RAMADAN 2021 ET COUVRE-FEU : QUE REGARDER SUR NETFLIX POUR CONJURER L’ENNUI ?

Ça y est, on y est : Ramadan approche à grands pas. Privés pour la deuxième année consécutive de réunions ramadanesques en famille ou entre amis, il va bien falloir occuper nos longues soirées. Heureusement, le catalogue Netflix ne cesse de s’étoffer. Sélection de nos coups de cœurs (et déceptions) du moment, au cas où vous ne sauriez pas quoi binge-watcher pendant ce Ramadan 2021.

De quoi allons-nous bien pouvoir discuter autour de la table du ftour ? Exit les chiffres du Covid-19 et les hypothèses farfelues autour de notre potentiel retour à une vie normale : et si on discutait plutôt cinéma ? Thriller psychologique, huis clos amoureux, série flirtant avec la science-fiction ou biopic… Voici 5 films et séries Netflix à regarder (et à débriefer) jusqu’au bout de la nuit.


Le plus intense : Malcolm & Marie

Après avoir assisté à la projection d’un film dans le cadre d’un festival de cinéma à Los Angeles, un jeune couple –formé par Malcolm (qui n’est autre que le réalisateur et scénariste du film en question) et Marie – rentre chez lui. C’est ainsi que s’ouvre le huis clos amoureux le plus passionnant du catalogue Netflix 2021. En l’espace d’une longue nuit, les amants (brillamment interprétés par Zendaya et John David Washington) qui peinent à accorder leur vision et leurs ressentis sur la projection à laquelle ils viennent d’assister, vont faire et défaire le monde – et leur couple – au gré d’un ballet sensuel qui ne connait pas de répit. On ne vous en dira pas plus, pour ne pas gâcher le plaisir, mais ce couple au bord de l’implosion nous a tenus en haleine de la première à la dernière des 106 minutes du film. Car au-delà de son casting irréprochable, celui-ci offre aussi une très belle photographie en noir & blanc et un montage parfaitement maitrisé qui nous empêche de décrocher. Cette pépite, on la doit à Sam Levinson, le réalisateur d’Euphoria, la série produite par Drake avec également Zendaya en vedette. Cette dernière avait d’ailleurs obtenu l’Emmy Award de la meilleure actrice de série dramatique en 2020 pour son interprétation : bref, on ne change pas une équipe qui gagne. Réalisé durant le confinement avec un minimum de moyens (22 personnes à la technique et 2 semaines de tournage seulement), ce long-métrage captivant à la bande son jazzy est à voir sans hésitation.


Le plus surprenant : The One

Imaginez un monde où l’âme-sœur est à portée de clic, où il suffirait d’envoyer une mèche de cheveux à une entreprise pour trouver son match parfait. L’amour, le vrai. Dans la série The One, un service de rencontres inédit vous permet de trouver la personne dont l’ADN correspond le plus au vôtre. Derrière ce programme avant-gardiste, une femme : Rebecca Webb. Le destin de cette successful et charismatique scientifique prend un nouveau tournant le jour où un corps est retrouvé dans la Tamise : celui de son ex-colocataire. Une enquête s’ouvre alors et vient mettre en péril l’empire qu’elle a bâti. Sous la forme d’un récit policier, la série nous plonge au cœur d’une réflexion éthique sur les nouvelles technologies. L’amour se résumerait-il au fond à une simple question de génétique ?


Le plus décevant : Madame Claude

On l’attendait avec impatience, mais on a été franchement déçues. Le biopic qui ambitionne de retracer la vie de la proxénète la plus connue de France offre un bel exemple de naufrage cinématographique. A la fin des années 60, Fernande Joséphine Grudet, plus connue sous le patronyme de Madame Claude, entretient un des réseaux de prostituées les plus prisés de la capitale française. Sa clientèle ? Le gotha parisien des Trente Glorieuses. Il y aurait beaucoup eu à dire sur la “maquerelle de la République” : ses origines, son ambition, sa vision du monde… Pourtant, le film aborde ces thèmes en surface et peine à donner de l’épaisseur à ce personnage subversif et un brin en avance sur son époque (et sur les hommes qui la peuplent). Avec sa voix-off omniprésente et son intrigue axée principalement sur la relation qu’elle entretient avec sa dernière recrue… malgré ses décors cossus, un casting prestigieux et la juste interprétation de Karole Rocher, le biopic peine à nous captiver.

Le plus dark : The Serpent

Charles Sobhraj, vous connaissez ? Honnêtement, nous non plus, son nom ne nous disait rien, avant de voir The Serpent. Pourtant, cet homme n’est autre qu’un des serial killers les plus connus des années 70 : un franco-vietnamien qui a sévi sur le hippie trail (entre l’Inde et l’Asie du sud-est), assassinant froidement des dizaines de voyageurs. Roi de la cavale, manipulateur hors pair, escroc aux multiples facettes… la mini-série Netflix (huit épisodes) nous entraine sur les traces du tueur de hippies, qui purge aujourd’hui sa peine au Népal. Alternant entre l’enquête d’un diplomate néerlandais dépêché à Bangkok et les tribulations de Sobrhaj et de sa compagne Marie Andrée, la production britannique garde un rythme soutenu et haletant. Les nombreux flash-backs et ellipses temporelles y contribuent également. À regarder pour découvrir le parcours (glauque mais fascinant) de ce personnage hors norme, et pour le jeu de Tahar Rahim, qui campe le personnage principal.


Le plus girly : The Bold Type

Si vous avez aimé Emily in Paris et Le Diable s’habille en Prada, alors, comme nous, vous ne résisterez pas à la tentation de regarder The Bold Type : la série fraîchement débarquée sur Netflix Maroc et inspirée de la vie de Joana Coles, ancienne rédactrice en chef du Cosmopolitan. Au programme ? Les amitiés, amours, ambitions et déboires de 3 jeunes new-yorkaises travaillant pour Scarlet, un magazine féminin (fictionnel) très en vogue. Du sexisme au racisme, en passant par l’identité sexuelle, notre addiction aux réseaux sociaux (et au vin) ou encore les revendications féministes : la production américaine s’attaque de front aux enjeux contemporains qui traversent nos sociétés, mais tombe malheureusement trop souvent dans les clichés. On suit donc les tribulations de Kat (l’afro-américaine de la haute, activiste des réseaux sociaux et qui se questionne sur sa sexualité), Jane (journaliste engagée tout juste promue à la rédaction) et Sutton (assistante à la langue bien pendue et au caractère affirmé qui rêve de rejoindre le département mode du magazine), trois millenials qui débriefent leurs aventures dans le fashion closet de la rédaction. On aime leur côté ambitieux et leur volonté à toute épreuve, mais le tout reste un peu plat et attendu, et le monde des médias, un peu trop bisounours. Une bonne série, néanmoins, pour conjurer l’ennui pendant les longues soirées ramadanesques.

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