HUMEUR : LES FÊTES DE FIN D’ANNÉE, LES CHIHUAHUAS, LE DRY JANUARY ET MOI

dry junuary

Les résolutions du nouvel an ? D’habitude je ne tente même pas de les formuler. Sauf peut-être cette année. Car entre les dîners gargantuesques, les situations cauchemardesques familiales et les énergies de mon karma, la période des fêtes a été un peu… compliquée. Et je crois bien que le cosmos a tenté de me faire signe. Du coup, j’ai décidé de me plier au challenge du dry january. L’humeur (assoiffée) du mois, c’est par ici.

Il a suffi d’une seconde pour que tout bascule. C’est arrivé lors d’un énième dîner de fêtes de fin d’année, qui se voulait être un moment convivial entre gens civilisés. Vous savez, celui qui réunit cette partie de la famille que vous ne voyez qu’une fois par an car vous prenez soin de les éviter le reste du temps. Bref, me voilà au dessert en train de siroter ma dixième coupe de champagne, tranquillement en train de rêvasser avant de les voir copieusement s’insulter dans une scène apocalyptique version Noël à Tchernobyl. Outre le pourquoi du comment, ce qui m’a surtout sauté aux yeux c’est que chaque année, il suffit de quelques heures pour que la soirée soit gâchée. Résultat, après un dîner du 31 bien arrosé en famille, j’ai envie de me prendre un billet pour Tombouctou et qu’on ne me revoie jamais. Mais pas cette année. À la place, j’ai décidé qu’il fallait peut-être débuter ce fameux challenge du dry january. Concrètement un défi healthy consistant à ne pas boire d’alcool à partir de l’heure du lever le 1er janvier, jusqu’à la fin du mois… Et pourquoi pas, histoire de remettre toutes mes énergies au diapason ? Car vu la scène qui se déroulait sous mes yeux et mes antécédents familiaux, cela n’allait pas s’arranger. Mais la vraie question est : pourquoi faut-il toujours que les choses dérapent à cette période de l’année ? 


Bonjour les Tuche

Il faut dire qu’au sein de ma famille, on se rappelle plus des engueulades du réveillon que de nos dates d’anniversaire. En 1991, c’est mon père qui marqué l’histoire et jetant son cendrier sur la TV car il en avait assez d’entendre Mariah Carey. Vous voyez le tableau ? L’année 2000 elle, a été marquée par l’arrivée du nouveau chéri de ma sœur rencontré sur Bumble, gentil garçon au demeurant. Qui n’a pas tardé à détaler après que ma tante, passablement éméchée, lui a déclaré qu’il n’était pas beau garçon et qu’il ne servait “à rien”. Voilà, voilà…. Que vous dire de plus ? Il y a eu la fois où une cousine de mon père a renversé, exprès, le foie gras par terre après avoir mal pris une phrase sortie de son contexte. Ou quand la nouvelle femme de mon cousin a écrasé – et tué – le chien toy de la voisine en s’asseyant dessus par inadvertance. Histoire véridique. Sans oublier celle où j’ai fini par mettre une claque à mon frère qui avait atteint son quota de blagues un peu trop grasses à mon goût sur mes fesses (tout aussi grasses je vous l’accorde) en plein dîner. Bref, chaque année, c’est la même rengaine, on se demande ce qui va bien finir par exploser. 


Dans l’œil du cyclone

Force est de constater que je ne suis pas la seule à faire les frais de ce tourbillon de stress familial et de mauvaises énergies en fin d’année. D’ailleurs, il suffit que le mois de novembre pointe le bout de son nez pour que j’observe chez mes congénères des phases colériques de haut niveau. Clôture de fin d’année au boulot, pression de la belle-famille, préparation des dîners, des cadeaux… Ajoutez à ça la fin de la Coupe du monde 2022 et une pénurie de foie gras : les raisons de craquer ont été multiples. Si bien que j’arrive aujourd’hui à penser : l’angoisse liée aux fêtes serait-elle un passage obligé ? Ou est-ce une histoire de planètes alignées ? C’est comme si tout à coup le karma réglait ses comptes et mes hormones s’amusaient à se liguer contre moi pour jouer aux montagnes russes. Bref, je me retrouve souvent émotionnellement aussi tendue qu’un string entre les fesses d’Afida Turner. Prête à en découdre ou à pleurer comme une madeleine à la moindre contrariété. 


Soudain, l’illumination

C’est là qu’une collègue de travail m’a conseillé de tester le challenge du dry january. Pourquoi ? Parce que contrairement au karma, c’est la seule chose sur laquelle je peux avoir prise. Mais aussi pour tenter de retrouver un équilibre apaisé après tous ces excès de fin d’année, tant émotionnels que gustatifs. Après tout, ne dit-on pas un esprit sain dans un corps sain ? Mais cet élan de lucidité a surtout été confirmé lorsque le chihuahua de ma tante a décidé de faire un AVC alors que mon frère tentait de lui faire goûter son champagne au dernier repas familial. Croyez- le ou non, mais le chien n’a pas supporté. Si plus de peur que de mal (le chien est toujours vivant), moi je n’ai pas pu m’empêcher d’y voir un signe. C’est acté, juré, craché, jusqu’au 31 janvier plus une goutte d’alcool ne franchira mon gosier.


Dry january h+8

Oubliez tout ce que je viens de dire. Huit heures, c’est le temps qu’il m’a fallu pour annuler mon challenge du dry january. Moquez-vous si vous voulez, mais quelques minutes après avoir pris ma grande décision, ma BFF m’a rappelé qu’elle fêtait le soir même son anniversaire de mariage en grande pompe. Shit, j’avais complètement zappé. Et ça, c’était avant que mon boss me lance un petit message en vacances pour me dire de lui rendre un dossier “le plus rapidement possible, sans te déranger bien sûr”… Autant vous dire que la moutarde m’est vite remontée au nez. Ajoutez un coup d’œil à mes comptes en banque ratatinés à cause des – foutus – cadeaux de fin d’année, mon mec qui décide de me planter pour nos vacances organisées et ma mère qui me harcèle pour payer la note du véto du chihuahua rescapé et vous comprendrez. Il aura fallu huit petites heures avant de vouloir plonger la tête la première dans un grand seau de tequila de contrebande concoctée par un cartel perdu au fin fond du Mexique. Bref, si le karma a décidé de ne pas me lâcher et que Mila Kunis a assumé le wet february, pourquoi pas moi ? Au diable les bonnes résolutions, la vie après tout c’est aussi apprendre à danser sous la pluie… ou une vodka martini, qui sait.

Par Sarah Kroche.

Shoelifer Team

Professionnels de la mode et du luxe, ils sont journalistes, stylistes ou photographes et surtout aguerris de longue date à l’exercice du style et de la création. Ils ont participé à la genèse de ce site et collaborent au quotidien, avec fraîcheur et non sans esprit critique, à forger son caractère. Découvrez la petite famille de Shoelifer.

Pas Encore De Commentaires

Les commentaires sont fermés

@shoelifer

Instagram