HUMEUR : LA COUPE DU MONDE 2022, LE QATAR, LES LIONS DE L’ATLAS, MON MEC ET MOI

coupe du monde 2022

Comment ça, hors-jeu ? Sur l’échelle des choses qui me dépassent, le football arrive juste après les critiques de ma mère. C’est pour dire. Mais il suffit que la Coupe du monde 2022 pointe le bout de son nez pour que je devienne la supportrice number one du jeu au ballon rond et de notre chère équipe nationale. Mieux, mon mec arrive (enfin) à exprimer ses émotions et moi à le comprendre. Jusqu’au point de penser : les Lions de l’Atlas n’auraient-ils pas des pouvoirs magiques ? L’humeur (footballistique) du mois, c’est par ici.

C’est arrivé un soir de match après une bonne dispute dont mon mec et moi avons le secret. Vous savez, celle qui mixe reproches, non-dits, phrases blessantes et qui donne envie de lui couper la tête avec une hache bien aiguisée. Bref, nous voilà deux heures plus tard devant la télé, fâchés comme jamais, en train suivre la Coupe du monde 2022 chacun à une extrémité du canapé. Moi en train de zieuter distraitement l’écran, mes airpods vissés dans les oreilles, et lui tendu comme un string dès le premier coup de sifflet. Pire, au bout de quelques minutes, mon homme, qui a du mal à marcher 30 minutes à pied sans s’essouffler, se transforme tout à coup en coach professionnel, façon Zizou avec l’équipe du Real Madrid. Jusqu’ici, du déjà-vu, me direz-vous. Le fait le plus improbable a été que, par je ne sais quel moyen, je suis passée du mood « je-fais-la tête-ne-viens-pas-me-parler » à une euphorie totale. À la fin du match, me voilà donc complétement galvanisée en train de sauter sur tous les fauteuils de la maison, plus amoureuse de mon mec que jamais. Résultat, une soirée qui arrive dans le top 5 de nos plus beaux moments… Ce n’est que le lendemain que j’ai réalisé qu’en fait ce merveilleux souvenir équivalait à la célébration d’une victoire d’un ballon rentré dans un filet. Deux fois. Merci les Lions.

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Alors, heureux ?

Mais dis donc, la Coupe du monde 2022 ne serait-elle pas un peu magique ? En tout cas, ses pouvoirs sont visibles partout. En passant par BAE, sur lequel je peux observer à cette occasion des effets secondaires insoupçonnés. Comme le fait de crier si fort que les murs de la maison tremblent. Lui qui a tellement du mal à exprimer ses émotions d’habitude, se transforme tout à coup en un marsupilami enragé capable des plus belles déclarations d’amour. Mieux, il laisse exploser sa joie à coup de grandes embrassades et de sauts de cabri dignes des plus grands reportages National Geographic. Du jamais vu ! Un peu perplexe, j’en suis même arrivée à me demander si la bête réagirait de la même façon à l’annonce d’une bonne nouvelle…, comme celle de l’arrivée d’un bébé, vous voyez ? Niet. J’en ai eu la confirmation il y a quelques années : face au petit bâtonnet que je lui tendais, le sourire qu’il a (heureusement) affiché était au moins à dix fréquences en dessous d’un match France-Allemagne. Soit.


Contradictions

Il faut dire que le football et moi on n’était pas très copains jusque-là. Un peu comme cet ex relou qui revient tous les quatre ans pour prendre des nouvelles…et qu’on accepte de revoir parce qu’on n’a rien de mieux à faire. On finit toujours par avoir un goût amer dans la bouche et une furieuse envie de prendre ses jambes à son cou. Alors quand cette Coupe du monde 2022 est arrivée, je ne m’attendais pas à retrouver foi en quoi que ce soit. Je dois avouer que le Qatar en tant qu’organisateur de l’événement, déjà, ça me rendait moyennement chaude. Que voulez-vous, les travailleurs opprimés et les sanctions religieuses, ce n’est pas trop ma tasse de thé… Le déclic est pourtant arrivé quand j’ai vu l’ancien émir du Qatar et sa femme cheikha Moza brandir le drapeau du Maroc après un but des Lions de l’Atlas. Oui, à ce moment-là, je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir une immense fierté pour ma patrie. Une coupe du monde en terre d’Arabie ? Et pourquoi pas ? Pour la première fois de leur vie peut-être et malgré leurs différences, les pays arabes sont enfin unis. Et pas seulement dans une pub Unicef.


Allah, Al Watan, Al Malik

Car c’est sûrement ça la vraie magie du football : arriver à faire vibrer le monde entier à l’unisson. C’est ainsi qu’au coup d’arrêt du dernier match en date, la victoire de nos Lions contre le Canada m’a fait l’effet d’une petite bombe. De mes angoisses de fin d’année, je suis passée à un optimisme sans failles. Comme si j’avais gagné un billet direct pour le paradis… ou un concert de Madonna, c’est au choix. Dans la rue, les restaurants et bars qui diffusent le match, les maisons, chez ma belle-famille, ma grand-mère, tous les petits tracas de la vie se sont envolés le temps d’une soirée et le Maroc entier a pu laisser exploser sa joie. Fini les prises de tête, à ce moment-là. Tout ce que je voulais, c’est dire à tous les gens autour de moi que je les aimais… Ma belle-mère y compris. Si ça ne tient pas du miracle, ça.


Les premiers seront les derniers

C’est aussi là que je me suis rendue compte de ce que cette Coupe du monde 2022 pouvait représenter, en dehors d’un patriotisme exacerbé retrouvé. Celle d’un monde de tous les possibles, une revanche des outsiders du monde entier et de toutes les causes perdues. Vous imaginez, celle où chaque pays du globe joue (pour une fois) avec les mêmes règles du jeu ? C’est ainsi, sur le terrain, tout est possible, même pour les plus petits. Par exemple, lorsque la Tunisie marque un but contre la France ou encore lorsque le Japon bat l’Allemagne contre tous les pronostics. Sans oublier la fait que le Maroc arrive en huitièmes de finale, la première fois depuis 36 ans… Un joli clin d’œil du destin vous ne croyez pas ? Quoi qu’il en soit, j’en suis certaine, plus rien ne pourra m’atteindre. Jusqu’à la fin de l’année, c’est décidé, le seul problème qui me prendra la tête sera celui du maillot de supporter que je décide de porter ou le joli collier aux couleurs du Maroc tiens. Et même la « petite » phrase assassine de Frank Lebœuf ne réussira pas à me faire basculer. Finalement, le foot ne serait-il pas la meilleure thérapie du monde ? Je vous dis ça demain après le match contre l’Espagne. Qui me fera soit redemander mon mec en mariage, soit retrouver mon psy et son canapé. Et là je n’ai qu’une seule chose à dire : go les Lions de l’Atlas.

P.S : pas d’inquiétudes, on vous aime quoi qu’il arrive.

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Photo (c) :Georgy Rushev, Evgenia Ilina, Igor Oussenko

Par Sarah Kroche.

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