Avoir recours à la chirurgie esthétique pour grandir de quelques centimètres, ça vous paraît complètement dingue ? Pourtant, ce genre d’opérations fait des émules. Nous, à la rédac’, cela nous laisse plutôt perplexe. On vous laisse en juger à travers ces 7 exemples pour le moins extrêmes.
Réducs sur les produits de beauté, les séances d’épilation ou les manucures… Les offres spéciales 8 mars réduisent souvent la femme à son apparence. Un rappel s’il en fallait que la société impose encore beaucoup (trop) de diktats esthétiques à la gent féminine. À tel point que certaines sont prêtes à tout pour entrer dans le moule. Et notamment à se tourner vers la chirurgie esthétique. Cette dernière est tellement entrée dans les mœurs qu’on ne se cache plus pour passer sous le bistouri. D’ailleurs, les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Selon la dernière enquête menée par la Société internationale de chirurgie plastique esthétique (ISAPS), l’année 2021 a connu une augmentation globale de 19,3% de procédures effectuées par des chirurgiens plasticiens. Au total, ce sont plus de 12,8 millions d’interventions effectuées dans le monde cette année-là.
Surtout, la tendance montre que les patients sont de plus en plus jeunes. Les 18-34 ans ont en effet davantage recours à la chirurgie esthétique que leurs aînés, poussés par les réseaux sociaux. Augmentation de la poitrine et du fessier, gonflement des lèvres, liposuccions, injections d’acide hyaluronique…toutes souhaitent arborer les mêmes critères de beauté. Une évolution qui fait peur. Car en plus de tous se ressembler, les patients peuvent aller jusqu’à se dénaturer complètement. Couleur des yeux, son de la voix, forme du visage…la chirurgie esthétique n’a plus de limites.
La kératopigmentation pour changer la couleur de ses yeux
Avez-vous déjà essayé de porter des lentilles de couleur pour changer la teinte de vos yeux ? Passer du marron au vert, au bleu ou même au gris, certaines personnes en rêvent. Et il arrive qu’elles sautent carrément le pas en se tournant vers la kératopigmentation. Cette opération de chirurgie esthétique a été réalisée pour la première fois en 2013 par le Dr Francis Ferrari, spécialiste français en chirurgie de la cataracte et de la myopie au laser. Il a même mis au point sa propre technique, la méthode Neoris. Celle-ci consiste à créer un micro-tunnel circulaire dans la cornée au moyen d’un laser pour y introduire un colorant. Il est ainsi possible (pour le moment) d’opter pour un iris vert ou bleu.
Le chirurgien l’assure, sa technique est la plus sûre. Il existe en effet d’autres méthodes pour changer la couleur de ses yeux : la dépigmentation de l’iris au laser et la pose d’implants colorés. Seulement, la première manque d’efficacité et la deuxième présente de nombreux risques pour les yeux. La kératopigmentation a le mérite d’offrir un résultat immédiat et de ne pas être douloureuse, puisque réalisée sous anesthésie locale. Pourtant, à la rédac’, l’idée de voir une aiguille s’approcher de notre œil suffit à nous retourner l’estomac.
Depuis 2013, plus de 700 interventions ont été réalisées avec 100% de réussite. Mais les patients ne sont pas à l’abri d’effets secondaires. Parmi eux, des éblouissements temporaires ou des sécheresses oculaires. Plus grave encore, cette opération peut induire des complications comme des infections, une perte de la vue, le début d’une cataracte, etc. Surtout, la kératopigmentation est irréversible. Donc autant être sûr avant de se lancer.
Tarif : environ 7 500 euros.
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La bichectomie pour creuser ses joues
C’est l’opération de chirurgie esthétique à la mode. Notamment sur TikTok où les vidéos montrant les avant/après fusent. Le principe ? Retirer les tissus graisseux situés à l’intérieur des joues, appelés aussi boules de Bichat, pour redessiner ses pommettes et obtenir une mâchoire plus saillante. Grâce à cette opération, fini le contouring pour donner l’illusion de joues creusées. Pourtant, la bichectomie n’est pas sans danger.
Le docteur Riccardo Marsili, adepte des opérations au résultat naturel, nous mettait déjà en garde lors de notre dernière interview. « Je n’aime pas cette technique car ça ne donne pas des résultats très naturels. Surtout, on enlève un soutien au visage qui va donner un vieillissement accéléré. Et ça pose quand même un risque d’infection qui n’est pas négligeable », expliquait-il. En effet, une fois enlevée, la graisse ne reviendra jamais. Or, il faut garder en tête qu’en vieillissant, la graisse fond. La bichectomie peut donc provoquer un vieillissement prématuré sur des visages plutôt jeunes. Enfin, il est aussi possible d’endommager les glandes salivaires et les terminaisons nerveuses si l’opération est mal effectuée.
@amoudaxtiktok Il faut bien réfléchir et ne jamais suivre les tendances quand il s’agit de chirurgie esthétique #bichectomie #chirurgueesthetique
Tarif : entre 3 000 et 3 500 euros.
L’allongement des membres pour gagner quelques centimètres
Préconisée pour les patients souffrant de nanisme ou d’un retard de croissance, l’allongement des jambes intéresse aussi des hommes et des femmes complexés par leur taille. Mais au-delà du tarif exorbitant (pouvant aller jusqu’à 90 000 dollars canadiens, soit près de 700 000 dirhams), c’est surtout la technique et le processus de récupération qui donnent des sueurs froides. Il s’agit ici de couper l’os en deux et de l’allonger progressivement grâce à une tige métallique implantée dans les deux parties. L’os va alors se reformer au fur et à mesure. Particulièrement pratiquée en Inde, en Turquie ou en Chine, cette opération se développe aussi aux États-Unis et au Canada. Et des innovations voient le jour. L’orthopédiste Dr Marie Gdalevitch, spécialiste de cette opération à Montréal, choisit par exemple d’insérer un clou en acier inoxydable après avoir cassé les deux fémurs ou les deux tibias. Par la suite, le patient utilise une machine aimantée qui fait tourner le clou d’un millimètre par jour. Il est ainsi possible de gagner 7 à 8 centimètres. Bien entendu, l’allongement des jambes doit être accompagné de physiothérapie afin d’étirer les muscles. Côté complications, l’opération peut provoquer des lésions nerveuses, des embolies artérielles, des douleurs intenses, voire la possibilité de souffrir de raideurs. Sans parler des risques psychologiques dont il faut tenir compte. En effet, la rééducation est très longue et le parcours médical complexe, ce qui peut être difficile à vivre moralement.
Tarif : environ 70 000 euros.
La pénoplastie, la labioplastie et la nymphoplastie pour changer l’apparence de ses organes génitaux
Voilà plusieurs années que l’on entend parler de la pénoplastie. Cette chirurgie esthétique intime, consiste à améliorer l’aspect du pénis en l’allongeant ou en l’épaississant. Il existe alors trois interventions différentes. La pénoplastie d’allongement qui permet d’allonger le pénis de 2 à 4 cm. La pénoplastie d’épaississement qui va augmenter le diamètre de la verge de 30 à 50%. Enfin, la pénoplastie combinée consiste à réaliser en même temps ces deux opérations. Là encore, les complications sont possibles. Les patients peuvent souffrir d’infections, de modifications de la sensibilité, de diminution de l’obliquité de la verge en érection, de cicatrices nécessitant une retouche chirurgicale…
Plus récemment, ce sont les opérations intimes féminines qui font parler d’elles. Notamment la labioplastie et la nymphoplastie qui consistent à réduire (ou agrandir) la taille des grandes et des petites lèvres de la vulve, afin d’en améliorer la forme. En effet, il arrive que les lèvres vaginales soient trop épaisses en raison d’un excès de peau. Et lorsque les petites lèvres dépassent des grandes, cela peut en déranger certaines. On se rappelle des propos choquants de Maeva Ghennam, célèbre candidate de téléréalité qui se filmait chez son gynécologue après avoir fait des injections pour rajeunir son vagin. « Je trouve que c’est super important d’avoir un beau vagin. J’ai vraiment de la chance, je n’ai pas les lèvres qui dépassent. C’est trop bien, c’est comme si j’avais 12 ans », se réjouissait-elle. Un discours malheureusement suivi par plus de 3,3 millions d’abonnés sur Instagram, dont la plupart sont des adolescents, et qui peut créer des complexes infondés. Or une opération intime mal effectuée peut être source de cicatrices douloureuses, de modifications de l’anatomie périclitoridienne. Cela pourrait même réduire la sensibilité, ainsi que la capacité à ressentir du plaisir.
Tarif : entre 2 000 et 3000 euros.
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La glottoplastie et la thyroplastie pour modifier le son de sa voix
Voix trop grave ou trop aiguë ? Les chirurgies de la hauteur de la voix permettent de la féminiser ou au contraire, de la masculiniser. Il arrive en effet que certaines personnes soient complexées par leur voix et souhaitent la modifier afin d’être plus en accord avec leur personnalité. Chez les personnes transgenres qui suivent un long chemin pour changer de sexe, la modification de la voix fait partie des opérations pratiquées. On retrouve principalement la glottoplastie selon Wendler et la thyroplastie. La première se déroule par voie endoscopique. Elle permet d’augmenter la tension des cordes vocales, de modifier leur consistance et de réduire leur masse afin de féminiser la voix. Dans le cas où l’on souhaite avoir une tonalité plus grave, la thyroplastie de relaxation permet d’obtenir un abaissement de la fréquence de 50 à 100 Hz en poussant légèrement l’avant des cordes vocales dans le larynx. À la suite de l’opération, le patient doit travailler avec un orthophoniste afin d’apprendre à placer sa voix. Les résultats définitifs (et irréversibles) seront quant à eux visibles au bout d’un an.
Le point Cendrillon pour raccourcir ses pieds
Passer une journée entière perchée sur des talons aiguilles de 10 cm sans souffrir le martyre, certaines y arrivent mieux que d’autres. Notamment les femmes qui ont opté pour la chirurgie esthétique appelée le point Cendrillon. Cette dernière consiste à se faire raccourcir les orteils pour être moins à l’étroit dans ses escarpins. Très populaire aux États-Unis, cette technique n’est pas sans risques. Elle peut en effet endommager le système nerveux plantaire, provoquer des infections ou des déformations à vie. La convalescence n’est pas de tout repos puisque c’est une réelle modification de la structure osseuse qui est pratiquée.
Moins radical, le « Loub Job » consiste à se faire injecter tous les six mois de la graisse, du collagène ou du silicone dans la plante des pieds afin de former un petit coussinet et, de fait, avoir moins mal dans des chaussures à talons. Enfin, sachez qu’il est possible d’opter pour une liposuccion des orteils si l’on juge ceux-ci trop boudinés. Si l’ensemble de ces opérations nous semblent complètement démesurées, il faut garder en tête que parfois, elles permettent de soulager des douleurs ou de réparer des malformations.
Tarif : environ 6 000 euros.
Modifier les lignes de la main pour changer son destin
On termine avec une opération pour le moins insolite. Très tendance au Japon et en Corée du Sud, cette procédure consiste à restructurer les lignes de la main pour modifier son destin. En effet, ces deux pays sont adeptes de la chiromancie, une pratique divinatoire qui consiste à interpréter les lignes et autres signes de la paume de la main. On parle en effet de lignes de vie, de cœur ou encore de chance. Les plus superstitieux mettent alors tout en œuvre pour améliorer leur destin. Et cette opération de chirurgie esthétique consiste justement à brûler la peau pendant une quinzaine de minutes, à l’aide d’un scalpel électrique, afin d’allonger les lignes de la main. Si les femmes cherchent plutôt à allonger leur ligne de cœur, côté hommes, on s’intéresse davantage à celle de l’argent. D’ailleurs, il semblerait que plusieurs patients aient tiré profit de ce changement. Deux auraient gagné à la loterie après avoir refait leur ligne de la fortune tandis qu’une femme, qui a souhaité modifier sa ligne de cœur, aurait épousé l’homme de sa vie quelques mois plus tard…
Tarif : entre 650 et 750 euros.
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Photo (c) : Vogue
