HUMEUR : LE CÉLIBAT, LES CHATS, LE SYNDROME DU PRINCE CHARMANT, LE DIVORCE ET MOI

En amour, il existe plusieurs façons d’être malheureux. Et bien que le divorce ait le vent en poupe ces dernières années, force est de constater que rompre les liens du mariage fait toujours aussi peur. Et ce, malgré des relations entre époux plus que toxiques… Pourquoi est-il aussi difficile de sortir des schémas établis ? Et pourquoi continuer de croire que seul un prince charmant pourra nous rendre heureuse ? Car non, le divorce n’est pas un drame. Messieurs passez votre chemin car l’humeur (célibattante) du mois, c’est par ici.

« Ton rêve bleu. Aux mille nuits. De paradis. Il durera. Pour toi et moi. Toute la vie… ». Ou pas ? Car si Jasmine et son bel Aladin vivaient à l’aube du troisième millénaire, je ne suis pas sûre que cette histoire se finisse en happy end à la sauce Disney. Qu’on se le dise, être marié est aujourd’hui un combat de tous les instants. Un peu comme participer à un jeu dont on n’aurait pas les règles, qui proposerait sans cesse de nouveaux pièges imaginés par des geeks aux aspirations sataniques. Alors autant y réfléchir à deux fois.

Cette réflexion m’est apparue alors que je participais à une « divorce party ». Oui, oui, ça existe et il paraît même que cela fait un carton en Californie. Me voilà donc en train de danser comme jamais pour célébrer la rupture officielle du contrat de mariage de ma cousine. Of course, la soirée n’a tourné autour que d’un seul sujet : les méandres de la vie à deux et la difficulté d’accepter de divorcer malgré tout. C’est là que j’ai réalisé. Même si tous les mecs ne sont pas des goujats et que les violences dans le couple ne sont pas seulement physiques, dans la salle, la moitié des femmes présentes avaient pourtant déjà eu envie de quitter leur mari une bonne fois pour toutes. 

Dans ce florilège de plaintes, la copine de sa meilleure amie nous a avoué que son hubby la trompait depuis des années, et ce alors même qu’elle était enceinte. Glurps. Sur cette lancée, une autre a annoncé qu’elle recevait aussi de temps en temps « de belles grosses insultes » par son chéri quand il rentrait énervé après une dure journée de travail. Et pas celles qui font plaisir, si vous voyez ce que je veux dire. Si elle n’a pas hésité à le remettre à sa place, elle a dû concéder que cela lui avait fait très mal au cœur et donné à réfléchir quant à la stabilité de leur relation. En ajoutant : « Mais bon, il n’y a jamais eu de coups de poings ». Euh tant mieux je présume ? 

Un cap a été franchi lorsqu’une dernière nous a avoué vivre en enfer à la maison car son mari ne lui adressait plus la parole dès qu’il passait le pas de la porte. Sauf pour la critiquer. Bref, je ne suis personne pour juger, je sais bien chaque relation est différente et que souvent les deux parties sont autant fautives l’une que l’autre. Pourtant ces histoires assez sordides m’ont donné envie de retourner pour toujours dans la Caverne aux merveilles et de ne plus jamais vouloir croiser l’ombre d’un Aladin. 

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Pourquoi reste-t-on ?

Si bien que je me suis posé la question : pourquoi est-il plus facile de rester dans une relation toxique, quitte à perdre sa joie de vivre (et peut-être son âme), que se lancer dans l’inconnu ? Car cela nous place en terrain conquis et que le cerveau, paresseux notoire, s’accommode toujours plus facilement des situations connues et des schémas répétitifs. Qui sont aussi peut-être le résultat d’événements liés à l’enfance et restent, du coup, parfaitement intégrés et maitrisés par lui. Fichtre. 

Statistiquement pourtant, de plus en plus d’hommes comme de femmes, décident chaque année de passer le cap et de divorcer. Au Maroc, le nombre de divorces a par exemple explosé ces dernières années. Selon la Division du Parquet général spécialisé relevant de la présidence du ministère public, « les affaires de divorce auprès des différents tribunaux du royaume sont passées de 72 000 dossiers en 2016 à 126 000 en 2021, soit une hausse de 75 % ». On retiendra même que près du tiers des mariages contractés en 2021 se sont soldés par une séparation. Les raisons de cette inflation sont multiples. Elles s’expliquent tout d’abord par l’entrée en vigueur du Code de la famille en 2004 et de ses nouvelles dispositions légales, notamment «la mise en place du Tatliq par Chiqak, ou le divorce à l’initiative de la femme». 

Ensuite, comment faire l’impasse sur la crise sanitaire et ses confinements imposés à répétition? Une période sombre qui a donné l’occasion à certains couples d’enfin se « rencontrer». Car être enfermé avec une personne qui ne nous convient qu’à moitié, cela ne pardonne pas, vous en savez peut-être quelque chose. Mon homme par exemple, a réussi à m’agacer plus que de raison parce que je l’entendais juste… trop respirer. 

Mais ce n’est pas tout. Les différences sociales, le poids de la famille, la violence, le manque de communication ou encore la situation économique du couple pèse aussi dans la balance. Sans oublier l’avènement des réseaux sociaux et de la drague par internet qui ont créé un séisme dans le monde merveilleux des couples mariés. Et si les nouveaux outils numériques permettent de flirter en toute impunité, le risque de se faire prendre est tout aussi grand. Dernièrement, trois de mes amies ont par exemple connu la double vie de leur moitié grâce au cloud connecté sur tous les ordinateurs de la maison. Inutile de vous dire que l’infidélité 2.0, ça fait tout aussi mal quand on tombe dessus et que l’on ne s’y attend pas.


Une chance d’être heureuse

Pourtant, cela ne suffit pas toujours. Si le divorce est de moins en moins tabou, beaucoup de couples sont bien trop souvent forcés de rester dans les limbes d’un mariage raté. Est-ce seulement pour sauver les apparences ou le désir d’y croire coûte que coûte ? La peur de rester seule y est souvent pour beaucoup… Mais ne dit-on pas « mieux vaut être seule que mal accompagnée ? ». Quoi qu’il en soit, voici 3 mantras que je garde dans un coin de ma tête en cas de besoin :

1-Le qu’en dira-t-on, tu oublieras 

Si la peur d’être jugée par son entourage et la phobie du tberguig l’emporte, laissez-moi vous dire que l’on va droit dans le mur. Prenons l’exemple d’une amie de ma mère qui est restée 10 ans avec son mari infidèle par peur d’assumer à la face du monde ses parties de jambes en l’air. Résultat ? C’est bien lui qui a fini par demander le divorce après être tombé « éperdument amoureux » de sa secrétaire, plus jeune de 20 ans cela va de soi.  Merci pour la leçon. Maintenant, je me dis que si un jour je sens de la fumée dans ma maison, j’essaierai de partir avant qu’elle ne brûle. Parole de pow-wow ? 

 

2-Ne plus te laisser marcher sur les pieds, tu apprendras

Voir sa confiance brisée après avoir tenu un ménage à bout de bras (ou à trois…) n’est pas chose anodine. Mais le divorce, c’est aussi apprendre à se respecter, ne plus laisser personne dicter sa vie et assumer – aussi – ses désirs. Certes, redécouvrir le monde de la drague après des années de mariage, n’est pas toujours chose aisée. Mais cette fois, c’est nous qui avons toutes les cartes en main. Et une certaine expérience de ce que l’on ne désire plus vivre dans une histoire d’amour. Le tout est d’être en accord avec soi. Prince charmant ou pas. D’ailleurs, savez-vous ce qui est toujours inspirant pour le commun des mortels ? Une femme qui n’attend rien, ni personne, pour kiffer sa vie. Amen. 

 

3-Aimer être seule, tu sauras

Apprendre à vivre seule reste souvent le point le plus compliqué pour bon nombre d’entre nous. Avouons-le, nous avons toutes en tête cette image de la vielle fille un peu pathétique qui meurt dévorée par ses quinze chats. Arrêtons. Cela ne sert à rien de s’imaginer des scénarios hitchcockiens. Qui plus est, d’après la science, nous tombons trois fois amoureux au cours de notre vie. Oui, il y a plusieurs façons d’aimer. Vous n’étiez peut-être pas sur la bonne fréquence, qui sait ? 

Savoir se définir en dehors du couple est un apprentissage dont on ne peut sortir que grandie. Car divorcer, c’est aussi se laisser une nouvelle chance d’être heureuse. De découvrir de nouvelles choses, d’assumer pleinement ses envies et d’être plus libre dans ses choix et ses mouvements. Alors autant en profiter. Et puis au pire, un chat c’est doux, ça fait des câlins, ça aime inconditionnellement, tout ça en échange d’un peu de pâtée. Le compagnon idéal si l’on y réfléchit bien. 

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Who wants an easy life ? It’s boring

Alors certes, un divorce reste toujours une épreuve dans une vie. Compliquée, surtout si des enfants sont aussi en jeu. J’ajouterai même qu’il faut toujours essayer de réparer quelque chose qui n’est pas entièrement cassé. Mais on ne peut pas vivre heureux dans un musée rempli de souvenirs rafistolés. Les malheurs amoureux arrivent et il faut bien faire avec. D’ailleurs si tout était tracé dans la vie, on le saurait. Et comme le disait plus joliment feu mon anglaise préférée, Jane Birkin, on se ferait bien ch***. Le but du jeu au final, c’est simplement d’arriver à être heureux non ? Dans cette grande partie de dés amoureuse, chacun y arrive comme il peut. Pour conclure, rappelons-nous que l’on ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve, mais on sait toujours ce que l’on quitte. Le reste, c’est à nous de le savoir. À bon entendeur.

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Photo (c) : Hemingway & Gellhorn

Par Sarah Kroche.

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