IT GIRLS DIGITALES, QUI SONT CES MANNEQUINS DU FUTUR ?

Elles surfent sur la toile toute la journée, ont des milliers de followers sur Instagram et sont égéries de grandes marques : les nouvelles Kardashian ? Non, simplement de vraies superstars imaginaires, des mannequins virtuels. Décryptage d’un phénomène numérique qui donne à la réalité augmentée, tout son sens.
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Noonoo Uri a 18 ans, elle mesure 1m50 et, seulement un an après avoir ouvert son compte Instagram, elle peut se targuer d’avoir plus de 217.000 followers. Cette influenceuse allemande, passionnée de mode, a même pris les commandes du compte Insta de Dior à l’occasion du défilé croisière 2019 qui a eu lieu à Chantilly en mai 2018, postant ses looks préférés en direct, réalisant des stories de son arrivée à l’événement…

Pourtant, elle n’y était pas. Pas vraiment. Car Noonoo Uri est une création virtuelle imaginée par l’agence de design et de branding Opium. Un avatar, donc, qui fait néanmoins carrière sur les réseaux sociaux, comme les influenceuses “classiques” elle est fan de Jacquemus, Versace, Alessandro Michele et, évidemment, Dior, une chaîne YouTube avec des tutos beauté dans lesquels elle utilise le maquillage de Kim Kardashian. Et Noonoo Uri est loin d’être la première influenceuse virtuelle : sa “concurrente” américaine, LilMiquela, a déjà plus d’un million et demi de followers sur Instagram !

L’irruption des mannequins 2.0 dans l’industrie de la mode remonte il y a 3 ans déjà. Lightning, personnage principal du film d’animation et des jeux vidéo Final Fantasy dans les années 2000, devient ainsi en 2016 égérie de la campagne printemps-été de Louis Vuitton. Oui, une égérie, comme l’actrice Keira Knightley pour les parfums Chanel. L’idée est née de l’amour de Nicolas Ghesquière pour les mangas et les jeux vidéo : « Lightning est l’avatar parfait de cette femme globale et héroïque et de ce monde à nos portes où les réseaux et la communication digitale font désormais partie de nos vies. Elle est aussi le symbole des nouveaux procédés picturaux. Comment créer une image au-delà des principes classiques de la photographie ou du dessin ? Lightning annonce une nouvelle ère d’expression » expliquait-il alors. Et il ne se trompait pas, cette nouvelle ère d’expression est bel et bien arrivée. Le phénomène se propage à vitesse grand V et les avatars glam’ sont de plus en plus nombreuses.

LilMiquela, influenceuse engagée

LilMiquela, la plus suivie, est espagnole, brésilienne et américaine (d’après les origines de ses “parents”, les ingénieurs de Brud, entreprise d’intelligence artificielle basée à San Francisco). Avec son nom de rappeuse américaine (cf. Lil’Kim) elle accumule, en plus de ses nombreux followers sur Insta, presque 20.000 abonnés sur Twitter. D’ailleurs, elle a –elle aussi– participé au #10yearschallenge, en postant une photo d’elle aujourd’hui et une autre prise il y a 10 ans : elle n’était alors qu’une puce électronique. Dotée d’humour donc, Miquela Sousa de son “vrai” nom, est aussi une jeune fille virtuelle engagée. Sur sa biographie Instagram on retrouve les hashtags #BlackLivesMatter, #ProtectYouth ou #LGBT life Center, des causes qui lui tiennent à la carte mémoire et qu’elle évoque très fréquemment. Avec ses chignons macarons à la princesse Leïa et du haut de ses 19 ans, elle est –comme les filles de son âge dans le monde réel– passionnée de mode et aime montrer ses tenues au quotidien. Elle a d’ailleurs partagé il y a quelques jours une photo d’elle en train de regarder des tissus dans le fashion district, en “teasant” : “it is happening”. Le jeune avatar serait-il en train de créer une marque pour les humains ? À suivre.

Les avatars ont leur agence

Autre digital girl à suivre, Shudu. Créée par le photographe Cameron-James Wilson  à Londres fin avril 2017, elle a tout d’un supermodel des 90’s à l’instar de Naomi Campbell. D’origine africaine, Shudu est la plus réaliste de tous les avatars. Silhouette élancée, regard de feu, et une peau parfaite – si parfaite qu’elle a prêté son visage à la campagne pour les rouges à lèvres Fenty Beauty de Rihanna, rien que ça. Elle compte en moins d’un an déjà plus de 150.000 fans sur Instagram. Shudu a même des amies virtuelles, Margot (française) et Zhi (chinoise), Cameron James Wilson ayant poussé le concept jusqu’à ouvrir une “agence d’avatars”. Toutes les trois ont par ailleurs rejoint la prestigieuse Balmain Army d’Olivier Rousteing et prennent la pose, vêtues des créations du directeur artistique de la maison.

What’s next ?

Ses copines n’ont pas encore de compte Instagram dédié, mais Koffi, lui, en a un. Qui est Koffi ? Un mannequin digital homme que l’on a vu apparaître sur le compte de Shudu il y a deux mois à peine. Est-ce son petit copain ? Va-t-il y avoir une histoire d’amour entre les deux créatures virtuelles ? En tout cas, leurs followers sont demandeurs.
Et ensuite ? Verrons-nous ces it girls digitales défiler sous forme d’hologrammes pendant les fashion week ? Pourquoi pas ? Après tout, Tupac a bien réussi à donner un concert à Coachella post mortem !
On se demande enfin, ces jeunes filles sont elles amener à évoluer dans le temps, changer…vieillir ?

Farah Nadifi

C’est d’abord à une carrière d’avocate que Farah aspire, après avoir eu son bac à Marrakech. Rapidement, néanmoins, sa passion pour la mode la rattrape. Née à Paris où elle vit jusqu’à ses 14 ans, elle baigne dans ce milieu : sa mère fait carrière dans le retail de luxe. Après être passée chez YSL, Salvatore Ferragamo, Giorgio Armani ou encore Miu Miu, elle est approchée pour diriger le premier flagship de luxe à Casablanca : la boutique Fendi. Elle la dirige quatre ans avant de devenir acheteuse pour Gap et Banana Republic. Mais au bout de 10 ans de carrière dans le retail, elle se lance dans une nouvelle aventure en s’essayant à l’écriture. C’est avec Sofia Benbrahim qu’elle collabore d’abord, pour L’Officiel Maroc, puis Shoelifer, en tant que journaliste mode et lifestyle.

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