CARNET DE VOYAGE : CAP SUR ESSAOUIRA AVEC JIHANE BOUGRINE

shoelifer-essaouira-maroc-voyage

Vous pensiez tout connaître d’Essaouira ? Pas si sûr. La belle Mogador dévoile aujourd’hui encore quelques spots bien gardés pour voyageurs en quête d’authenticité. Et comme cet été, on sillonne le pays aux côtés d’initiés, cette fois c’est Jihane Bougrine, journaliste et étoile montante de la chanson, amoureuse de la ville, qui nous livre ses adresses fétiches. Et on n’a pas été déçus. Sea, food, and soul : voici quelques adresses pour (re)découvrir les trésors cachés d’Essaouira et de sa médina.


 

Cet été, après avoir découvert les plages sauvages d’Asilah ou grimpé dans les montagnes d’Ifrane, on met les voiles sur Essaouira aux côtés de Jihane Bougrine. Direction la côte sud du Maroc donc, à 191 Km de Marrakech plus précisément, pour arpenter les ruelles de cette ville mythique (mystique ?) inscrite au patrimoine national de l’UNESCO. Car oui, avec ses remparts historiques, ses mouettes, son vent, son effervescence culturelle et son port de pêche suranné… Mogador s’inscrit –encore et toujours – comme la destination charme du carnet de voyage marocain. Et quitte à se perdre à Essaouira, autant le faire en bonne compagnie : on a trouvé le guide parfait. Jihane Bougrine, petite-fille et amoureuse inconditionnelle de la ville. Elle y déambule depuis plus de 20 ans pour le travail ou le plaisir et son attachement n’a pas bougé d’un iota. Bref, on n’aurait pas pu mieux tomber. D’ailleurs si vous ne la connaissez pas (encore), on en profite pour vous faire les présentations. Des restaurants incontournables, aux nouvelles adresses à la mode : on vous emmène découvrir les spots confidentiels de la ville au petit supplément d’âme.


Où commencer sa journée par un bon petit déjeuner ?

Jihane Bougrine : Sans hésiter, à La Coupole Essaouira Beach ! À première vue, l’endroit ne paie pas de mine, mais quand on entre, on est happé par l’ambiance mi-surf, mi-afro, et la déco épurée avec des fauteuils confortables et des chaises en wax. Et puis pour ne rien gâcher, la terrasse est installée face à la Corniche, à sa promenade, et à la mer. Trois menus au choix de 9h à 11h30 : le AirBus 55, très frenchy à base de tartines et de viennoiseries, le British Airways à l’anglaise, sans oublier le Beldi avec toutes les crêpes, du mssemen au beghrir en passant par les oeufs au khlii. Histoire de bien démarrer la journée et de faire le plein d’énergie pour marcher pendant des heures. Et puis avec les ondes positives du maître des lieux, Ilyass Bouhad, le réveil est encore meilleur.

La Coupole – 50, avenue Mohamed V, Essaouira – +212 808 507 822


Pour une balade, on va où ?

Après le petit déjeuner, mon activité préférée est de me perdre dans la médina et découvrir les créateurs, les talents cachés d’Essaouira. Pour commencer, au niveau de la première ruelle à gauche après Bab El Sba3, on s’oublie chez Histoires de Filles de Christelle Jahlan. L’endroit tout indiqué pour chiner les dernières créations de designers marocains et africains. Pourquoi ne pas s’arrêter ensuite à l’Atelier, juste à côté, un café concept store où l’on peut casser la croûte tout en shoppant de beaux objets Chabi Chic. Sur le chemin, dans une rue parallèle, on découvre aussi Bô Boutique de Bouchra Rafyi, qui vend des tenues qui mêlent tradition marocaine et inspirations du monde. Une créatrice vraie et généreuse, qui accueille le client comme à la maison et le fait sentir chez lui.


Puis on continue son chemin et on se perd dans le riad le Real Mogador, une vraie galerie transformée par le designer François le Réal : on y découvre les œuvres de peintres marocains et d’amoureux du Maroc. Un peu plus loin, la Elizir Gallery vaut aussi le détour. Un lieu plein d’objets qui ont des histoires à raconter… Ils me font de l’œil à chaque fois. Avant de découvrir l’univers moderne et avant-gardiste de Jean Baptiste Liotard, un designer français qui dévoile ses “Ndadar”, une collection de lunettes miroir que j’adore. Arrivé au Maroc il y a 13 ans, il donne sa vision d’un pays et d’une ville qui l’ont accueilli avec amour.

https://www.instagram.com/p/BetAtR1hHZx/?hl=fr

Histoires de filles – Rue Mohamed Ben Masoud, Essaouira – +212 524 785 193
L’Atelier – Rue Mohamed Ben Masoud, Essaouira – +212 700 789 017
Bô Boutique – 2, rue Youssef El Fassi, Essaouira – +212 600 578 508
Le Real Mogador – 2, rue Mehdi Ben Toumert, Essaouira – +212 627 229 115
Elizir Gallery – 22, avenue al Istikla, Essaouira – +212 610 882 598


Une table incontournable à tester à l’heure du déjeuner ?

Le déjeuner parfait, c’est à la Villa Beldi. Dans les jardins, face à la piscine, on y déguste une assiette méditerranéenne sophistiquée, riche en légumes et en poissons. C’est vert, c’est frais, c’est beau et agréable. En entrée ? Sardines marinées aux agrumes, chair de crabe à l’huile d’argan ou encore les salad bowls. Mon préféré, c’est celui au boulgour, persil en taboulé, houmous et pois chiche croquants. La végétarienne que je suis est à chaque fois comblée, mais il y en a pour tous les goûts. La dorade grillée, l’araignée en ravioles ou encore le filet de bœuf et caviar d’aubergine ont un succès fou. Je n’ose même pas parler des desserts. Comme la fraîcheur de pastèque glace à la verveine (à tomber), sans oublier le Tiramisu Villa Beldi, deux spécialités de la maison.

Villa Beldi – KM 1, rue d’Agadir, Essaouira – +212 524 784 804


C’est reparti, et si on s’offrait un peu de culture ?

Je conseille Bayt Dakira, en pleine médina, à côté de l’ancien centre culturel. C’est un musée initié par André Azoulay sur la mémoire et la diversité. C’est un lieu culturel mais surtout un véritable livre ouvert sur les civilisations qui sont passées à Essaouira, les personnalités qui ont marqué son histoire juive et musulmane. Un lieu de recherche également, on en ressort grandi et plus humble à chaque fois.

Bayt Dakira – Rue Ziry Ibn Atiyah, Essaouira.


Fin de journée… Et si tu nous emmenais aller admirer le sunset ?

L’apéro idéal, c’est à l’Océan Vagabond, seul endroit qui a son coin de plage à lui tout seul. Un verre à la main, on savoure le plus beau coucher de soleil de toute la ville. L’Océan Vagabond c’est aussi, pour les plus téméraires, le surf et wind-surf en journée. L’ambiance est chaleureuse avec ses petites tables en bois installées face à la mer, ses lanternes qui s’allument à la nuit tombée, son fond musical lounge et sa carte variée pour combler un petit creux ou pour accompagner son verre. Le tout, bercé par la brise du vent. Mention spéciale à Marie et Sébastien Deflandre qui sont toujours là pour rendre notre passage plus heureux.

Océan Vagabond – Bd Mohamed VI, Essaouira – +212 524 784 367


Et dîner ?

Pour dîner, place à l’endroit IN de la ville, qui vient d’ouvrir ses portes : Dar Baba. Sur plusieurs étages, le restaurant présente une ambiance trendy avec ses meubles vintage hétéroclites aux influences cosmopolites. Chaises tulipes sixties, carreaux en zellige, fauteuils en rotin et affiches arty… un mix à la fois urbain et moderne. Coloré, Dar Baba propose une carte méditerranéenne à forte influence espagnole. L’ambiance y est belle, et l’on se lie vite d’amitié avec les maîtres des lieux, ultra présents, Omar Boujdi et Kudus Fakhreddin. Sinon, pour une virée végétarienne ou pour les amateurs de poissons, rien de mieux que la Triskala, blottie au rez-de-chaussée d’une des plus vieilles demeures de la médina. Un endroit qui se résume en quatre mots magiques : goûteux, local, sain et chaleureux. D’ailleurs, l’endroit possède ses propres potagers bio, le poisson est choisi dans la pêche du jour et le menu change quotidiennement au gré des arrivages… Une véritable expérience healthy et culinaire que propose le souiri de cœur Pascal Guérin.

Dar Baba – 2, rue Marrakech, Essaouira – +212 629 652 268
Triskala – 58, rue Touahen, Essaouira – +212 643 405 549


Il est tard… et si on allait se coucher ?

L’endroit où je me sens en paix, pour mieux me replonger dans la magie d’Essaouira, c’est Riad Baoussala. C’est un mélange subtil entre la chaleur d’un foyer et la sophistication d’un service hôtelier haut de gamme. Un lieu de toute beauté, dans les terres, à quelques minutes de la ville, tenu et pensé par Dominique Choupin, qui est tombée amoureuse d’Essaouira il y a quelques années. C’est d’abord sa maison à elle, qu’elle a construit pierre par pierre avec cœur, et qui est devenue une maison d’hôtes au fur et à mesure. Les chambres sont pensées comme des chambres d’amis, ou des suites d’amis puisque chacune a son propre salon et sa salle de bain. Le personnel est aux petits soins, la cuisine est healthy et méditerranéenne aux accents du sud avec des touches maroco-berbères. Enfin, les deux piscines sont à essayer sans se faire prier.

Riad Baoussala – BP 423, Douar el ghazoua, Essaouira – +212 606 068 885 – A partir de 900 DH la nuit env.

https://www.instagram.com/p/BTLfxxjDGjX/?hl=fr

NDLR : Même si on les connaît déjà, nous on apprécie également les chambres du Palais de l’Heure bleue. Un riad de luxe vraiment charmant, membre Relais&Châteaux qui présente une terrasse panoramique sur le toit et 33 suites à la déco raffinée. Autre option : ploufer dans la piscine avec vue et se relaxer au cœur du golf et des jardins du Sofitel Essaouira Mogador &Spa…

Palais de l’Heure bleue – 2, rue Ibn Batouta, Essaouira – +212 524 783 4334 – A partir de 1700 DH la nuit env.
Sofitel Essaouira – Domaine Mogador, Essaouira – +212 524 479 400 – A partir de 1300 DH la nuit env.


Place aux rêves … Quel est ton premier souvenir d’Essaouira ?

La première fois que j’ai mis les pieds à Essaouira, c’était pour le Festival Gnaoua, dans ses premières éditions. J’ai tout de suite été subjuguée par l’énergie de cette ville, ce qu’elle inspirait aux gens, cette bonté et ce naturel qui transpirait de ses murs. Et puis, d’un point de vue plus personnel, j’ai découvert que j’étais attachée à Essaouira, autrement. J’ai appris, en faisant des recherches, que ma grand-mère paternelle était d’Essaouira. Et que notre histoire familiale était liée à la ville. Cela ne m’a pas étonnée une seule seconde…Je l’ai senti. Une vibration étrange, un sentiment de déjà vu dans cette ville qui inspire. La ville des alizés, au vent mystique qui ne dérange pas. Au contraire. Il nourrit.

Essaouira apaise, réconforte et surtout donne de la confiance et de l’espoir pour un monde meilleur. J’aime ses gens, sa spontanéité, son vent, son charisme, son originalité, ses mouettes, ses rues, ses odeurs, son côté mystique. J’aime le fait que ce soit une ville piétonne, où l’on marche beaucoup, où l’on s’attarde sur des terrasses de café, où l’on découvre des endroits à chaque fois. C’est une ville d’artistes. Tous les Souris ont un petit quelque chose en plus. Finalement, l’idéal, pour découvrir Essaouira, c’est de se perdre dans les rues, et de s’arrêter là où le vent nous porte.


Qui est Jihane Bougrine ?

Journaliste culturelle mais avant tout chanteuse, auteure et compositrice, c’est à Rabat que Jihane voit le jour avant de partir à l’âge de deux ans en banlieue parisienne. Direction Trappes, dans les Yvelines. Une époque heureuse pour cette passionnée des mots qui, petite déjà, faisait des concerts privés à la récré en interprétant les chansons de Disney ou les pubs TV. Puis c’est le retour au pays, à 12 ans. “J‘ai intégré l’école française, tout en habitant dans le quartier populaire et vivant de l’Océan. Je n’étais ni la fille de banlieue, ni la fille issue de la bourgeoisie marocaine, pas vraiment la fille du quartier populaire. Tout ça a nourri la rêveuse en moi qui ne se sentait à sa place nulle part. Ma chambre était mon refuge où j’écrivais et où je chantais mon monde et l’avenir que je rêvais. La scène était mon exutoire aussi. Je faisais de la chorale, du théâtre, et je commençais à créer mes propres groupes où j’étais chanteuse…”, livre-t-elle.

Après l’école de commerce ENCG de Settat, elle finit son cursus à Paris et poursuit ses études tout en continuant d’entretenir sa passion. En 2010, fin de l’exode parisien, elle décide de rentrer au pays. J’y sentais une effervescence. C’est là que j’ai commencé à écrire des chansons en darija. C’est là que tout a commencé…”. Depuis, Jihane a fait son bout de chemin – et de chanson. Du concert pour la tolérance à Agadir en 2013, en passant par une collaboration avec le producteur et rappeur Don Bigg, elle est la première artiste marocaine à avoir signé avec Universal Music Mena pour son single Madabya. Et en juin dernier la pétillante chanteuse sort un album post confinement Dima Labass. Un opus inspiré et inspirant dans lequel elle est entourée d’une ribambelle de guests stars comme Samia Akariou ou Assaad Bouab… Le son parfait à écouter en déambulant dans les ruelles d’Essaouira ?

 

Photo (c) Mostapha Abidour

Charlotte Cortes

Une fois son master de l’ESJ Paris en poche, c’est entre la capitale française et sa ville de cœur, Casablanca, que Charlotte fait ses premières armes. Quotidiens d’informations, radio, post-production télévisuelle… touche-à-tout, cette journaliste mue par le désir d’en apprendre toujours davantage rejoint diverses rédactions (Metro, Atlantic Radio…) avec le désir de se frotter à différents médias. C’est à son retour au Maroc en 2015, que le lifestyle s’impose à elle, tout naturellement. Une évidence qui la pousse à intégrer le lifeguide Madame Maroc, dont elle deviendra rédactrice en chef trois ans plus tard. Depuis, elle écume les belles adresses du royaume à la recherche constante de nouveaux labels et autres hot spots. Aujourd’hui, c’est à Shoelifer qu’elle prête sa plume et son enthousiasme pour gérer la programmation du webzine. Ne vous y trompez pas, sous ses airs affairés cette pétillante brunette ne rêve que de danses endiablées, de plages désertes et… de bons plans mode, évidemment.

Pas Encore De Commentaires

Laisser une Réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

@shoelifer

Instagram