PORTRAIT : ILHAM FOUKALLA À L’AVANT-GARDE DE L’EXPERTISE ESTHÉTIQUE AU MAROC

Dans l’univers de l’esthétique au Maroc, Ilham Foukalla est la reine de la clean beauty. Co-fondatrice de l’enseigne Esthécare –le sanctuaire des beautystas du royaume–, elle nous raconte son parcours intense et fulgurant. Une leçon de vie.

Une pionnière de l’esthétique au Maroc, avec une vision avant-gardiste. Voilà comment Shoelifer pourrait présenter Ilham Foukalla, co-fondatrice de l’enseigne Esthécare. Mais également fondatrice et PDG de la société Interbeauty, spécialisée dans la distribution de cosmétiques et de parfums de niche (33 marques au total). 

Le 20 décembre prochain, cela fera quinze ans que cette battante de 49 ans (qui en fait bien dix de moins) s’est lancée dans l’aventure de l’esthétique au Maroc. Un parcours fulgurant, qu’elle doit en grande partie à son esprit visionnaire et compétitif, ainsi qu’à son immense capacité de travail. Mais aussi à son éducation familiale dans laquelle l’intégrité, la loyauté et la persévérance sont des valeurs cardinales. 

esthétique au maroc


Les liens mère-fille

La cosmétique et l’esthétique ? Ilham Foukala est tombée dedans lorsqu’elle était petite. Sa maman, Najat Lecheheb, cosmétologue de formation, a elle-même créé un centre d’esthétique de pointe à Casablanca dans les années 1970 et  jusqu’aux années 1980. “C’était le centre Artemis, une adresse réputée dans le domaine de l’esthétique au Maroc qui représentait déjà des marques exclusives et qualitatives. Notamment Dr Renaud, expert de la cosmétique végétale”, nous raconte Ilham Foukala au volant de sa voiture, entre Rabat et Casablanca. 

Avec sa mère, elle partage tout ou presque. La passion de l’esthétique et de la cosmétique d’abord, mais aussi celle du sport. “Ma mère est très sportive, c’était une marathonienne qui a aussi fait du golf et du tennis. Quant à moi, je me suis prise de passion pour la natation dès l’enfance jusqu’à devenir championne d’Afrique au 400 mètres nage libre en 1991. J’ai d’ailleurs obtenu un master sport-études à l’Institut Moulay Rachid de Rabat en 1994”, souligne Ilham Foukala. 

La championne se marie à 19 ans, devient maman d’une petite fille, Nouhaila, puis divorce à 24 ans. Une fois de plus, sa mère est à ses côtés. “Nous avons traversé cette épreuve ensemble. Et puis un jour je lui ai dit : bon, maman, on fait quoi maintenant ? On se contente de faire du sport, de voyager, de bien manger ou on crée quelque chose de plus grand ? À titre personnel, je voulais que ma fille soit fière de moi, comme moi je suis fière de ma mère”, nous confie Ilham. 

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Précurseure de la clean beauty

Ilham rêve d’un projet qui leur ressemble, qui colle à leur ADN. “J’ai tout de suite su que nous devions entreprendre dans le domaine du bien-être et de l’esthétique au Maroc. Nous avions déjà acquis un solide capital d’expériences et d’expertise. Je savais que nous avions des goûts et des critères ultra-pointus, or c’est exactement ce qu’il manquait au Maroc à cette époque-là”. Puis tout s’est enchaîné. Ilham a d’abord trouvé un lieu niché au cœur du quartier cossu de Hay Ryad à Rabat. “J’ai ensuite passé une année à suivre des formations dans tous les domaines de la cosmétique et de l’esthétique : microbleeding, extensions de cils, coiffure, colorations… Pour cela je suis allée aux Etats-Unis, en Suisse, en France et en Angleterre. En parallèle, je me suis inspirée des endroits dédiés au bien-être les plus luxueux de la planète : La Réserve  et la Clinique La Prairie, par exemple”. 

Ilham recrute aussi un staff de vingt personnes au Maroc et plusieurs salariées aux Philippines, en Thaïlande et France, toutes “très méticuleuses”. Et c’est ainsi qu’en 2009, elle inaugure le Chi Nail Bar. “En fait, j’ai été la première à ramener le concept de clean beauty au Maroc. C’est-à-dire que nous travaillons avec des marques pointues, propres, éthiques et inédites au royaume. Tout en ayant une approche holistique de la beauté. Au-delà de la performance, les valeurs humaines de sincérité et de bienveillance pour ma clientèle autant que pour mon personnel sont primordiales. J’essaie de faire en sorte que tout ce monde autour de moi se sente en sécurité en passant la porte de nos établissements”, précise Ilham. Le Chi Nail Bar trouve immédiatement son public, “d’ailleurs mes premières clientes me sont toujours fidèles”. Un signe qui ne trompe pas. 


De l’aventure à l’empire 

L’aventure de Ilham Foukalla dans l’esthétique au Maroc ne s’arrête pas là. En 2012, le Chi Nail Bar devient aussi un spa 100% organique et labellisé Biologique Recherche (une marque française de soins et de cosmétiques personnalisés). Ce qui était une entreprise familiale se transforme en petit empire. En 2013, Ilham Foukalla crée la société de distribution Interbeauty. Au total 33 marques de cosmétique, d’esthétique et de parfums (Aveda, Augustinus Bader, Environ, Meme, Amouage…) distribuées dans 50 spas et instituts, 10 hôtels de luxe, 20 parfumeries et 3 cliniques esthétiques au royaume. 

La même année, elle ouvre une franchise Jovoy Boutique dédiée aux parfums rares et de niches à Rabat. Puis deux boutiques franchisées Avery Perfume Gallery à Rabat et à l’hôtel Hyatt Regency de Casablanca en 2015. Ces enseignes, qu’elle a fermées depuis, lui ont permis de mettre un pied dans la distribution et de prendre un coup d’avance sur le marché marocain. Tous les cinq ans, j’essaye d’adapter mes différents concepts par rapport à la demande et aux nouvelles tendances mondiales”, nous explique Ilham Foukalla. En 2020, le Chi Nail Bar de Rabat devient donc Esthécare. Une enseigne toujours labellisée par Biologique Recherche. 

Pour toutes les it-girls et fashionistas du Maroc, Esthécare est considéré comme le temple de la beauté clean. Dans un écrin chic, Esthécare offre une prise en charge personnalisée, des prestations haut de gamme et des produits exclusifs. Le tout avec une approche clinique et high-tech des soins de la peau, du corps et des cheveux. Bref, la crème de la crème de l’esthétique au Maroc. Deux ans plus tard, elle ouvre un autre centre expert Esthécare au cœur de Casablanca, dans un espace de 650 mètres carrés. 

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La relève familiale 

En parallèle, Ilham Foukalla lance l’Atelier 9 à Rabat dédié aux ongles et aux cheveux en 2020, et l’Atelier 9 Boutique & Spa à Souissi en 2021. 

Cette année, elle a également ouvert The Club by Esthécare, axé sur le sport et la remise en forme. Désormais, la reine de l’esthétique au Maroc est à la tête de sept sociétés et draine un chiffre d’affaires annuel de 30 à 40 millions de DH. Elle emploie également 200 personnes, contre 20 personnes en 2009. 

Où s’arrêtera-t-elle ? “J’ai encore de l’ambition, je l’aurais toujours mais je ne sais pas où elle va m’emmener. Je me suis toujours dit que je n’avais pas droit à l’échec. Et même si j’en ai eu, je les ai toujours dépassés et transformés en réussite”, estime Ilham Foukalla, dont la douceur et la timidité tranchent avec cette force de caractère. Son rêve à moyen terme ? “Que ma fille Nouhaila, qui gère l’image d’Esthécare et s’occupe de toute la partie communication-marketing de mes activités, puisse s’épanouir dans cet univers et qu’elle prenne la relève. Vous savez, depuis la pandémie, le bien-être n’est plus un luxe futile, c’est une nécessité !”, assure la business woman. Amen ! 

Photo (c) : Ilham Foukalla

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