DÉCO À MARRAKECH : COUP DE COEUR POUR LA VAISSELLE DE CLAIRE-ANNE WILLEMIN

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Les adresses déco à Marrakech ? On en raffole. La ville ocre fourmille de créateurs en tout genre. Claire-Anne Willemin en fait partie. On a récemment découvert la délicate vaisselle en porcelaine de cette artiste céramiste : elle a fait chavirer nos cœurs. Des bols déstructurés, des plats finement ornés… que des pièces uniques qui conjuguent l’imparfait au plus que parfait.


De passage dans la ville ocre il y a quelques semaines, on en a profité pour tester les nouvelles tables en vogue et rencontrer le duo de designer Patrick Jouin et Sanjit Manku à La Mamounia. Mais on ne s’est pas arrêtés là. On a aussi pris le temps de découvrir une nouvelle adresse déco à Marrakech. Une adresse pas comme les autres. Celle d’une créatrice qui nous a été chaudement recommandée : Claire-Anne Willemin. Cette artiste céramiste qui partage son temps entre la Suisse et le Maroc nous a ouvert les portes de son atelier et de son univers. Dans son vaisselier ? Des créations délicates faites à la main, chic, épurées et tellement… imparfaites. Des bijoux de table, entre la sculpture et la vaisselle utilitaire, à collectionner ou à offrir comme des œuvres d’art. Une jolie idée cadeau pour les fêtes ? Suivez le guide.


 

On y a trouvé quoi ?

Assiettes de différentes tailles, bols finement ciselés… dans l’atelier de la créatrice sont entreposées des pièces uniques en porcelaine fine, façonnées à la main d’A à Z. Mais aussi de grandes coupes et de longs plats à l’esthétique presque vivante, organique. Pas de services uniformisés, ici chaque objet est singulier, confectionné pas à pas selon l’inspiration du oment et… les caprices des éléments. “Je les décline par thèmes, comme pour la mode. C’est le fil rouge qui les relient finalement. Car aucun n’est identique… C’est un travail instinctif et intuitif, sur l’instant”, raconte-t-elle. Pour les décors ? De l’émail, des oxydes, du manganèse (composé minéral), des pigments mais aussi des déformations manuelles et des effets de matières.


Ses collections ?

Elles tournent autour de 4 grandes thématiques, inspirées par son parcours professionnel, issu de la mode et du design, mais aussi et surtout de la nature et des voyages. “Mes nombreuses expéditions en Asie m’ont fait prendre conscience de la délicatesse des céramiques informelles et irrégulières, considérées comme des pièces rares, et non des erreurs.” indique-t-elle. Sur les tables, on retrouve “Perfect white” son thème de prédilection, qui présente des pièces d’un blanc immaculé à l’aspect mat et brillant à la fois. Les plis sont visibles, forcés sur la face externe de l’objet et l’intérieur révèle alors son éclat et sa pureté. “Vintage” suggère, lui, l’esprit d’un tissu inspiré d’anciens décors de la céramique traditionnelle orientale, rehaussés de pigments de cobalt. Enfin, quand “Kyoto” fait référence à la délicatesse du papier japonais dans un jeu de transparences minimalistes, “Halo” suggère la couleur par touches discrètes. “Pour moi, Halo représente l’esprit du voile, de la brume, de la fumée dans le coucher du soleil marocain. Je pulvérise chaque pièce à la manière des tagueurs, d’un seul geste”, explique-t-elle. Résultat? Une vaisselle délicate et informelle, où les volumes finissent par hypnotiser et se transforment (presque) en objets vivants.


Artiste céramiste, késako ?

Au gré de la discussion, on comprend vite que le travail de Claire-Anne Willemin prend racine dans sa passion immodérée pour la matière. “L’attrait pour la terre a débuté très tôt et ne m’a jamais quitté”. Un don qu’elle doit sans nul doute à son grand-père, peintre et bricoleur de tous les instants. “Il m’a transmis son habileté et le goût de tous les arts”, avoue-t-elle. Pourtant c’est d’abord vers les métiers de la mode et du stylisme que s’oriente cette Suissesse d’origine après avoir terminé ses études au Studio Berçot à Paris en 1978. Pendant 25 ans, elle crée des collections de vêtements en parcourant le monde, cheminant d’usine en usine, en Asie, au Maroc ou en Europe. Elle passe notamment par les ateliers de la créatrice belge France Andrévie, et travaille aussi avec Lee Cooper, Cacharel pour le Printemps, Lafuma, la Redoute…

Mais c’est lors d’un stage de céramique auprès de Pauline Jeanneret, une artiste céramiste diplômée des Beaux-Arts de Londres que cette seconde passion s’impose à elle. C’est le coup de foudre. “Pauline Jeanneret avait beaucoup de talent mais voulait que je tourne mes bols d’une manière régulière. Et je ne voulais qu’une seule chose : déformer au plus vite mes pièces avant qu’elles ne sèchent ! Au bout d’un an, je l’ai quittée, emportant avec moi son enseignement méticuleux et j’ai crée mon atelier en Suisse”, raconte-t-elle. En 2000, elle lance avec une associée une marque de vaisselle informelle en grès, Gargantua, fabriquée en série en France, puis au Vietnam, et en Thaïlande. C’est le début de l’aventure avec la matière… Qui la pousse, douze ans plus tard, à travailler la porcelaine en tant qu’artiste céramiste au travers de collections plus personnelles. “Aujourd’hui, il y a deux choses qui m’attirent, l’aspect physique, en touchant des matériaux différents, rugueux ou lisses, chauds ou froid, mais aussi le lien plus spirituel qui permet de découvrir le monde à travers les sens, plus particulièrement le toucher. Ça me met dans un état profond de relaxation, comme une méditation”, livre-t-elle.


Le processus

Du coup on s’est demandé comment marchait tout ce processus de création. Dans son atelier, chaque pièce passe au moins par 4 étapes et nécessite deux passages au four. “J’utilise un moule ou mes mains, selon mon objectif. Je ne ferme pas la porte, je vais un peu là où je veux”, explique-t-elle. Les pièces sèchent ensuite lentement pendant 1 à 3 semaines. Vient une première cuisson à 900° pour arriver au biscuit (la porcelaine cuite) qui sera ensuite émaillé, verni et la décoré. Étape finale? Peut-être la plus cruciale : une seconde cuisson à environ 1280°. “À ce moment-là, c’est toujours la surprise… Réussie ? Ratée ? Je ne le découvre qu’à l’ouverture du four car la céramique fait partie des arts du feu. Et on le sait, la conduite du feu est imprévisible…”, explique-t-elle dans un sourire. Avant d’ajouter, en riant : “on peut avoir des ratages épouvantables. C’est comme si on donnait quelque chose à Dieu ou l’univers et qu’il n’est pas d’accord! Mais on s’améliore !” Depuis deux ans maintenant, c’est à Marrakech qu’elle pose ses bagages (et ses assiettes). “En tant qu’artiste nomade, le Maroc m’a totalement ensorcelée dès mon premier voyage à Casablanca. Depuis, j’ai découvert Marrakech, Fès, Azrou, l’Atlas… J’ai été fascinée par le mélange des cultures, par la luxuriance des lieux et cet artisanat artistique unique. L’idée de revenir sur cette terre ne m’a jamais quittée, comme si je m’y sentais chez moi. Mais il a fallu attendre 24 ans avant de pouvoir réaliser mon rêve. Ce qui est fait aujourd’hui…”, lance-t-elle. En parlant de rêve, son atelier de Sidi Ghanem est une adresse déco à Marrakech incontournable pour celles et ceux qui, au-delà d’un beau plat ou d’un joli bol, veulent découvrir un univers poétique et… très onirique.


On les découvre où ?

Sur le site www.claireannewillemin.com (avec livraison offerte dans tout le Maroc) et à son atelier de Sidi Ghanem où l’artiste organise des visites (uniquement sur rendez-vous).

PRIX : Entre 2000 DH et 3500 DH la pièce.

Tél. +212 639 330 329

Charlotte Cortes

Une fois son master de l’ESJ Paris en poche, c’est entre la capitale française et sa ville de cœur, Casablanca, que Charlotte fait ses premières armes. Quotidiens d’informations, radio, post-production télévisuelle… touche-à-tout, cette journaliste mue par le désir d’en apprendre toujours davantage rejoint diverses rédactions (Metro, Atlantic Radio…) avec le désir de se frotter à différents médias. C’est à son retour au Maroc en 2015, que le lifestyle s’impose à elle, tout naturellement. Une évidence qui la pousse à intégrer le lifeguide Madame Maroc, dont elle deviendra rédactrice en chef trois ans plus tard. Depuis, elle écume les belles adresses du royaume à la recherche constante de nouveaux labels et autres hot spots. Aujourd’hui, c’est à Shoelifer qu’elle prête sa plume et son enthousiasme pour gérer la programmation du webzine. Ne vous y trompez pas, sous ses airs affairés cette pétillante brunette ne rêve que de danses endiablées, de plages désertes et… de bons plans mode, évidemment.

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