En matière de rap au Maroc, les hommes ne sont pas les seuls à faire leur place au soleil. Plus égalitaire, la nouvelle génération voit plusieurs profils féminins – parfois, très différents – s’imposer peu à peu dans le rap game. Shoelifer vous présente trois d’entre elles.
Après notre dernière playlist destinée aux néophytes, on poursuit sur notre lancée spéciale rap au Maroc. On vous avait promis de vous parler des talents féminins : chose promise, chose due. La rédac’ s’est donc penchée sur trois profils de filles dans le vent, au flow travaillé et aux punchlines acérées. Khtek, Frizzy, Rita L’Oujdia, retenez bien leurs noms car elle vous n’avez pas fini d’en entendre parler.
Khtek
Originaire de Kmisset, la première artiste de notre sélection spéciale rap au Maroc à la sauce girly n’a pas la langue dans sa poche. Auto-baptisée “khtek” (“ta soeur” en darija), elle se fait connaître du grand public début 2019. Son fait d’armes ? Un featuring avec les stars du rap marocain, El Grande Toto, Don Bigg et Draganov. Le son en question, Hors Série, cumule 35 millions de vues (excusez-nous du peu) et lui permet d’accéder à une plus vaste audience. Elle réitère peu après l’expérience avec Fratello, un morceau qu’elle co-signe avec Tagne et Stormy (36 millions de vues). En 2020, la BBC l’intègre dans son classement des 100 femmes inspirantes et influentes à travers le monde. Sa notoriété grandissante lui permet de se produire sur la scène du festival casablancais L’Boulevard en 2022, où elle égrène son rap old school devant un public conquis. Une consécration pour cette jeune femme née en 1995.
Ce qu’on aime : sa plume acérée et son engagement en faveur du droit des femmes, la défense de son amazighité ou encore du droit à la différence (dont le morceau Bizarre est devenu un étendard).
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Rita L’Oujdia
Dans la catégorie rap au Maroc, la pépite du moment (en tout cas, pour nous) n’est autre que Rita L’Oujdia. Née dans la ville de l’Oriental, la rappeuse quitte très jeune le Maroc pour s’installer en France avec sa famille. Elle étudie dès lors la musique baroque au conservatoire, puis apprend la guitare et le piano en autodidacte, à grand renfort de tutoriels YouTube. Après avoir entamé des études en sciences politiques, la jeune femme qui va aujourd’hui sur ses 22 ans finit par tout plaquer pour se consacrer pleinement à la musique à Londres. Dans ses morceaux, elle mélange de nombreux styles mais aussi différentes langues. Darija, français, anglais, portugais, espagnol…oui, oui, rien que ça. Son morceau Dkhol So9 Rassek (“mêle toi de tes oignons”), sur le harcèlement de rue, la propulse sur le devant de la scène (184 000 vues). Plus récemment, elle a sorti Mujer Cobra, un morceau entêtant que vous aurez envie de fredonner tout l’été.
Ce qu’on aime : son mélange de styles (raï, chaabi, reggaeton, bossa nova ou encore flamenco) et sa sensualité affirmée qui font d’elle la future Rosalia marocaine.
威而鋼
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Frizzy
Relativement moins connue que les précédentes, mais tout aussi talentueuse, Frizzy (du fait de ses cheveux bouclés) est la troisième artiste de notre sélection rap au Maroc. La jeune Rbatia, encore étudiante, s’est fait connaître sur les réseaux sociaux. Sur son compte Instagram, elle drop sans se prendre au sérieux ses fameux “frizzystyles” qui récoltent plusieurs centaines de milliers de vues. Surprise elle-même par son succès, elle enchaîne progressivement singles et featuring. Artiste engagée, elle a récemment prêté sa voix et ses lyrics à la campagne #BghataLwa9t, soutenue par l’ONU Femmes, qui milite pour une réforme du Code de la Famille et du Code pénal, en faveur du droit des femmes. Talent à suivre…
Ce qu’on aime : sa fraîcheur et son impertinence.
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