MAUX DE TÊTE, DE DOS, DE VENTRE… ET SI C’ÉTAIENT LES FASCIAS ?

fascias

Les fascias, vous en avez peut-être déjà entendu parler, sans forcément savoir de quoi il s’agit exactement. Pourtant, cette membrane fibro-élastique qui s’étend dans tout notre corps peut être à l’origine de nombreux dysfonctionnements. Pour en savoir plus, Shoelifer est allé consulter Karima Taïsse, kinésithérapeute et ostéopathe à Casablanca.

Si l’on entend parler de plus en plus des fascias ces dernières années, cela n’a pas toujours été le cas. Identifiés en 1816 par le médecin Xavier Bichat dans son traité des membranes, il faudra attendre 2007 pour que le premier congrès international sur le fascia voit le jour à Boston. Depuis, de nombreux spécialistes s’y intéressent. Il faut dire que le sujet est assez complexe, comme nous l’explique Karima Taïsse, kinésithérapeute, ostéopathe et kinésiologue holistique, spécialisée dans la fasciathérapie : “Le fascia est une membrane ininterrompue qui enveloppe tous les muscles et parties du corps (organes, os, viscères…). Les fascias sont donc tous liés les uns aux autres et représentent la première barrière de défense de l’organisme. À l’intérieur, on y trouve la substance fondamentale qui permet la motilité ou micro-mouvement”. Vous êtes perdus ? Pour faire simple, Karima conseille de voir le fascia comme un drap housse permettant de protéger l’organisme. 

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Les fascias, c’est quoi exactement  ?

Sans les fascias, le squelette s’effondrerait, les organes ne resteraient pas à leur place et les différentes composantes anatomiques ne seraient plus liées entre elles. Bref, le corps ne pourrait plus tenir debout. En plus de leur fonction de soutien et de support, les fascias ont un rôle de protection, d’amortisseur, de défense, de communication et permettent la circulation du sang. Côté anatomie, les fascias sont divisés en trois couches. La couche superficielle se trouve juste sous la peau. Composée de fibres élastiques, elle permet à la peau de s’étirer en cas de prise de poids ou pendant la grossesse par exemple. Elle assure également une fonction de tampon et d’amortissement contre les tensions et le stress subi par le corps en permanence. La couche profonde entoure et traverse les muscles, tendons, ligaments, os, articulations, voies nerveuses et vaisseaux sanguins. Très riche en fibres collagènes, elle est particulièrement résistante à la traction. Enfin, la couche viscérale sert à la suspension et à l’encastrement des organes internes. Elle entoure par exemple le cerveau et la moelle épinière avec les méninges, le cœur avec le péricarde, etc.
Surtout, les fascias sont considérés comme le plus grand organe sensoriel humain. Ils contiennent en effet un nombre très important de récepteurs qui reçoivent diverses informations et les transmettent au système nerveux central. “Le fascia est considéré comme un cerveau périphérique qui ne suit pas le cerveau normal. Ainsi, quand le corps subit un traumatisme, quel qu’il soit, le fascia va le garder en mémoire.”, décrit Karima Taïsse.


Comment les fascias fonctionnent-ils ?

Lorsque le corps subit une contrainte, les fascias sont les premiers touchés. “Que le trauma ou la blessure se situe au niveau des muscles, des tendons ou autres, le fascia va modifier sa structure, ses chaînes, pour protéger l’organe. Imaginez qu’on tire sur le drap housse. Cela n’est pas sans conséquences et peut provoquer des lésions”, explique la spécialiste. Elle ajoute : “Quand il y a une lésion du fascia, c’est gardé en mémoire par le corps”. Les fascias peuvent ainsi être responsables de douleurs chroniques à cause d’une trop grande production de collagène, pouvant entraver la mobilité de certains organes.
Autant de perturbations qui induisent des blocages qu’il est nécessaire de libérer. On peut prendre pour exemple le problème des cicatrices, notamment de césarienne. “Dans 99% des cas, il y a une adhérence cicatricielle. C’est-à-dire que les différentes couches ont été cousues entre elles. C’est comme si on cousait la couverture, le drap housse et le matelas ensemble. Il y aura donc une perte de mobilité. Il est alors nécessaire de travailler sur la cicatrice pour séparer et libérer les différentes couches, et ainsi relancer la circulation”, détaille Karima Taïsse. De même, si le problème se situe au niveau musculaire, il faut libérer le blocage pour retrouver de la mobilité au niveau du muscle. “Lorsque l’on travaille le muscle directement, on n’a pas de très bons résultats. Il est nécessaire de s’intéresser d’abord à l’enveloppe”, assure Karima Taïsse.

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Comment en prendre soin ?

Un thérapeute spécialisé en fasciathérapie a la main tellement sensible qu’il repère les blocages simplement au toucher. Il agit ensuite par pressions douces pour libérer la tension. Si la fasciathérapie permet d’agir au niveau des maux de dos, lombalgie ou encore torticolis, elle peut également traiter des problèmes d’estomac, d’hernie et agir au niveau des viscères. Il est ainsi possible de limiter les reflux gastriques.
Au niveau respiratoire aussi, cette méthode a fait ses preuves. En redonnant de la souplesse et de l’élasticité à la cage thoracique, la fasciathérapie peut s’avérer efficace dans le traitement des bronchites et de l’asthme. Les personnes sujettes aux migraines pourront espérer soulager leurs maux de tête, tout comme les patients souffrant d’entorses ou de traumatismes divers. Enfin, cette méthode douce est particulièrement adaptée aux nourrissons et aux enfants. Généralement, une à deux séances peuvent suffire pour traiter un problème au niveau des fascias. 

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