, merci. Je n’ai pas attendu Elon Musk pour gérer ma vie, ma maison, ma mère, mon mec, mon taff, ma charge mentale, mes kids, mes hormones et tout ce qui fait de moi une humaine aux capacités dites limitées.

 

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The Big Bang Theory

Je veux bien jouer le rôle du dinosaure. Car face à la montée en puissance de la puce IA, le luxe ultime dans quelques années sera sûrement d’arriver à remonter le temps. En 2050, les plus chanceux seront ceux qui cultiveront un petit bout de terre avec pour seule compagnie des moutons et des chèvres, je vous le dis. Rappelez-vous : chérissons le présent, on ne sait pas ce que la décennie Robocop nous réserve. Et l’on dira dans quelques années “on était tellement bien en 2023 !”. Sinon pour signer la pétition, c’est par ici . Vous me remercierez plus tard. Peut-être en envoyant un email sorti tout droit de votre lobe frontal gauche, qui sait.

Photo (c) : Vogue

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