HUMEUR : L’ÉTÉ 2023, LA QUÊTE DU MAILLOT PARFAIT, LE SAD, LES CAFARDS ET MOI

été 2023

S’il y a une saison qui arrive à me rendre hystérique, c’est bien la période estivale. C’est ainsi : l’arrivée des beaux jours a le don de faire ressortir mes pires névroses. Et je dois avouer qu’entre ma phobie des cafards, la famille qui débarque, mon summer body et la déprime de la reprise, l’été 2023 s’annonce comme un millésime à haute teneur en prise de tête. L’humeur (hystéro) du mois, c’est par ici.

La meilleure période de l’année ? Peut-être pour le commun des mortels. Parce que de mon côté, l’été est plus souvent synonyme de crises de nerfs à répétitions que d’après-midi chill au bord de la piscine. Et pour cause, juillet et août sont les deux mois qui me font regretter d’être née. Et je n’exagère qu’à moitié. Cela a même un nom scientifique : le trouble affectif saisonnier estival, soit le SAD pour les intimes. « Reconnu pour la première fois en 1984 d’après le Medical Daily, cet étrange phénomène toucherait moins de 1% des Américains », explique un article. Dont moi ? Il faut dire que chaque année entre ma charge mentale, les escadrons d’insectes qui arrivent à me transformer en Cruella d’Enfer et mon corps qui se ligue contre moi, je n’en mène pas large. D’ailleurs, mes vacances anticipées de l’été 2023 ont bien failli me faire atterrir directement au service psychiatrie du meilleur hôpital de Berrechid. Du coup, j’ai décidé de faire une liste. Histoire de prouver à tout le monde que je ne suis pas folle, vous savez. 


Cafard-naüm

Il existe une légende de cafard dans toutes les familles. Chez moi, c’est celle de ma grand-mère en plein dîner mondain qui s’est déshabillée devant tous les invités après qu’un cafard avait atterri directement dans son décolleté. Mythique et, malheureusement, véridique. Depuis, ma phobie des cafards me colle un peu trop à la peau. Si bien que, tous les étés, une peur insidieuse se glisse dans mon cerveau en me répétant que derrière chaque porte de la maison se cache une sale petite bête luisante aux antennes affolées. C’est ainsi que mon été 2023 a commencé. Avec un gros cafard planqué sous ma table de chevet, prêt à me dévorer. Ce qui a eu pour résultat de me faire sauter comme une hystérique derrière tous les meubles de la maison pour arriver à l’exterminer. Vous voyez le tableau ? Après trois heures de combat acharné une claquette à la main et une intoxication au Baygon, c’est en passant devant le miroir à 4h du matin, les yeux révulsés de sang que j’ai réalisé : ce n’était que le premier. Une horde de ses copains allait bientôt débarquer. Depuis, je laisse une tong dans chaque pièce de la maison. On ne sait jamais.


Mariachis party

Autre grand classique de la panoplie des insectes qui vont me faire sauter au plafond cet été 2023 : les moustiques. Bilan de mes plans machiavéliques pour arriver à m’en débarrasser ? Sarah 0 – les moustiques 4. Du coup, les insomnies se multiplient et mon humeur massacrante avec. De tout repos la période estivale ? Pas vraiment. C’est pourquoi j’ai décidé que, cette année, on allait prendre des vacances anticipées. Adios los mosquitos et fini la malédiction du SAD : j’ai embarqué toute la famille direction Tanger, histoire d’innover un peu et changer de notre destination estivale habituelle. Un pari risqué, que j’ai bien sûr fini par payer.

 

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Inglourious Basterds 

Car c’était compter sans l’arrivée d’autres nuisibles dans mon havre de paix, j’ai nommé ma belle-famille. Qui a trouvé le moyen de débarquer sans prévenir dans notre maison de vacances. Ce qui a eu pour conséquence de me transformer en maîtresse de maison complètement timbrée. Trouver des draps (en coton bio de préférence, s’il te plaît), changer les menus pour ma belle-mère (gluten free qui plus est) ou encore faire le chauffeur sous 40 degrés… J’ai passé les vacances à courir dans tous les sens tel un diable de Tasmanie pour que tout soit parfait. Le coup de grâce est arrivé au dîner, après avoir cuisiné tout l’après-midi pendant qu’ils étaient en train de se prélasser au bord de la piscine. C’est en effet à ce moment-là que mes chers invités ont eu la bonne idée de me faire comprendre que notre spot estival habituel « était quand même plus approprié ». Comprenez, chic et guindé. Avant d’ajouter « mais qui a eu cette drôle d’idée ? ». J’ai fait comme si de rien n’était mais dites-vous bien qu’intérieurement, j’étais à deux doigts de scalper tout le monde à table avec le couteau à pain. Bien aiguisé, le couteau, s’il vous plaît. 


L’épreuve du maillot

En coulisse de ce brouhaha familial s’est aussi jouée ma quête annuelle du maillot parfait. Soit la recherche du graal pour toute femme normalement constituée. Une épreuve telle que j’en ai même développé une phobie étrange. Dans mon placard, malgré une collection conséquente de maillots, impossible de trouver le bout de tissu qui n’allait pas me faire ressembler à un merlan frit (ou au choix, à un thon d’élevage) sur la plage cet été 2023. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Face à mon miroir, complètement désemparée, j’ai réalisé que l’espoir d’obtenir un summer body cette année n’était qu’une douce illusion et que je n’étais pas du tout prête à passer l’épreuve de la séance bronzette en plage privée. Du coup, j’ai dû courir dans toutes les boutiques de la ville comme une forcenée pour trouver celui qui pourra assumer mes formes… et mon moral. Et bien, devinez quoi, comme d’habitude je me suis rabattue au bout de deux baignades sur mon maillot une pièce noir le plus classique qui soit. Vous savez, celui qui cache mes bourrelets… et mon sex appeal avec. 

 

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Le retour au bercail 

Conclusion, après plusieurs semaines à râler, m’énerver et pester en mon for intérieur, il a bien fallu rentrer. Et reprendre le travail pendant qu’absolument TOUS mes amis partaient en vacances. Évidemment, après le premier scroll sur Instagram à ma pause café, mon SAD est revenu pointer le bout de son nez. Là, face aux stories de toute ma communauté en train de batifoler sur les plages du monde entier, jalouse j’étais. Au point que ma conscience m’a susurré : tu ne serais pas en train de regretter ? Moi et mes idées noires on est restées bouche bée. Oui, finalement mes vacances n’étaient pas si mal que ça. Le tout aurait peut-être été d’arriver à moins râler. Et, du reste, pourquoi pas toute l’année ? Sur ce, je vous laisse, je vais bouder un peu dans mon coin… histoire de me calmer en attendant l’hiver. Je vous souhaite à toutes et tous de passer de belles vacances. Ou pas d’ailleurs.

 

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Photo (c) : Schön

Par Sarah Kroche.

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