KENZA SADOUN EL GLAOUI, INFLUENCEUSE AMBASSADRICE DU MAROC À TRAVERS LE MONDE

Kenza Sadoun El Glaoui

Après avoir passé 35 ans à Paris, l’influenceuse Kenza Sadoun El Glaoui, a.k.a. Kenza SMG, s’est fraichement installée à Dubaï. Pour Shoelifer, la Franco-Marocaine aux 213k followers sur Instagram revient sur son parcours, sa nouvelle vie, son rapport à la marocanité (et à l’amazighité). Interview d’une ambassadrice fière de ses racines.

On vous a déjà parlé d’elle: en 2019, elle nous emmenait visiter la Grèce. S’étant d’abord fait connaître avec son blog La Revue de Kenza en 2008, Kenza Sadoun El Glaoui trace son chemin d’influenceuse depuis maintenant 13 ans. Cette Parisienne dans l’âme,  récemment installée à Dubaï, n’en oublie pas pour autant ses origines marocaines, et plus précisément berbères. Ainsi elle a prénommé sa fille, née en 2021, Azel (ce qui signifie “conquérante” en amazigh). Et bien sûr, elle ne loupe pas une occasion de clamer haut et fort son appartenance à son pays de cœur (et d’origine). Comme lorsqu’elle mettait à l’honneur des créateurs marocains sur la chaine de télévision française LCI, quand elle y était chroniqueuse mode. Ou en incorporant l’artisanat berbère à l’une de ses récentes collaborations. Fraîche, pimpante et résolument moderne, Shoelifer a interrogé une des rares influenceuses françaises à entretenir son blog, sur ses racines et sa relation avec le pays de ses parents. Rencontre avec une ambassadrice de choix.


Quelle est votre histoire familiale ? 

Elle est simple : je suis franco-marocaine. Sur quatre grands-parents, j’en ai trois qui sont 100% marocains, et une grand-mère maternelle française. J’ai donc plus de sang marocain que français, ce qui se voit d’ailleurs à mon physique puisque je suis typée méditerranéenne. Mon père est un juif marocain né à Paris tandis que ma mère, qui est de confession musulmane, a été élevée à Casablanca. Quant à moi, je suis née et j’ai grandi à Paris, mais j’entretiens un lien très fort avec le Maroc. 


Comment cela se traduit-il culturellement ? Quelle langue parliez-vous à la maison ?

Nous avons toujours parlé français, puisque mes parents ont eux aussi été élevés dans cette langue, même s’ils maitrisaient tous deux l’arabe. Mais en réalité, nous sommes berbères. Cela ne se traduit pas forcément par la perpétuation de certaines traditions, mais plutôt par la connaissance que nous avons de notre culture et de l’histoire de nos ancêtres. 


Vous vous êtes d’ailleurs fait tatouer un mot en amazigh… 

Je me suis fait tatouer “maman” en amazigh sur le poignet, à la mort de ma mère. Elle-même se l’était fait tatouer à la mort de la sienne, sur un doigt, pour pouvoir le planquer sous une bague. Quand elle est décédée, nous avons décidé de faire pareil, mes frères et moi.

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Comment êtes-vous devenue influenceuse ? 

J’ai commencé en 2008 avec mon blog La revue de Kenza, donc ça fait maintenant 13 ans ! Mon parcours ? C’est l’histoire d’une fille qui a eu son bac et qui ne savait pas trop quoi faire… J’ai commencé une LEA anglais-italien à la Sorbonne, me suis arrêtée très vite parce que je m’ennuyais, puis j’ai démarré une formation dans une école de journalisme. En parallèle, j’ai lancé mon blog, dédié à la mode, à la beauté et au lifestyle, sur lequel j’écrivais un article par jour. Il n’avait pas du tout vocation à devenir populaire – c’était le simple blog d’une jeune fille de 22 ans – mais il a pris beaucoup d’ampleur très vite. Quand j’ai commencé à gagner ma vie avec, j’ai arrêté mon école et les piges que je faisais pour quelques rédactions afin de me consacrer pleinement à mes réseaux sociaux. C’est un peu l’histoire d’un coup de chance sur lequel j’ai rebondi, et qui est aujourd’hui devenu mon métier à plein temps. 


Aujourd’hui, vous cumulez 213.000 followers sur Instagram. Quelle est la part de votre communauté marocaine ? 

C’est la 3e communauté à me suivre après la France et les États-Unis. Cela représente près de 6000 personnes installées au Maroc, sans compter la diaspora, évidemment.  


Vous développez des projets avec des marques marocaines ? 

Je suis en contact avec de nombreux jeunes créateurs marocains. Et il y’a notamment une marque avec laquelle je travaille régulièrement, My souk in the city. C’est une plateforme, créée par deux Marocaines, qui met en avant des créateurs du Maghreb et du Moyen-Orient. J’ai co-créé une capsule de bijoux avec elles en juillet 2021, et nous allons bientôt lancer une deuxième collection. C’est quelque chose dont je suis très fière, car j’ai eu carte blanche et j’ai pu m’inspirer des bijoux berbères, que j’adore. 


Vous avez publié récemment un livre, Ma vie sous influence dans lequel vous revenez précisément sur votre parcours…

Oui, je l’ai fait l’année dernière, pendant le confinement, alors que j’étais enceinte. On m’avait déjà proposé plusieurs fois d’en écrire un et j’avais refusé: ce n’était pas le moment pour moi. Surtout, je ne voyais pas bien l’intérêt d’écrire une biographie du haut de mes 35 ans. Mais ma mère est décédée il y a deux ans, je suis tombée enceinte dans la foulée et j’ai senti qu’il était peut-être temps pour moi de tourner une page et d’en écrire une nouvelle. J’y parle à la fois de ma vie perso et de ma vie pro, de mes échecs, de mes déceptions… j’y compile pas mal d’anecdotes et je parle de mon parcours, car à l’époque où j’ai commencé mon blog, on ne gagnait pas sa vie avec ça, tout était encore à construire.

 

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Vous vous êtes installée récemment à Dubaï. Pourquoi ? 

Oui, on s’y est installées en juillet avec mon mari et ma fille. Initialement on voulait partir s’installer à Los Angeles, en 2018, mais nos visas n’ont même pas été présentés à l’immigration car il n’y avait plus de place, puis le Covid est arrivé. J’en avais marre, je voulais aller ailleurs, car Paris n’est plus la même ville que celle dans laquelle j’ai grandi. Et puis j’avais besoin de soleil et d’une vie plus douce pour la petite. Je cherchais à la fois un hub autour de la mode, une destination où on pouvait entreprendre facilement et qui ne soit pas trop éloignée de Paris. Dubaï n’était pas du tout notre destination de cœur, mais elle s’est imposée naturellement.


Vous connaissiez déjà Dubaï ?

J’y étais allée plusieurs fois pour le travail, et très honnêtement, j’avais détesté. Ce n’est pas une ville qui m’attirait, je ne la trouve pas du tout charmante… Mais du côté de la qualité de vie, il n’y a rien à dire, c’est incroyable. Il fait beau constamment, les gens sont très gentils, ce n’est pas du tout anxiogène. Avec un bébé c’est vraiment idéal. Et puis mon frère, qui est aussi mon agent, a développé sa filiale là-bas, et c’est ce qui nous a motivés. Enfin, les rencontres se font très facilement à Dubaï, la population est constituée à 90% d’expatriés.

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