INTERVIEW : NOUREDDINE AMIR, INVITÉ DES DÉFILÉS HAUTE COUTURE À PARIS

Une grande première pour le Maroc ! Noureddine Amir participera au défilé de la Fashion Week en juillet prochain à Paris. Il devient ainsi le premier créateur marocain à recevoir cette nomination. Noureddine Amir s’est fait connaître avec ses robes-sculptures, des tenues qui s’apparentent à des objets d’art, constituées à la fois de fibres brutes (raphia, jute) et de matières plus subtiles, comme la mousseline de soie pressée… Repéré par Pierre Bergé en 2014, lors de l’expo sur le Maroc contemporain à l’Institut du Monde Arabe, le mécène lui consacre une exposition- rétrospective au sein de sa fondation, à Paris, en mars 2016. Depuis, les choses se sont accélérées. Et sa carrière prend aujourd’hui un nouveau tournant… Interview.

Vous venez d’être nommé membre invité par la Chambre syndicale de la Haute Couture à défiler lors de la prochaine Fashion Week en janvier 2018… Une consécration, pour vous ?
Énorme ! C’est quelque chose de très important pour ma carrière ! C’est d’autant plus fort que l’invitation émane de l’autorité suprême de la Haute Couture en France. Je ne réalise pas encore tout à fait. Mais c’est une fierté pour moi car je suis le premier Marocain à recevoir cette invitation. J’ai attendu tellement d’années pour avoir cette reconnaissance. Désormais, je me dois d’être à la hauteur.

Sa participation a été reporté au mois de juillet prochain (NDLR) 


L’exposition de vos robes-sculptures à la fondation Pierre Bergé en 2016 a joué un rôle dans cette décision selon vous ?
Effectivement, je pense qu’elle a joué un rôle important. Le président de la Chambre syndicale connaissait déjà mon travail. Des représentants de la fédération sont venus voir l’expo. Ils m’ont alors demandé de participer à ce concours (un comité de la chambre syndicale sélectionne les membres invités, parmi plusieurs créateurs, ndlr). Il y avait quand même vingt créateurs du monde entier qui y participaient !

Concrètement, cette nomination va changer quoi pour votre maison de couture ?
Elle va accroître mon expérience tout simplement, et aussi montrer mon travail à l’extérieur, en lui donnant une visibilité internationale. Le 25 janvier prochain je vais exposer mes créations lors d’un défilé haute couture à Paris.

Vos robes-sculptures ressemblent à des objets d’art, elles ont surtout été présentées lors d’expositions. Pas évident à faire défiler…
Ce sera une surprise… Je ne veux pas en dire plus ! Tout ce que je peux dire c’est qu’il s’agit d’une collection encore inédite, que personne n’a vue, donc. Que mes robes soient sculpturales ou non, le plus important est d’exprimer ce que j’ai envie de faire et de m’éclater au niveau créatif en faisant ce que j’aime. On verra si les gens les portent, ou pas.

On sait que c’est encore loin mais pour être membre permanent de la Chambre syndicale de la haute couture, il faut résider en France… Cela fait partie de vos ambitions ?
Honnêtement, c’est un projet auquel je n’ai pas encore le temps de réfléchir. Pour l’instant, ma priorité est de terminer ma collection, car la pression est énorme. Ce genre de chose viendra après.

 

 

 

Fatima Haim

Après des études d’histoire et de journalisme, elle est tombée dans la marmite de la pub et de l’édition, un peu par hasard, en collaborant avec différentes agences. Une fois dissipé l’effet « potion magique », le journalisme la rattrape. Elle papillonne alors dans différents supports : FDM, Afrique Magazine, L’Officiel… Car en 2014, cette parisienne (d’adoption) s’était rendue à Casablanca pour y passer quelques jours. Elle y est encore! Toujours en quête d’air pur (et iodé), pour buller en terrasse ou se déconnecter à coups de longues marches.

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