TRAVAILLER PENDANT RAMADAN, LES ASTUCES ZEN DE KENZA ITO MEKOUAR

travailler pendant ramadan

Travailler pendant ramadan, c’est souvent jongler entre coups de pompe et coups de fils, le stress et la faim qui peut nous tenailler. Alors, comment rester zen ? Kenza Ito Mekouar, psychologue, professeure de yoga, thérapeute holistique et conférencière nous répond en quelques astuces. 

Recouvrer la sérénité, retourner à l’essentiel comme nous y invite le mois sacré tout en valsant entre emails, charge mentale et aléas du quotidien ? Kenza Ito Mekouar, thérapeute aux multiples casquettes, qui enchaîne session de breathwork, talk sur la puissance féminine, en passant par deux séances de thérapie en visio dans la même journée, est certainement bien placée pour nous souffler quelques petites habitudes simples à instaurer au bureau et chez soi pendant ramadan. Le but ? Se rééquilibrer, se recentrer, plonger dans une introspection salvatrice et chasser le superflu, en quelques minutes. Ou comment être plus efficace et plus aligné(e) pour travailler pendant ramadan.


Un geste le matin pour recentrer son énergie et démarrer du bon pied ? 

D’abord, prendre le temps de s’étirer. Nous avons perdu cette habitude. Nous nous jetons sur nos smartphones. Or, s’accorder quelques secondes pour éveiller son corps, qui plus est pendant un mois spirituel sous le signe de l’introspection, est un temps pour revenir à soi. Ensuite, en gardant les yeux fermés, on peut déposer ses mains sur son visage après les avoir frottées l’une contre l’autre. Le toucher est un sens fondamental, c’est à travers lui qu’on se connecte, et donc par ce geste si simple, on se reconnecte à soi. 

Enfin, on sourit. Un sourire même feint est perçu par notre cerveau comme un signe positif. Pour lui, l’information est identique, et les hormones du plaisir sécrétées sont également les mêmes. Trois gestes donc, en 3 minutes, accompagnés de quelques respirations calmes pour pouvoir se réapproprier son corps et son esprit dès le réveil, avant d’amorcer une journée de travail de façon ouverte et sereine . 


Un conseil pour gérer les agressions stressantes lorsqu’il s’agit de travailler pendant ramadan ? 

Respirer ! Pourquoi ? Car la respiration est synchronisée au rythme cardiaque. En ralentissant le rythme respiratoire, on calme également le rythme cardiaque. Une émotion forte se traduit par un cœur qui s’affole. Alors, pour gérer ses émotions, on utilise cet outil extraordinaire qu’est la respiration. Il va également permettre un temps de recul face à ce qui est perçu comme une « agression », afin de ne pas répondre avec impulsivité. Prendre un temps de respiration, inspirer et expirer, ça peut tout changer. 

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Une astuce à répéter pendant la journée pour générer de la sérénité au bureau ? 

Pendant la journée, le mouvement est essentiel. Dans la tradition taoïste, l’inverse de la santé est la sédentarité. Le mouvement est la santé, aussi bien physique que mentale. Donc, bouger son corps ! Pour se recharger, on s’isole dans une salle de réunion ou sur une terrasse si possible. On fait bouger son corps dans tous les sens pendant quelques minutes, sans autre intention que le mouvement lui-même, pour faire circuler l’énergie vitale, le chi chez les Taoïstes, la kundalini dans la tradition yogique.

Cela peut paraître étrange,  mais ce simple « shake » dénué de tout aspect mental, peut s’avérer extrêmement bénéfique. Après cela, on aura toute l’énergie nécessaire pour travailler pendant ramadan ! D’ailleurs, quand on y pense, la prière se fait en mouvement. C’est une méditation active, qui permet une pleine présence à travers le mouvement : le mental lâche, et on peut être dans l’instant. Le mouvement va donc induire une dimension d’apaisement, de paix, de sérénité suprême. 

On peut aussi prendre un instant pour se mettre en “child pose”, posture restaurative de yoga facile à reproduire  sur un petit tapis ou un canapé, on s’éloigne simplement des regards indiscrets dans un coin tranquille au bureau. Elle permet de se connecter à la terre, à l’ancrage et de respirer en conscience. La tête est plus basse que le cœur, l’ego est plus bas que le cœur. Pour moi, cette posture fait écho à celle de la prière, où nous apposons le front au sol, en toute humilité. 

Enfin, pour retrouver et stimuler l’énergie, la respiration abdominale est instantanément bénéfique. Appelée kapalabhati, ou respiration de feu, c’est une respiration rapide qui vient du ventre et qui libère les voies respiratoires et nasales. De nombreux tutoriels existent sur YouTube, si vous ne l’avez encore jamais essayée.


Comment gérer le rythme de sommeil inversé, entrecoupé, et les perturbations que cela engendre autant au niveau du cerveau que du métabolisme ? 

D’un point de vue personnel, je ne me réveille pas pour manger, afin d’offrir à mon corps un vrai jeûne intermittent, et surtout un sommeil qui ne soit pas entrecoupé. Un geste facile ? Boire beaucoup d’eau dans les 3 heures qui suivent la rupture du jeûne pour se réhydrater en profondeur et profiter d’un sommeil réparateur. 

Autre exercice, la cohérence cardiaque, une inspiration en 5 temps étirés, puis une expiration au même rythme. À répéter plusieurs fois pour faciliter l’endormissement tout en apaisant les angoisses et le stress accumulé tout au long de la journée. Cet exercice est également facile à pratiquer au bureau, discret et constitue un véritable outil pour ralentir et se recentrer au travail comme dans la vie quotidienne.


“Le Ramadan est un mois qui célèbre le ralentissement” 


Tous les symptômes corporels sont l’expression de conflits inconscients. Nos traumas, eux aussi, sont ancrés dans notre corps, de la même façon que notre intuition y est nichée. Prendre soin de ce dernier, l’écouter, c’est renouer avec notre petite voix intérieure et ouvrir la voie de la guérison. Pour travailler sur soi, le mental ne suffit pas. Il faut également retourner dans son corps. 

Photo © : kenza Ito Mekouar

Soraya Tadlaoui

Amoureuse de mode et d’(entre)chats, Soraya Tadlaoui a étudié à Paris la conception rédaction et la danse. Après une première expérience auprès du service de presse de Burberry, elle fait ses armes à la rédaction d’ABCLuxe, au Glamour, en tant que styliste photo auprès du Bureau de Victor agence de photographe, puis à L’Express.fr/Styles. En 2009, elle s’envole pour New York à la poursuite de ses deux passions, avant de tenter l’aventure casablancaise en 2011. Elle intègre alors la rédaction de L’Officiel Maroc. Depuis, professeur de danse, styliste, rédactrice freelance pour différents supports de presse, éditrice de contenus en communication éditoriale et rédactrice web pour le webzine nssnss.ma, elle surfe sur la tendance et sur les petites vagues de Dar Bouazza.

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