UPCYCLING, LA « NOUVELLE » TENDANCE ÉCO-FRIENDLY

upcycling

Faire du neuf avec de l’ancien, c’est en gros la définition de l’upcycling. Au Maroc, on connaît bien ce principe de débrouille qui relève parfois de la stratégie de survie. C’est aussi une solution green qui, après avoir conquis le design et la mode, part même à l’assaut du luxe. Vous avez du mal à cerner le concept ? Shoelifer fait le point. 

Contraction des mots « up » (en haut) et « cycling » (recyclage), l’upcycling est une solution qui a pour vocation de donner une seconde vie à nos objets. L’idée ? Réutiliser un produit usé ou en fin de vie et le transformer pour lui donner une nouvelle apparence ou une nouvelle fonction. Tout en gardant la qualité de l’objet initial, ou même en l’améliorant. Il s’agit donc bel et bien d’une transformation « vers le haut ». À ne pas confondre avec le « recyclage » classique donc, qui lui suppose de détruire pour recréer à partir de la matière première. Et qui offre une mutation « vers le bas ». Design, mode, technologie, nourriture… de plus en plus d’industries sont aujourd’hui touchées par ce phénomène éco-friendly ! Mais on vous voit venir : c’est ça votre nouvelle tendance green, sérieux ? Il faut dire qu’au Maroc, on n’a pas attendu que les consciences écologiques se réveillent pour réparer et réutiliser nos objets de façon créative. Preuve en est, le temple du rafistolage et de la réhabilitation, j’ai cité le sacro-saint Derb Ghallef, pour ne parler que de celui-ci. Alors certes, l’upcycling n’est peut-être pas une solution si novatrice qu’on veut bien nous le faire croire, mais elle semble aujourd’hui se propager à très grande ampleur. Décryptage d’un phénomène mondial. 


La renaissance de l’upcycling 

Vous l’aurez compris, l’upcycling ne date en réalité pas d’hier. Mais c’est dans les années 90 que cette pratique a été remise au goût du jour, parallèlement aux nouvelles préoccupations environnementales. À l’époque, une des questions fondamentales qui se posait était de savoir comment réduire les déchets et réutiliser les matières. Et c’est là que l’upcycling tombait à pic, en proposant une solution deux-en-un ! Au lieu de réduire les déchets en petites particules pour les réemployer, on réutilise directement les matières existantes pour façonner de nouveaux produits. Le tout sans polluer ! Cette solution a été théorisée pour la première fois dans Cradle to Cradle: Remaking the Way We Make Things de William McDonough et Michael Braungart, paru en 2002. Dans cet ouvrage, les auteurs développent la théorie du « Cradle to Cradle » (du berceau au berceau en français), une solution qui permettrait de recréer certains produits à l’infini ! 

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L’upcycling à la conquête de la mode et du luxe 

Petit à petit, l’oiseau fait son nid et certains designers commencent à s’emparer de la technique du recyclage vers le haut. L’industrie de la mode, qui est parmi les plus polluantes au monde, est quant à elle particulièrement scrutée. Progressivement, les podiums voient apparaître des créations upcyclées. La créatrice Stella McCartney, très engagée en faveur du développement durable, utilise par exemple de plus en plus de matières recyclées dans ses collections. En 2021, Vuitton présentait une collection dont 25 looks sont entièrement upcyclés à partir de pièces des saisons précédentes. La maison Valentino quant à elle, vient de lancer fin décembre l‘opération « Sleeping Stock ». Elle consiste en la mise en vente de ses tissus dormants (soit 22 000 mètres de matière) en collaboration avec Tissu Market, un revendeur textile. Ces initiatives, portées par les grands noms de la mode, donne du grain à moudre à l’industrie. Certaines marques se spécialisent exclusivement dans l’upcycling, comme la maison de chaussures Bhava ou la marque de prêt-à-porter masculine Raeburn. Mais l’upcycling n’est plus seulement une façon de créer, elle est aussi une manière de consommer. La preuve avec le « 7eme Ciel » du Printemps Haussmann à Paris, un lieu entièrement dédié à la circularité.  On y trouve aussi bien des vêtements et des accessoires vintage (espace « Second Printemps »), que des marques spécialisées dans la seconde main, la réparation et… l’upcycling !

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Des solutions marocaines 

Au Maroc, de nouvelles initiatives voient elles aussi le jour, dans des domaines très variés. On peut par exemple réemployer sa planche de skate-board cassée chez rach_recycleskate, qui les transforme en meubles ou objets de décoration en bois. Ou donner une seconde vie à ses vêtements, grâce aux services de Manuela Pressing qui dédie une partie de son activité à l’upcycling. Elle transforme par exemple les vieilles chemises en jupes ou vêtements pour enfants, ou customise les habits passés de mode pour leur donner un nouvel éclat. On peut également acheter des tissus et accessoires textiles issus de stock non utilisés sur la plateforme Terracolo. Ou encore craquer pour les chaussons pour bébés upcyclés de la marque marocaine HOB. Sans oublier les petites pièces de mobilier de l’association Koun, une association casablancaise spécialisée dans l’upcycling de produits plastiques, de tissu et de papier. Vous n’avez plus d’excuse pour commencer à consommer responsable !

Photo (c) : Savoir Flair

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