Surnommée hormone de l’amour, l’ocytocine joue un rôle dans l’attachement mutuel et le lien social. Les sentiments seraient-ils simplement une question de chimie ? Oui, mais jusqu’à quel point ? Docteur Shoelifer vous dit tout.
Finalement, tomber amoureux ou faire succomber la personne convoitée, à quoi ça tient ? Vaste question existentielle auquelle la rédac’ ne prétend pas apporter une vérité absolue (ça n’existe pas). Pour autant, sachez que l’ocytocine n’est pas innocente dans cette affaire. Kézako ? Une hormone sécrétée par notre cervelle, principalement lorsque nous passons du temps avec nos proches. Elle est libérée lorsqu’on reçoit des compliments, des marques d’attention et de gentillesse, et des gestes affectueux. Cette dernière favorise grandement l’attachement. La chimie du cerveau joue donc un rôle non négligeable dans le domaine sentimental. D’où le fait de parler d’alchimie entre deux personnes.
À lire aussi : SEXO : 5 APPLICATIONS COQUINES À TESTER D’URGENCE
L’ocytocine aux origines de l’amour ?
Sécrétée par l’hypothalamus (glande située à la base du cerveau), l’ocytocine est donc produite lors de toutes relations affectueuses. Sur le plan biologique, cette hormone, qui est aussi un neurotransmetteur, agit sur la reproduction. Elle favorise la fécondation de l’ovule chez la femme et l’éjaculation chez l’homme. L’ocytocine est aussi intrinsèquement liée à l’accouchement, au lien mère-enfant et père-enfant.
Sur le plan sexuel, la tendresse, les stimulations et l’orgasme augmentent la production d’ocytocine. Ainsi, plus les partenaires font l’amour, plus ils s’attachent l’un à l’autre. L’ocytocine accompagne le développement du sentiment amoureux et pousse même à l’exclusivité. Plus qu’un philtre d’amour, c’est un philtre de fidélité. D’ailleurs, si elle n’existait pas pour contrebalancer la dopamine (hormone du plaisir), tout le monde ferait l’amour avec n’importe qui. Décidément, Mère nature est vraiment bien faite !
L’ocytocine favorise aussi le bien-être en général. Elle diminue le stress et facilite l’échange relationnel et émotionnel. Une étude parue dans la revue Nature réalisée par l’équipe d’Ernst Fehr de l’Université de Zurich a même prouvé que cette hormone encourage la notion de confiance entre les Hommes.
À lire aussi : SEXE TANTRIQUE, MODE D’EMPLOI
Ocytocine : une drogue douce ?
L’amour est-il juste une question de taux d’ocytocine dans le sang ? Non, n’allez pas jouer aux apprentis chimistes avec “Bae”. Mais multiplier les moments à deux, qu’ils soient relationnels ou charnels, participe incontestablement à susciter l’amour. À condition bien sûr, que ce soient des moments agréables et positifs. Au-delà des conversations à n’en plus finir ou des relations sexuelles passionnées, pensez à regarder l’autre dans les yeux. Lui sourire. Lui effleurer la main. Etre bienveillant. Croyez-nous, ça fait la différence.
Pour autant, attention. L’ocytocine comme la dopamine activent le circuit cérébral de la récompense. Elle peut donc devenir une drogue (douce). Avoir envie d’en reprendre un petit shoot, ne veut pas forcément dire que l’on se projette avec l’autre. Cela vous le savez bien, c’est bien plus compliqué que ça. Mais bon, c’est toujours mieux que de ne pas en vouloir du tout. Oui, on reste positif (l’auteur de ces lignes en a bien besoin).
Manque d’ocytocine, manque d’empathie
Par ailleurs, nous ne sommes pas tous égaux dans notre capacité à produire de l’ocytocine. Par exemple, les personnes ayant manqué d’affection dans l’enfance, sont moins aptes à en fabriquer. Dans l’enfance, un manque d’ocytocine peut même engendrer des retards dans le développement mental et physique. Ce manque favorise l’anxiété, le manque de confiance en soi et la dépression. À l’âge adulte, un déficit d’ocytocine peut aussi engendrer un manque d’empathie.
En 2017, un spray nasal composé d’ocytocine a même été conçu spécialement pour les gens déprimés. D’ailleurs, quand Edith Piaf chante “La vie en rose”, elle décrit en fait une libération massive d’ocytocine. Comme quoi, l’être humain est bel et bien dépendant de la chimie d’abord !
Photo (c) : GQ China
