HUMEUR : ET SI LES CHIEUSES AVAIENT RAISON ?

+1 pour la vulgarité du titre, mais comment définir proprement ces nanas qui sont exigeantes tout en étant chouineuses, inflexibles tout en étant mièvres, manipulatrices tout en étant innocentes ? Aussi péjoratif que soit le terme, les chieuses ne sont pas juste chiantes, elles ne subissent pas leur chiantise, elles en jouent, elles l’utilisent pour obtenir ce qu’elles désirent. Et si elles sont décriées –personne n’ayant vraiment envie d’être taxé de chieuse–, elles devraient pourtant être louées.

Saluons la gentillesse et la bonhommie au passage, la compréhension, la flexibilité… mais au boulot comme en couple, la gentille est une conne, tandis que la chieuse est Queen B.
Oui, définissons clairement la chieuse : la chieuse c’est pas Mariah Carey –elle, c’est une plaie–, la chieuse c’est Beyoncé. Ça crie en dix octaves ce que ça veut dans la vie, se fait cocufier et en fait un tube, possède dix adresses mails différentes, se fixe des objectifs et les atteint. Attention, la chieuse n’est pas une princesse, une princesse c’est un objet déco, ça se balade au Triangle d’Or et ça s’achève par un brushing.

« Je veux ça », dit-elle. Pas forcément en désignant un sac à un bras et un rein comme on va forcément le croire, assimilant la chieuse à une écervelée vénale. Non, elle est juste assez lucide pour analyser ses propres exigences et les formuler à haute voix. Là où la gentille n’ose divulguer ce qu’elle désire, mérite, attendant qu’on le devine et lui donne un jour, voire dans une autre vie, la chieuse est claire : si c’est moi que tu veux, voilà ce que moi je veux. Augmentation, week-end à deux, sneakers chaussettes Fendi, bureau avec vue, whatever. On pense à tort que d’être gentille est valorisé. Oui mais non. « Elle est super sympa ». Ok, ça t’amène aux Seychelles, la sympathie ? Non.

Dire, non, ça va pas être possible, je mérite ci ou ça, voilà ce que je veux, ce n’est pas de la diarrhée verbale. A l’heure où l’on questionne sans arrêt le genre, l’égalité des sexes, le féminisme, peut-être que les chieuses ont compris depuis longtemps ce que signifiait le slogan L’Oréal. Parce que je le vaux bien. En tant que gentille repentie, j’admire ces ouragans d’assurance qui tranchent d’un oui ou non, d’un « va te faire voir » et « tu rêves », qui savent ce qu’elles valent, désirent, ce à quoi elles aspirent et là où elles veulent aller.
Alors, les appeler « chieuses » est peut-être un abus de langage. Elles pinaillent sur les détails ? Sont méticuleuses, pointilleuses ? Chez un homme, on appelle ça la précision, la confiance en soi. CQFD.

 

Soraya Tadlaoui

Amoureuse de mode et d’(entre)chats, Soraya Tadlaoui a étudié à Paris la conception rédaction et la danse. Après une première expérience auprès du service de presse de Burberry, elle fait ses armes à la rédaction d’ABCLuxe, au Glamour, en tant que styliste photo auprès du Bureau de Victor agence de photographe, puis à L’Express.fr/Styles. En 2009, elle s’envole pour New York à la poursuite de ses deux passions, avant de tenter l’aventure casablancaise en 2011. Elle intègre alors la rédaction de L’Officiel Maroc. Depuis, professeur de danse, styliste, rédactrice freelance pour différents supports de presse, éditrice de contenus en communication éditoriale et rédactrice web pour le webzine nssnss.ma, elle surfe sur la tendance et sur les petites vagues de Dar Bouazza.

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