APPLICATIONS DE RENCONTRES : ON A TESTÉ LA NOUVELLE DRAGUE 2.0

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La drague du samedi soir est-elle désormais has been? Avec le confinement et la peur de la Covid-19, les applications de rencontres ont vu leur nombre d’adhérents littéralement exploser ces derniers mois. Et si ailleurs, “swiper” est depuis longtemps le nouveau geste séduction (ou pas), on s’est demandé ce qu’il en était dans nos contrées. Petit bilan, témoignages à l’appui, des nouvelles méthodes de drague connectée à la sauce de chez nous. Entre préjugés, swipe et match.


Avouons-le, les applications de rencontres, on a tous déjà été tentés de les installer au moins une fois dans notre vie. Juste par curiosité. Histoire de voir quel bel éphèbe pourrait bien matcher avec nos souliers. Car oui, à l’heure de l’ubérisation mondiale, quand les repas se commandent en ligne et le shopping commence sur Insta, la drague est, elle aussi, à portée de smartphone. Si bien que les termes “matcher”, “swiper” ou “crush” font désormais partie du champ lexical amoureux, les sérénades en moins. Confinement aidant, même les célibataires les plus réfractaires ont fini par craquer. En mars dernier par exemple, la célébrissime appli de “dating” Tinder a enregistré 3 milliards de swipes en une journée. Un record. Au Maroc, si les préjugés ont encore la vie dure, les applications de rencontres sont finalement sorties du placard. On vous passe celles des mariages musulmans –ou fassis !– comme le fameux Mektoube. Et si Facebook et Instagram restent toujours des réseaux privilégiés pour draguer sur le net, voici trois applis vraiment spécialisées qui squattent nos écrans de façon plus ou moins assumée: Tinder, Happn et Bumble. Le love au bout du match ? On a voulu en savoir plus.

Pour nous guider dans notre quête de l’âme sœur, on a trouvé le couple 2.0 parfait, fraichement officialisé. Ils sont beaux, ils sont jeunes et ils s’aiment. Surtout, ils en connaissent un rayon sur ces nouvelles méthodes de séduction. Pour des raisons évidentes de confidentialité, nous les appellerons donc Monsieur X et Mademoiselle Y.


La plus connue : Tinder

Huit ans déjà que cette application bouscule les codes de la séduction digitale à travers le monde. Souvenez-vous, après les versions laptop de Meetic (pionnier du genre, sorti il y a 19 ans) ou Adopte un mec, la drague s’est finalement invitée sur nos mobiles. Résultat, Tinder, ce n’est pas moins de 57 millions d’utilisateurs sur la planète en 2018, et près de 43 milliards de matchs à ce jour. On y retrouve une interface ludique qui permet de faire défiler des profils d’un mouvement du doigt et de “liker” à sa guise les photos les plus désirées. Objectif ? Entamer la conversation en cas d’attirance commune. Si l’appli s’inscrit comme LA référence du genre pour tous les âges, elle est pourtant victime de sa mauvaise réputation.

Tinder, c’est l’application pour trouver une compagnie d’un soir ou un moyen de se faire de la com’ pour beaucoup de nanas”

Comme nous l’explique Monsieur X : “Tinder, c’est vraiment l’application pour trouver une compagnie d’un soir ou un moyen de se faire de la com’ pour beaucoup de nanas”. De la com’? “Pas mal de filles se mettent dessus pour gagner des likes ou des followers en renseignant leur compte Instagram. Ça se voit tout de suite. D’autres proposent carrément des massages contre rémunération. Bref les profils Tinder au Maroc, c’est catastrophique, ce n’est pas du tout que pour de la drague. J’ai arrêté de l’utiliser car ce n’était pas rentable”.

Pas rentable? Assise à côté de lui, Mademoiselle Y fronce les sourcils. Car oui, même si ces deux là se sont rencontrés via une appli, aborder le sujet de la séduction mobile reste toujours un exercice périlleux. “J’allais sur Tinder comme on allait sur Insta. C’est la société de consommation dans toute sa splendeur, tu zappes les profils comme si tu étais au marché, tu défiles jusqu’à ce que tu en aies marre. Et puis c’est la facilité, tu fais ça depuis ton canap’ sans te prendre la tête”, tente-t-il de rassurer. Pas sûr que ça marche. Avant d’ajouter, “il n’empêche, si on ne s’était pas inscrit sur une application, peut-être qu’on ne se seraient jamais rencontrés”. Un point partout.


La plus discrète : Happn

Pour ceux qui ne connaissent pas –ou peu–, Happn est une application de rencontres qui permet d’entamer la discussion avec toutes les personnes croisées dans un périmètre de 1km. Bref, ce sont des points de rencontres virtuels pour parler, ou plus si affinités. Concurrente de Tinder, cette appli pour la jeunesse connectée table sur la géolocalisation rapprochée et des critères plus sélectifs (donc plus qualitatifs) pour appâter ses adhérents.

Il y a encore très peu de monde sur Happn je trouve. Des étrangers surtout, des touristes de passage…”

Et au Maroc ? “Il y a encore très peu de monde sur Happn je trouve. Des étrangers surtout, des touristes de passage… Mais elle est plus compliquée et surtout il n’y a pas la possibilité de swiper”, nous indique Monsieur X. Mademoiselle Y ne voit pas les choses de la même façon. Pour elle, le discours est sans appel : “Happn c’est pour les michtos. Sur cette application beaucoup viennent du Moyen-Orient. Du coup, ça plaît à pas mal de filles.” Si on n’a pas pu vérifier l’info, on veut bien la croire.

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La plus smart : Bumble

Selon Monsieur X, le nec plus ultra en matière d’applications de rencontres. “Bumble est disponible sans VPN depuis pas longtemps au Maroc. Du coup, c’est encore un peu exclusif mais aussi beaucoup plus smart”. Pourquoi? Parce que l’appli est tournée autour d’un nouveau concept féministe encore faiblement exploré en matière de séduction 2.0: ici, c’est la fille qui doit faire le premier pas.

D’ailleurs, derrière le concept, il y a une femme. L’ancienne cofondatrice de Tinder, Whitney Wolfe Herd, qui a quitté l’entreprise pour cause de harcèlement sexuel. Deux ans plus tard, elle lançait Bumble. Conséquence, à l’heure du #metoo, le service explose aux Etats-Unis. Côté appli, les surprises ne s’arrêtent pas là. À chaque “match”, un compte à rebours est lancé. L’intéressée a donc 24h pour envoyer le premier message avant que le profil ne disparaisse à jamais dans les méandres d’Internet. “Ça met un peu de piquant…”, confirme Monsieur X.

J’ai failli ne pas le liker parce qu’il avait mis qu’il était “chat” et moi “chien”Ou parce que je ne pensais jamais me mettre en couple avec un balance, c’est mon opposé… 

Pour les critères de sélection aussi, on met le paquet. “On peut tout indiquer, si on fume, si on est verseau, sagittaire, sa taille, son poids… On va vraiment au bout des choses”, se rappelle-t-il. Sourire, de la part de Mademoiselle Y, qui avoue : “j’ai failli ne pas le liker parce qu’il avait mis qu’il était “chat” et moi “chien”Ou parce que je ne pensais jamais me mettre en couple avec un balance, c’est mon opposé… ”. Ce à quoi Monsieur X répond dans un clin d’œil : “C’est normal, les opposés s’attirent”. Qu’ils sont mignons.


L’avenir du flirt ?

C’est plus pour faire des rencontres basées sur l’attirance physique c’est sûr. On like une photo, pas un cerveau”

La drague par appli est-elle l’avenir du flirt ? Les avis divergent. Mademoiselle Y ne se serait par exemple jamais inscrite sans le confinement. Son truc, ce sont les vraies rencontres à l’improviste. En revanche, la drague digitale est pour elle, inévitable. “Aujourd’hui tout le monde à un profil sur les réseaux sociaux, on n’hésite plus aussi à stalker (le fait de traquer la personne sur les réseaux) pour en savoir un peu plus”, nous dit-elle.

On acquiesce. C’est vrai que le réseau social Instagram est aujourd’hui un moyen évident de drague sur le net. Plus discret, plus commun, il permet d’afficher son intimité sans que personne n’y ait rien à redire. Et sert souvent à faire fructifier ses admirateurs(trices) de façon anodine. Conséquence, l’application est devenue un des moyens plébiscités par les trentenaires (et plus) pour faire passer un message amoureux sans “se mouiller” sur la toile. Vive le message DM.

Monsieur X, lui y a trouvé son compte. Il explique : “La vie est de plus en plus digitalisée, on bosse de plus de plus tard, on a moins le temps de faire des rencontres”. Avant de nuancer, “en Europe, les applications de rencontre sont plus acceptées et représentent un vrai marché. Ici c’est plus compliqué. Les mecs, ils s’en fichent, ils sont tous dessus. En revanche, pour les femmes c’est plus délicat, elles sont plus discrètes. La peur du regard de l’autre, de se faire traiter de ‘michto’ ou même de tomber sur un ex…”, songe-t-il.

Enfin, à la question s’il est possible d’y trouver l’âme sœur, le couple hésite. “C’est plus pour faire des rencontres basées sur l’attirance physique c’est sûr. On like une photo, pas un cerveau. Mais le choix de l’appli est déterminant tout de même et puis le feeling c’est comme dans la vraie vie, soit il est là, soit non”, estime Monsieur X. Au final, les applications de rencontres permettent donc de faire… des rencontres ! Le crush amoureux, lui, ne peut être –complètement– 2.0.

Photo (c) Inez and Vinoodh

Charlotte Cortes

Une fois son master de l’ESJ Paris en poche, c’est entre la capitale française et sa ville de cœur, Casablanca, que Charlotte fait ses premières armes. Quotidiens d’informations, radio, post-production télévisuelle… touche-à-tout, cette journaliste mue par le désir d’en apprendre toujours davantage rejoint diverses rédactions (Metro, Atlantic Radio…) avec le désir de se frotter à différents médias. C’est à son retour au Maroc en 2015, que le lifestyle s’impose à elle, tout naturellement. Une évidence qui la pousse à intégrer le lifeguide Madame Maroc, dont elle deviendra rédactrice en chef trois ans plus tard. Depuis, elle écume les belles adresses du royaume à la recherche constante de nouveaux labels et autres hot spots. Aujourd’hui, c’est à Shoelifer qu’elle prête sa plume et son enthousiasme pour gérer la programmation du webzine. Ne vous y trompez pas, sous ses airs affairés cette pétillante brunette ne rêve que de danses endiablées, de plages désertes et… de bons plans mode, évidemment.

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